3- Lorsque les Kamits se rebiffent !
3.1- Généralités :
Le 29 juillet 1885, Jules Ferry, en voulant préciser à Messieurs Jules Maigne et de Guilloutet, l’essence philosophique des Droits de l’Homme, s’esclaffa : « Si la déclaration des Droits de l’Homme a été écrite pour les Noirs (...) Alors de quel droit allez-vous leur IMPOSER les échanges et les trafics ? (...) Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures ».
« IMPOSER les échanges et les trafics... ». La démarche esclavagiste et coloniale européenne consiste mécaniquement à imposer « sa » vision du monde, « sa » religion et « sa » civilisation par la « force », pour asseoir « son » hégémonie idéologique et économique, le tout, sous couvert de pseudo-lois « universelles » et « naturelles ». Pour y parvenir, les peuples du nord doivent constamment faire un bras d’honneur, aux principes les plus basiques de l’humanisme.
Si la Déclaration des Droits de l’Homme nuit aux échanges et aux trafics, il faut donc exclure le non blanc du champ de la définition de la loi pour parvenir à ses fins. La mission des peuples s’autoproclamant supérieurs, étant d’assouvir leurs pulsions terrestres à tout prix, quitte à détruire toutes les formes de vie nuisibles à l’atteinte de leur objectif. La mission d’expliquer comment la fin justifie les moyens sera confiée par la suite à des Grenouilleau.
Au-delà, la mission civilisatrice de l’Europe se résume donc à la déportation de captifs africains dans le but de faire prospérer les terres du « nouveau monde ». Il s’agit d’un euphémisme plat destiné à masquer le capitalisme le plus abject.
3.2- Les Nègres : de misérables peuplades trouvant difficilement leur nourriture ?
N’allons pas très loin. L’explorateur français Gaspard Théodore Mollien nous révèle en 1818 [1] à propos du Fouta-Toro, que la qualité du riz produit par les cultivateur de cette région d’Afrique, rivalisait avec celle de la Caroline tandis qu’un autre français du nom de René Caillée [2]nous avoue que les habitants du Ouassoulou, forts industrieux, s’adonnaient aux travaux des champs, et qu’il fut même étonné de trouver à l’intérieur de l’Afrique l’agriculture au même stade de développement qu’en Europe : « Je fus étonné de trouver à l’intérieur de l’Afrique, l’agriculture à un tel degrés d’avancement : leurs champs sont aussi bien soignés que les nôtres, soit en sillons, soit à plat, suivant que la position du sol le permet par rapport à l’inondation ».
Et nous pouvons encore citer l’explorateur écossais, Mungo Park, qui déclara à propos de la capitale de la ville du pays de Bambara, Ségou : « L’aspect de cette grande ville, ces nombreux canots qui couvraient la rivière, cette population active, les terres cultivées qui s’étendaient au loin à l’entour, me présentait un tableau d’opulence et de civilisation que je ne m’étais pas attendu à rencontrer dans le centre de l’Afrique ». En fait, l’analyse des conditions de vie des peuples africains, décrits par les explorateurs étrangers qui usent d’une terminologie synonyme d’opulence, nous permet d’apprécier l’étendue des dégâts réalisés par les Européens, en posant le pied sur le sol africain !
3.3 - L’esclavage des Noirs est un Méga-Crime contre l’Humanité
On entend généralement par “Crime contre l’Humanité”, l’application d’une politique étatique visant un groupe d’individus précis, identifié par des critères liés à son origine raciale ou ses croyances religieuses, dans le but de :
- L’assassiner (exécution, empoisonnement, intoxication mortelle... volontaire)
- L’attaquer (décision d’attaque généralisée ou systématique)
- L’exterminer (à court ou moyen terme)
- Le réduire en esclavage (privation totale de liberté)
- Le déporter (razzias, déportations, transfert forcés)
- Nier sa condition humaine
Cette liste inclus toutes les autres formes d’atteintes physiques ou morales (viols, tortures, sévices...) et les persécutions (restriction arbitraire de liberté, crime d’apartheid...) liées à des motifs raciaux et religieux, contre un peuple. Cette notion de “Crime contre l’humanité” est imprescriptible, c’est à dire qu’elle peut être jugée sans délai dans le temps.
Le caractère particulier de l’esclavage et de la Traite des Nègres, incluant le Code Noir, la Bulle Papale de 1454, la déportation forcée, le caractère concentrationnaire des bateaux négriers et des plantations sucrières, le rapt et le kidnapping organisés, l’exploitation forcée et la caractère carcéral des plantations, rend indiscutable le caractère du crime.
D’autre part, on entend par “Génocide”, l’exécution intentionnelle, systématique et programmée d’un plan étatique, visant la destruction totale ou partielle d’un groupe ethnique, racial ou religieux selon des critères racistes arbitraires, visant lui infliger :
- Des atteintes volontairement préjudiciables à son existence (extermination)
- Des atteintes volontaires à son intégrité physique ou psychique (aliénation mentale)
- Une soumission forcée à des conditions d’existence entraînant inéluctablement la destruction totale ou partielle du groupe (esclavage & persécution/sévices)
- Un déplacement forcé d’enfants (razzias et déportation)
- La soumission à une idéologie raciste visant l’acceptation de son infériorité (idéologie coloniale)
Cette notion de “Génocide” est un cas extrême de Crime contre l’Humanité. Le caractère particulier de la traite et de l’esclavage, incluant la déshumanisation d’un groupe précis en raison de sa race, les altérations morales et physiques (aliénation culturelle, sentiment d’infériorité, sévices...), l’aspect destructeur des travaux forcés sur les plantations sucrières, la déportation d’enfants et de femmes, rend le caractère génocidaire de l’esclavage et de la traite indiscutable.
