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 A lire l'itw du réalisateur du film Bamako

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mihou
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mihou


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MessageSujet: A lire l'itw du réalisateur du film Bamako   A lire l'itw du réalisateur du film Bamako EmptyMer 18 Oct - 21:24

A lire l'itw du réalisateur du film Bamako

http://www.black-connection.com/index.php?
option=com_content&task=view&id=20&Itemid=36&idA=136



Mondialisation: une revanche à «Bamako» (Thomas HOFNUNG, Christian
LOSSON le 2006-10-17) Cinéma.
En salles le film du Mauritanien Sissako fait le procès de la
Banque mondiale et du FMI dans la cour d'une maison au Mali.





Le dispositif est frontal et s'impose d'emblée : dans la cour
d'une maison de Bamako est installé un tribunal. Le procès est en
cours, celui de la Banque mondiale et du Fonds monétaire
international (FMI). Il s'incarne en un cérémonial immuable : un
juge, entouré d'assistants et de greffiers, donne la parole aux
plaignants de la partie civile et à ses avocats, aux avocats des
institutions internationales accusées, tandis que le tout est
sécurisé par la police. A la barre se succèdent les témoins, des
plus éloquents aux plus humbles, qui ont eu à subir les «ajustements
structurels» imposés par la Banque mondiale.

Avant de passer derrière la caméra d'un réalisateur africain, le
procès de la mondialisation a commencé dans des petits cercles
intellos. Puis dans la rue, dans des forums locaux. A l'écran (
Djourou, une corde à ton cou, d'Olivier Zuchuat, sur la dette au
Mali).
Choeur. «Ainsi donc l'Afrique doit du fric !/Les complots du FMI et
les blagues de la Banque mondiale/Des milliards d'euros, volés par
des bandes d'escrocs.» De Bamako à Cotonou, en passant par Dakar,
les paroles-manifeste de Tiken Jah Fakoly ont été reprises en choeur
par des milliers de personnes. Le chanteur de reggae ivoirien est
devenu le porte-étendard d'une nouvelle génération d'artistes
africains engagés. Dans les années 80 et 90, les Fela et autres
Alpha Blondy dénonçaient les dictateurs et réclamaient multipartisme
et liberté d'expression. Leurs héritiers fustigent un commerce
injuste et une agriculture laminée, hurlent contre la violence de la
crise que révèlent les migrations massives. Et condamnent la
corruption des élites locales orchestrées avec la complicité des
pays et des multinationales du Nord.

Tisser. Quoi de commun entre le plasticien malien Ismaël Diabaté ou
le rappeur sénégalais Didier Awadi ? Tous deux sont «passés» par les
forums sociaux mondiaux de Porto Alegre au Brésil, qui ont permis de
tisser des réseaux entre les pays du Sud. «C'est là que j'ai compris
que je n'étais pas le seul à prêcher la révolte dans le désert, dit
Awadi, et qu'il y avait un lien entre ce qui se jouait chez nous et
l'extérieur : un fil entre la corruption de nos élites, les pays
riches et les institutions internationales, comme le FMI, la Banque
mondiale ou l'Organisation mondiale du commerce.» Diabaté : «Dans
les agoras altermondialistes, j'ai compris que le népotisme, la
faiblesse de nos ONG phagocytées par les proches du pouvoir, avaient
un lien avec les OGM qu'on veut nous imposer, les privatisations qui
laminent jusqu'à nos solidarités familiales en mettant les vieux sur
la paille.»
C'est Aminata Traoré, l'ex-ministre malienne de la Culture, qui a
poussé Sissako à tourner Bamako. «A l'issue d'une réunion à Cuba sur
le rôle des artistes dans la lutte contre la désertification, je lui
ai dit : "Pourquoi tu ne fais pas des films plus politiques, comme Z
de Costa-Gavras ?" raconte-t-elle. Il a joué le jeu et pris des
risques : quand tu ouvres ta bouche, tu risques de te heurter aux
bailleurs de fonds.» Car la plupart de ces artistes créent grâce à
des fonds européens, en particulier français. «On n'est ni anti-
Blanc ni antifrançais, assure Awadi . Ce qui compte, c'est de
diffuser au maximum nos messages.»
C'est bien là tout l'enjeu. «Ces artistes sont plus connus en
Occident qu'en Afrique, où la principale préoccupation des gens
n'est pas l'art, mais la survie quotidienne», dit un écrivain
français, bon connaisseur du continent. Mais, parfois, l'art peut
aussi aider à survivre.



