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 Stupéfiante indulgence pour un État voyou

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
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05082006
MessageStupéfiante indulgence pour un État voyou

http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=16663

Stupéfiante indulgence pour un État voyou

Publié dans l'édition du samedi 5 août 2006 (page 11)


DANS cette nouvelle guerre qui embrase le
Proche-Orient, le plus effrayant n’est pas la violence
déchaînée par l’État hébreu : c’est l’incroyable
indulgence dont elle bénéficie. Qu’après plusieurs
semaines de féroces bombardements perpétrés sur un
petit pays, aucune instance internationale n’ait
appelé à un cessez-le-feu est consternant : ni le G8,
ni l’ONU, ni l’Union européenne n’a été capable de
cette décision de simple bon sens. Est-ce le signe que
nous entrons dans une ère nouvelle ? Aucun conflit
armé entre deux États ne s’était traduit, jusqu’à
présent, par une impuissance aussi flagrante de la
communauté internationale. Or, cette impuissance est
d’autant plus choquante qu’elle est volontaire : elle
résulte, en fait, de la volonté d’un seul membre de
cette communauté internationale, les États-Unis
d’Amérique.

Paralysée par le veto américain en faveur d’Israël,
toute initiative internationale semble donc devoir
passer sous les fourches caudines de l’hyper
puissance. En germe depuis la disparition de l’Union
soviétique, cette profonde asymétrie de la scène
mondiale éclate au grand jour. Elle libère, du coup,
les énergies dévastatrices d’un État d’Israël dont les
dirigeants ont abdiqué toute volonté de négociation.
L’administration Bush a achevé le processus engagé
avec la victoire de Ronald Reagan en 1980 : la montée
en puissance d’un néo-impérialisme qui n’hésite pas à
recourir “préventivement” à la force. Le gouvernement
Olmert, de son côté, a achevé le processus entamé au
lendemain de l’assassinat d’Itzhak Rabin en 1995 : la
destruction systématique de toute opposition, armée ou
non, aux ambitions d’Israël.

La nouvelle guerre de l’État hébreu contre le
Hezbollah reproduit cette profonde asymétrie de
l’ordre international. C’est une guerre où le
déséquilibre des forces est gigantesque. L’État
d’Israël dispose d’une force militaire colossale,
quasiment invaincue sur les théâtres d’opérations du
Proche-Orient et alimentée en permanence par les
transferts technologiques en provenance de son
puissant protecteur américain. Le Hezbollah, lui, est
un parti politique minoritaire libanais qui dispose
d’une milice dépourvue d’encadrement militaire et
d’armement lourd.

La comédie de l’agresseur agressé


La dramaturgie orchestrée autour des roquettes lâchées
sur Israël est un écran de fumée dont on voit bien
qu’elle profite aux deux belligérants : elle permet au
Hezbollah de défier Israël et à Israël de jouer la
comédie de l’agresseur agressé. En réalité, ce sont
des pétards mouillés qui n’ont heureusement fait
qu’une dizaine de victimes civiles en Israël, alors
qu’un millier de Libanais (si on inclut les disparus)
ont déjà péri sous les bombes de Tsahal. Le parallèle
médiatique entre bombardements israéliens et tirs de
Katioucha, par lequel les médias dominants croient
sans doute témoigner de leur objectivité, est
grotesque. On a beau leur consacrer le même temps
télévisuel, le déséquilibre des pertes civiles est
énorme : à l’image de cette guerre profondément
asymétrique entre le fort et le faible où le fort
bénéficie, en outre, de l’appui massif de l’hyper
puissance mondiale.

Tout se passe, en fait, comme si les dirigeants
israéliens avaient oublié pour de bon toute dimension
politique. Fascinés par leur propre puissance
militaire (il est frappant de voir comme ils s’en
gargarisent), ils oublient que leur courageuse
aviation n’a tué jusqu’à présent que des civils (lors
des combats terrestres, en revanche, le bilan des
opérations est nettement moins glorieux). Pourtant,
cette rage destructrice ne les empêche pas d’inviter
les Libanais à se ranger à leurs côtés contre le
Hezbollah. À croire que la vertu pédagogique des
bombardements, même ponctuée de lâchers de tracts, a
ses limites : un récent sondage indique que 86% des
Libanais soutiennent la résistance islamique. Il y a
peu de chance, par conséquent, qu’Israël parvienne à
rééditer son exploit de 1982, où il avait fait élire
un président phalangiste après avoir assiégé et
bombardé Beyrouth durant trois mois, tuant au passage
15.000 civils.

L’avantage militaire (tout relatif) ne préjuge donc
pas nécessairement de la victoire politique. Et le
Hezbollah, sur ce plan, dispose d’atouts indéniables :
sa solide implantation au sein de la communauté chiite
libanaise, le soutien qu’il a obtenu de la part des
autres forces politiques dans le pays, sans parler de
ses relations privilégiées avec l’Iran et la Syrie,
sur lesquelles de nombreux commentateurs semblent
faire une véritable fixation obsessionnelle. Pour
comprendre l’importance du Hezbollah, il suffit
pourtant d’aller au Liban, au lieu d’imaginer de
sombres complots syro-iraniens pour la domination du
Moyen-Orient. La force du Hezbollah, c’est le soutien
du peuple libanais. Et si tel n’est pas le cas, on se
demande bien pourquoi Israël aujourd’hui s’acharne à
détruire le Liban tout entier.

