Le Canada Immortalise les Combattants Antillais de la Seconde Guerre Mondiale
26/06/2005
afrikara.com
Plus de 60 ans après avoir quitté leur patrie pour s'enrôler volontairement, 300 femmes et hommes antillais qui ont porté avec fierté l'uniforme militaire canadien sont honorés pour leurs contributions aux Forces armées du Canada à l'occasion du dévoilement d'une plaque commémorative au nouveau Musée canadien de la guerre, à Ottawa [23 juin 2005]. Ces hommes et femmes ont servi au sein des Forces canadiennes, de l'Aviation royale du Canada et de la Marine marchande.
Cette reconnaissance est en grande partie due aux efforts de Owen Rowe, ancien lieutenant d'aviation dans l'Aviation royale du Canada qui avait quitté sa Barbade natale en 1942 pour s'entraîner au sein des forces armées et aériennes au Canada. Mort le 16 avril 2005, cette plaque est le fruit de ses efforts en vue d'obtenir une reconnaissance pour les états de service, les contributions incommensurables des Anciens combattants antillais de la Seconde Guerre mondiale.
Ces hommes et femmes qui se sont enrôlés et entraînés au Canada venaient de neuf îles des Antilles. Après leur service militaire au Canada, trois d'entre eux sont devenus premiers ministres de leurs pays respectifs, soit Milton Cato de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Errol Barrow de la Barbade et Michael Manley de la Jamaïque.
La question de la reconnaissance du statut des Anciens combattants non autochtones, ou d’origine étrangère aux pays occidentaux en guerre a souvent été l’objet de tensions, de décevantes tribulations frisant le mépris, l’amnésie construite des bénéficiaires des contributions des soldats noirs.
C’est le cas en France où l’appui des soldats noirs, africains, antillais, américains demeure comme une tâche dans la libération, malgré les hauts faits de guerre de ces derniers. Pour ce qui est de l’Afrique centrale, il est certain que la France n’aurait probablement jamais recouvré sa liberté si la résistance n’avait été menée par les troupes du Tchad, du Cameroun, du Congo, de Centrafrique longtemps avant que l’on n’envisage le débarquement des alliés…
Ce sont pourtant ces mêmes Anciens combattants qui se trouvent ravalés au rang de tirailleurs raillés : agents supplétifs commis à des missions annexes, mœurs criminelles, viols de femmes blanches notamment. Ces indésirables au banquet de l’ingratitude sont généralement méthodiquement exclus de reconnaissance internationale comparable à celle de leurs frères d’armes. Jusqu’à atteinte à leur statut matériel, les pensions dues par l’armée française depuis 60 ans n’ayant jamais été soldées malgré toutes les décisions de justice concordantes, établissant l’illégalité des cristallisations [gel des paiements] de pensions.
Source : Musée canadien de la guerre
Pierre Kassenti