«Ce film devait être une prise de conscience»
A 45 ans, Abderrahmane Sissako est le plus actif et le plus reconnu
des jeunes cinéastes africains. Mauritanien, il vit à Paris, où il
travaille sur ses films, tournés en Afrique, et ceux des autres
(avec sa société de production, Chinguitty Films). Il a passé sa
jeunesse à Bamako, au Mali, et c'est dans la cour de la maison de
son père qu'il a tourné son dernier film.
Qu'est-ce qui vous a déterminé à tourner Bamako ?
C'est dans cette cour que j'ai fait mon éducation politique : des
discussions avec mon père, mes frères, des amis. Là est née cette
dynamique interrogative sur le destin du continent. Mes premiers
films ont suivi un autre cours, plus intimiste et autobiographique.
Avec la reconnaissance, je ne pouvais plus éviter ce sujet, plus
échapper à cette parole frontale sur le destin collectif du
continent noir.
D'où vient l'idée du film : faire le procès de la Banque mondiale ?

Un jour, discutant avec Aminata Traoré, alors ministre malienne de
la Culture, celle-ci m'a dit qu'il faudrait faire le procès de la
Banque mondiale et du FMI. Quand elle a ajouté : «C'est
impossible...» J'ai répondu : «Alors inventons ce procès !» C'est
parce que c'est un procès impossible qu'il fallait l'inventer.
Pourquoi le dispositif du procès, avec le tribunal, les juges, les
avocats... N'aviez-vous pas peur du manichéisme ?

Un film n'est pas une vérité. D'ailleurs, il n'y a pas de verdict
dans mon procès. Par contre, il peut interpeller : une réalité,
grâce au film, devient plus visible et mieux comprise. Je me suis
demandé comment rendre cet acte de dénonciation cinématographique,
et le cérémonial du procès l'est. Il s'agit même d'une tradition du
cinéma, souvent américain.
Prendre les armes de l'ennemi pour faire son procès...
Je voulais utiliser la forme du procès à l'occidentale : vous nous
avez appris cela, nous l'empruntons et nous vous jugeons ainsi. Ce
ne sera pas exotique ni folklorique, pas de justice «à l'africaine».
C'est aussi une manière de dire que l'Afrique est aujourd'hui plus
universelle que le reste du monde : elle est plus ouverte à l'autre
que l'autre n'est ouvert à elle.
Pourquoi avoir placé le tribunal dans la cour où vous avez passé
votre jeunesse à Bamako ?

Le doute m'a accompagné tout au long de la préparation. Tourner dans
ma cour était une protection intuitive. Je m'y sens chez moi : à
partir du moment où les gens y entrent, ils partagent mon projet.
Cette cour africaine, c'est la société en petit, un microcosme :
certains travaillent, d'autres non ; certains discutent, d'autres
dorment ou mangent. J'ai su très vite qu'il fallait sortir du
procès, aller voir ailleurs : vers la cour et vers la ville, devant
la maison où j'ai installé des teinturières, rencontrer des
personnages impliqués dans le procès et d'autres pas du tout.
Comment avez-vous préparé le film ?

Il y a très peu d'acteurs professionnels, à part Habib Dembélé, qui
joue le cameraman, célèbre, un Coluche malien. Je n'ai pas voulu
tricher : j'ai choisi de vrais avocats, juges et témoins qui parlent
de leur vérité. J'ai lu un texte de William Bourdon et vu sa photo,
avant de le contacter pour être un des avocats de la partie civile ;
de même avec Me Rappaport, qui défend le FMI : j'ai aimé sa façon
sympathique, espiègle et argumentée de jouer le rôle du méchant.
Pour les témoins, je voulais Aminata Traoré et j'ai contacté des
associations de défense des chemins de fer, de la santé, ces
services qui ont été privatisés au Mali sous la pression de la
Banque mondiale. Il y a aussi un voisin qui est toujours là dans la
cour et un paysan de la brousse qui vient de loin et n'arrive à
témoigner qu'en chantant sa plainte. A chacun, j'ai donné un cadre,
décrit le dispositif, mais aucun texte. Tous ont écrit leur texte.
Ce film devait être une prise de conscience.
Pourquoi avoir intégré une histoire d'amour qui tourne mal ?