Il est surprenant de voir toute cette prose dénonçant fallacieusement le caractère criminel de l’esclavage des Nègres dans le but de laisser la loi sanctionnant cette pratique s’appliquer aux seuls Juifs, sous prétexte qu’elle fut instaurée après la deuxième guerre mondiale pour juger les Nazis. La loi interdisant l’alcool au volant n’a pas été votée pour sanctionner monsieur untel qui a le premier tué un passant en conduisant sous l’emprise de l’alcool ? Au contraire, les hommes naissent libres et égaux en droit, c’est-à-dire que la loi vise a défendre les intérêts matériels et moraux de tous les hommes victimes de préjudices.
Au-delà, il convient de s’interroger sur le fait qu’il a fallut attendre 1945 pour voir apparaître une loi, soit-disant universelle, alors que la moitié de la population non blanche de la planète avait déjà été génocidée par les Européens. Pourquoi par exemple, le génocide des Indiens d’amériques n’est point reconnu comme un Crime contre l’Humanité ? Et celui des Sud-Américains ? Des Papous dans le pacifique ? Des Herero en Afrique du Sud ? et ailleurs ?
Les juifs, ont-ils l’impression de nous faire un cadeau avec cette loi ? J’espère que non, car nous leur avons déjà fait un cadeau de taille avec la loi du Guyanais Gaston Monnerville, Président du Sénat, sanctionnant les actes racistes et toutes les formes de discriminations. Et à l’époque, aucun d’entre nous n’a fait preuve d’égoïsme politico-ethnico-culturel.
Enfin, si on tient compte du nombre de victimes de la traite et de l’esclavage et de la durée spatio-temporelle du Génocide, il est clair que ce Crime reste inégalé dans l’histoire de l’Humanité !
3.4- La notion de commerce : une fable historique
Si on examine méthodiquement le texte de la Bulle Papale de 1454 du Pape Nicolas V, révélant la note d’intention des Européens partant à la conquête de l’Afrique, c’est en vain que l’on y trouverait la moindre volonté de faire du commerce.
Le Pape dit explicitement aux rois européens qu’il leur donne : « la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins (Nègres) (...) de réduire leur personne en servitude perpétuelle ». A partir de là, on discute de quoi ? Vous imaginez à l’époque, l’autorité papale vous donnant un tel ordre ? L’autorité papale qui dirigeait d’une main ferme, la destiné de l’Europe ! La date du 8 janvier 1454, date d’émission de cette Bulle, clôt à elle seule, le débat.
4.4 - Pourquoi cache-t-on le comportement honteux de la France ?
Pourquoi cache-t-on que la France livrait annuellement et massivement des cargaisons d’armes à de petits roitelets, dans le but de multiplier les zones de conflits armés et de déstabiliser l’organisation sociale et politique des royaumes à l’intérieur des terres.
Mr Poncelet, Gouverneur de Gorée en 1764, reconnaît d’ailleurs officiellement utiliser cette ruse, en offrant gratuitement des présents de canons, de poudre et de fusils, voir même un détachement complet, aux chefs pour les inciter à partir en guerre, les uns contre les autres.
Ces livraisons faisaient même l’objet d’une exigence d’exclusivité, tels les pactes signés par le français Jean-Baptiste-Léonard Duran, ancien consul de France en 1785, qui ravitaillaient les chefs, princes métis rabatteurs, en canons, poudre à canon, fusils, barres de fer, pistolets, pierre à feu, cadenas, jambettes, etc...
Pour donner une idée de ces pratiques au lecteur, il suffit d’apprécier les 180 000 fusils introduits par an, sur la simple côte des esclaves durant les années 1730 et les 300 000 fusils introduits par an, dans le Golfe du Bénin.
Joseph Elzear Morenas, avoue encore que les français opéraient en bandes organisées pour enlever de forces des enfants. Il nous dévoile même le nom d’un certain Duplessis Vigoureux, as du genre. De même, les peuples africains qui les avaient accueillit dans la joie la journée étaient passés au fil de l’épée la nuit, durant leur sommeil, pour ravitailler leurs cales. La traîtrise était l’arme suprême de français. [1].
Chose étonnante, les explorateurs venus avant l’arrivée massive des Européens relatent le calme et la sécurité régnant à l’intérieur des terres et il a suffit que les nordiques arrivent pour que tout dégénère. L’explication de la destruction des royaumes africains est à trouver dans la Bulle Papale de 1454.
Conclusion : Les fourberies de « Scapin Grenouilleau » :
Franchement O. P-Grenouilleau est un artiste, que dis-je, un magicien capable de faire sortir de son chapeau, les idées les plus rocambolesques. Mais si Grenouilleau est le Superman de la falsification de l’histoire africaine de la période coloniale, Pap Ndiaye est Batman. Ils vivent tous les deux dans un monde imaginaire où ils prennent leurs fantasmes historiques pour la réalité.
Reste que les Kamites vont devoir sortir la « Kryptonite », la fameuse pierre mettant un terme à leur pouvoir de nuisance.
Slavery and African Life, Occidental, Oriental and African Slave Trades est un livre rédigé par Patrick Manning, qui a servit de piste historiographique à notre « David Copperfield universitaire ». Après avoir tordu cette source pour lui faire dire ce quelle ne dit pas toujours et pompé pas mal d’idées, voilà que l’on apprend que depuis Manning a ouvertement reniés sa propre thèse et compris son inconsistance.
A ce stade il reste à notre bouffon à réaliser un dernier tour de magie : se faire disparaître !
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=328&artsuite=0