Si le Hezbollah cède, il n’y a plus de Liban

De même qu’elle soude psychologiquement les Libanais
autour du Hezbollah, la nouvelle invasion israélienne
a paradoxalement pour effet d’en montrer l’utilité
militaire. Si les infrastructures de la résistance
islamique sont écrasées dans le Sud du pays, qui
s’opposera à la marche des blindés israéliens vers
Beyrouth ? Le patriarche maronite et la famille Hariri
? Sûrement pas. Encore confuse il y a trois semaines,
l’idée que le Hezbollah constitue un rempart contre
Israël s’impose désormais avec l’évidence d’une force
matérielle : si le Hezbollah cède, il n’y a plus de
Liban, mais un nouveau bantoustan israélien.

Il est clair que l’État hébreu est déterminé à
éradiquer la résistance islamique, au Liban comme en
Palestine. En témoigne la brutalité de l’agression
contre le Liban, mais aussi la sauvagerie des attaques
lancées simultanément contre Gaza. Dans les deux cas,
c’est la même méthode : des bombardements répétés pour
terroriser la population et la mettre à genoux. Puis
l’assassinat des responsables politiques, pour
décapiter la résistance, interdire toute issue
négociée, fermer définitivement la porte à un
règlement au fond. Politique évidemment à courte vue,
suicidaire à long terme, mais qui a pour elle les
vertus de l’efficacité tant qu’on est
incontestablement le plus fort.

Particulièrement éclairante, à cet égard, est la
genèse de la crise actuelle. Qui peut croire un seul
instant que l’offensive contre le Liban est la simple
réplique à l’enlèvement de deux soldats par les
miliciens du Hezbollah ? Comment se fait-il que la
riposte ait été aussi brutale et aussi indiscriminée,
frappant d’emblée la totalité du territoire libanais ?
Pourquoi Israël refuse-t-il obstinément tout
cessez-le-feu et tout échange de prisonniers ? Simple
prétexte, le double enlèvement du 12 juillet fournit
aux dirigeants israéliens, en effet, l’occasion rêvée
d’une nouvelle guerre israélo-arabe dont le bénéfice
pourrait être multiple.

Le Liban, envahi, occupé et bombardé sans relâche
durant des décennies

Le bénéfice immédiat en serait l’élimination du
Hezbollah. Pas seulement parce que la Galilée est à
portée de ses roquettes. Mais surtout parce que cette
présence armée est un obstacle à la domination du
Liban. Une fois neutralisée la résistance islamique,
le Liban pourra retrouver son statut d’État-tampon,
sans véritable souveraineté, ni cohésion nationale, ni
force militaire. Israël ne saurait tolérer à sa
frontière Nord un État fantoche : c’est la raison pour
laquelle, depuis trente ans, il a systématiquement
violé son espace aérien et ses eaux territoriales,
expédié les tueurs du Mossad pour y perpétrer
d’innombrables assassinats, détruit sa flotte aérienne
civile, envahi son territoire en 1978 et même poussé
son offensive militaire en 1982 jusqu’à Beyrouth.

Envahi, occupé et bombardé sans relâche durant des
décennies, le Liban n’a vu le départ des troupes
israéliennes du Sud du pays qu’en 2000. Cette victoire
tardive, il la doit au Hezbollah, qui a harcelé
l’occupant pendant vingt ans, tuant 900 de ses soldats
et le contraignant à un retrait unilatéral. La
violente attaque israélienne engagée le 12 juillet a
donc toutes les caractéristiques d’un règlement de
comptes. Mais il est possible que l’État hébreu
veuille aller plus loin, et cette perspective est on
ne peut plus inquiétante. Car les Israéliens ne sont
pas seuls, et leur initiative s’inscrit probablement
dans un plan d’ensemble. La caution américaine
apportée à l’agression israélienne est si grossière,
en effet, qu’on ne saurait écarter cette hypothèse.

Que les dirigeants américains pérorent avec emphase
sur la “démocratisation” du Moyen-Orient au moment où
l’aviation israélienne procède à la destruction
systématique du Liban est d’une confondante absurdité.
Mais l’axe américano-israélien suit une logique de la
force qui défie la force de la logique. Empêtrée dans
l’infernal bourbier irakien, l’administration Bush est
d’autant plus à la recherche d’une porte de sortie
qu’elle doit aussi relever le défi du nucléaire
iranien sans perdre la face. La tentation est grande,
chez les faucons de Washington, d’effectuer une
fracassante sortie “par le haut” en poussant à
l’extension du conflit israélo-libanais pour justifier
des frappes aériennes contre la République islamique.
Les néo-conservateurs, dans la presse américaine,
piaffent d’impatience et ne cessent d’argumenter en ce
sens, estimant que l’occasion est trop belle pour
régler son compte, simultanément, au Hezbollah et à
ses bailleurs de fonds iraniens.

La stupéfiante indulgence accordée à l’État hébreu
nous aura alors bel et bien conduits à la catastrophe.


Bruno Guigue




Stupéfiante indulgence pour un État voyou
Article paru dans Témoignages le samedi 5 août 2006
(page 11)
URL :
http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=16663
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