La vie, parfois, prend le dessus par rapport au procès. Nous sommes
au cinéma, et à la parole d'autorité se substitue un discours plus
sensible. Ce couple qui se défait, c'est une marque du délitement du
tissu social. Ces deux personnages, Melé la chanteuse et son mari
Chaka au chômage, vivent dans la cour mais ne remarquent même pas le
procès. A ce moment, le tribunal devient un fantôme, un fantasme.
A un moment, vous réalisez un petit western africain en plein milieu
du film...

Cela correspond à deux désirs. J'aime les westerns : c'est une
preuve que Bamako est un vrai film de cinéma, pas seulement une
oeuvre militante de dénonciation. En même temps, ce petit western
raconte quelque chose de profond : les cow-boys qui tuent
l'instituteur sont européens et africains. Ces images établissent la
coresponsabilité des épreuves de l'Afrique.
C'est-à-dire ?
Mon film part d'une réalité, celle du Mali où la dette a entraîné la
libéralisation des services publics, chemins de fer, santé,
éducation, communication, plongeant le pays dans une plus grande
pauvreté. Je dis que la responsabilité de cela est portée aussi bien
par la Banque mondiale que les élites politiques africaines.
Vous êtes pessimiste...

A Bamako, existe une chose essentielle : un espace de parole libre,
de démocratie, un forum. Personne ne m'a interdit quoi que ce soit
sur ce tournage. Et cette Afrique peut être forte quand elle prend
conscience de ce qui lui arrive, qu'elle parvient à le dire à haute
voix. C'est là qu'est la ressource : quand l'Afrique prend en charge
son destin par la parole.
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MessageSujet: BAMAKO   A lire l'itw du réalisateur du film Bamako EmptyJeu 2 Nov - 10:35

BAMAKO

S'il y a bien un autre film qu'il faut recommander à tout le monde, en plus du déjà très surmédiatisé INDIGENES, c'est « BAMAKO », oeuvre du talentueux cinéaste Abderrahmane Sissako. Quand l'Afrique,constamment dépeinte par les voyeurs et associés comme une plaie béante, décide de juger le système colonial qui l'étouffe, la ridiculise et pousse ses millions d'enfants à un exil force, comme le démontre tristement ces jeunes qui donnent leur vie pour un suppose eldorado Européen, qui bravent tous les dangers et intempéries Atlantiques pour "aller chercher bonheur", oubliant que l'Europe cynique n'a besoin de l'Afrique que ses richesses naturelles pour continuer à asseoir sa suprématie.



« Bamako » comme un direct du gauche de Tyson en pleine poire du système de la honte, c'est très surprenant et rafraîchissant. Aussi, c'est un espoir pour tous ceux qui espèrent encore voir des symboles de la non renonciation face à l'oppression de la mondialisation. Allez donc apporter votre contribution au film militant d'Abderrahmane Sissako, qui n'a pas bénéficié d'une promotion aussi délirante que celle d'un film promettant de beaux jours aux palestiniens et Israéliens. Tout un programme devant une réalité aussi parlante que la destruction de milliers de vies au Liban et Palestine par l'armée de l'Etat hébreu.
Alert2neg

Le Film en quelques brèves:

Hors compétition : "Bamako" de Abderrahmane Sissako - 23/05/2006


Bamako, présenté aujourd'hui hors compétition, marque la quatrième venue à Cannes d'Abderrahmane Sissako. A deux reprises, le réalisateur mauritanien avait rejoint la Sélection Officielle Un Certain Regard avec Octobre (1993) et En attendant le bonheur (2002). La Vie sur Terre l'amena en 1998 dans une section parallèle du Festival.

Dans Bamako, il mêle drame intimiste et fiction politique. Pris dans l'étau de la dette et de l'ajustement structurel, le continent africain lutte pour sa survie. Face à ce drame, des représentants de la société civile africaine intentent un procès aux institutions financières internationales. Le procès se déroule à Bamako, dans la cour d'une maison, au milieu des habitants qui vaquent à leurs occupations, attentifs ou indifférents aux débats. Parmi eux, Chaka et Melé. Elle est chanteuse dans un bar, il est sans travail, leur couple se désagrège...

"La raison qui m'a poussé à faire ce film, raconte le réalisateur Abderrahmane Sissako, tient à mon regard sur l'Afrique, l'Afrique non pas comme le continent qui est le mien mais comme un espace d'injustices qui m'atteignent directement. Quand on vit sur un continent où l'acte de faire un film est rare et difficile, on se dit qu'on peut parler au nom des autres : face à la gravité de la situation africaine, j'ai ressenti une forme d'urgence à évoquer l'hypocrisie du Nord vis-à-vis des pays du Sud."

Synopsis:

Bamako. Melé est chanteuse dans un bar, son mari Chaka est sans travail, leur couple se déchire ... Dans la cour de la maison qu'ils partagent avec d'autres familles, un tribunal a été installé. Des représentants de la société civile africaine ont engagé une procédure judiciaire contre la Banque mondiale et le FMI qu'ils jugent responsables du drame qui secoue l'Afrique. Entre plaidoiries et témoignages, la vie continue dans la cour. Chaka semble indifférent à cette volonté inédite de l'Afrique de réclamer ses droits ...

Le réalisateur:





Créés au lendemain de la seconde guerre mondiale à Bretton Woods (Etats-Unis) et basés à Washington, le FMI et la Banque Mondiale ont aujourd'hui pour missions principales la régulation du système financier international et l'octroi de prêts aux pays en développement. Face aux difficultés de nombreux pays à rembourser leur dette, les pays riches ont exigé au début des années 1980 la mise en place de programmes dits " d'ajustement structurel ", fixant ainsi les règles du jeu dont dépend le sort de millions de personnes. Les gouvernements des pays très endettés se sont ainsi vus dicter par les représentants des institutions financières internationales la politique à suivre pour rétablir leur équilibre financier. La plupart des pays d'Afrique subsaharienne se trouvent aujourd'hui sous ajustement structurel. D'inspiration très libérale, les programmes d'ajustement servent principalement les intérêts des pays riches, Etats-Unis et Europe en tête.
Les réformes imposées aux pays du Sud sont toujours les mêmes alors que, paradoxalement, elles sont loin d'être appliquées dans les pays du Nord : suppression des subventions accordées par l'Etat (agriculture, textile, ...), démantèlement des services publics, licenciement des fonctionnaires (instituteurs, médecins, ...). Les privatisations des sociétés nationales des pays endettés, qui géraient notamment les richesses naturelles, l'eau, l'électricité, les moyens de communication et de télécommunication, sont presque toujours effectuées au profit des multinationales des pays riches. Les contrats, négociés dans un contexte où se mêlent pressions politiques et corruption, sont systématiquement en faveur des multinationales. Dans le même temps, les populations des pays placés sous ajustement structurel n'ont cessé de s'appauvrir, avec pour conséquences la diminution de l'espérance de vie, l'augmentation du taux de mortalité infantile, la baisse du taux d'alphabétisation. La quasi totalité des rapports officiels soulignent que les " pays pauvres très endettés " sont plus pauvres aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Or, si l'on tient compte de l'ensemble des flux financiers et des transferts de richesses, les pays africains ont fait plus que rembourser leur dette aux pays riches. Beaucoup d'entre eux ont dû tout céder et ne pourront plus assurer leur développement futur. L'annulation éventuelle et tardive de la dette apparaît désormais comme un leurre.

Abderrahmane Sissako

Liste des salles:www.bamako-film.com/index.php?fr/Liste-des-salles
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