Il ne fait plus aucun doute pour moi donc, c’est l’incapacité de nos gouvernants et des élites de nous éclairer que nous africains, demeurons dans les ténèbres. Les dominateurs profitent de cet état de choses, de notre faiblesse et de notre ignorance. Peut-on accuser un loup d’être un loup et de tuer les moutons ? Il faut être un africain, un ignorant donc pour le penser. Si les moutons n’ont pas un berger capable de les défendre, ce n’est pas au loup auquel on va demander de garder ses moutons. Il faut être un africain pour laisser le loup entrer dans la bergerie puis crier au loup ! C’est ça le pire sur ce continent : c’est ceux qui sont sensés défendre et protéger les intérêts de leurs peuples qui sont les premiers à les vendre aux loups. Le comportement de beaucoup d’africains vis-à-vis de leurs pays et de leurs peuples est incompréhensible. Ici les soi-disant rébellions mettent le pays à feu et à sang parce qu’un crétin politique n’est pas content de son sort ! Là, un despote est décidé de pousser le peuple à venir le chercher dans son bunker pour l’immoler à la place public. Au milieu de tout ça les loups attendent leur heure et souvent attisent le feu. Cela rappelle les heures sombres de notre histoire des élites qui se sont laissés dominer jusqu’à collaborer aux déportations (l’esclavage) de nos frères et à l’occupation (colonisation) de nos territoires. C’est le même boulot qu’ils accomplissent sous une autre forme sous nos yeux. En un mot, au lieu d’avoir à la tête de nos Etats, des guidés éclairés, des dirigeants irréprochables, des élites conquérantes, nous avons des traîtres, des vils esclaves de la domination étrangères, de petits mendiants sans courage ni ambitions. Il n’est pas exagérer de dire beaucoup d’élites africaines sont volontairement serviles et des exemples sont nombreuses. J’en citerais juste un seul : il y a quelques jours j’entre dans une librairie africaine dans une ville ouest africaine. Je me dirige au rayon des livres de droit. Là j’ai l’impression de me trouver à la Fnac. Tous les livres de droit que je vois sont de droit français. Dans ce pays, les étudiants, futurs juristes de ce pays, font du droit français. Aucun effort n’a été fait depuis l’indépendance, pour créer un droit national ou du moins adapter le droit colonial aux réalités locales …
Que ceux qui fanfaronnent « l’endettement de l’Afrique » laissent tranquilles les institutions financières et autres économies exploiteuses. Elles ne font que leur boulot. Il faut s’en prendre à ceux qui recourent à ces services et leur demander de quoi il font de l’argent qu’on leur donne. Que ceux qui fustigent l’Occident se taisent. Il ne fait que son boulot d’exploiter des peuples lâches, ignorants et crédules incapables de connaître leurs véritables intérêts et de les défendre. Il faut s’en prendre aux gouvernants et autres élites au courage de poule mouillée, incompétents et souvent plus stupide que le plus stupide de leurs sociétés. Autrement dit, fustiger les exploiteurs et dominateurs, c’est accuser un animal féroce de l’être. Ce sont ceux qui souffrent d’une situation qui doivent retrouver les ressources nécessaires en eux pour mettre fin à cette souffrance. Mais lorsqu’ils s’y complaisent jusqu’à collaborer avec leur tortionnaires pour quoi accuser ces derniers qui ne font que leur travail le tout naturellement du monde ?
Il faut un sursaut collectif …
La société africaine se clochardise. Partout, on est étonné du nombre de gens qui vous racontent leurs problèmes pour finir par demander quelques sous. « Ma femme est malade, mes enfants aussi, et ça fait 2 mois que je n’ai pas touché mon salaire … les parents au village m’appelle au secours, je n’arrive même pas à trouver quelqu’un qui me prête 500 francs, etc. » Cela je l’ai entendu 9 fois sur 10. Il suffit de partager un verre avec quelqu’un … Du fonctionnaire à l’homme de la rue. Bref, pour parler vulgaire, on va vers une société de racaille. Alors, moi j’en appelle à la génération montante de balayer cette racaille. J’ai dit à tous les jeunes que j’ai rencontré : « arrêtez vos jérémiades ! Vous n’êtes pas contents de la situation ? Moi non plus ! Alors ? Nous allons rester à pleurer, à en appelez à la charité gouvernementale qui ne nous entends pas ? Ah ! Pardon, il faut attendre l’aide de la sacro-sainte « communauté internationale » ! Moi je dis non ! C’est de la foutaise tout ça ! Nous devons désormais nous inscrire dans la dynamique de l’action et du changement. Nous devons nous liguer partout où nous nous trouvons dans le monde. Nous devons changer ce monde pour répondre à notre idéal, à nos désirs, à nos rêves ; nous devons le changer et le recréer à notre image. Nous devons y croire car, ceux qui l’ont transformé à leur avantage l’ont uniquement pu à force de volonté. Nous avons suffisamment crié, nous avons longtemps prévenu, nous devons maintenant tout bousculer et avancer. Les discours somnifères, les gestes-poudre-aux-yeux, la force brutale à notre encontre, rien mais rien ne dois plus nous arrêter dans notre marche vers la quête et conquête de notre liberté. L’immobilisme, la médiocrité, nous devons, tout balayer, « couper et décaler » et tracer notre route de la liberté ». Oui, je le confesse, n’en déplaise aux tenants de l’ordre établi, je vous respecte, mais j’ai exhorté et j’exhorte la jeunesse africaine de vous « décaler ». Vous êtes nos aînés, vous aurez toujours votre place et vos privilèges d’aînés, mais nous, nous devons nous libérer des chaînes qui ligotent et engourdissent nos muscles pour parachever votre œuvre. N’ayez pas peur, je n’en appelle pas à la violence contre vous. Tremblez seulement si vous comptez vous accrocher comme des parasites. Car, dans ce cas, la rigueur nécessaire et mesurée sera peut-être mise à contribution afin de vous dégager du plancher. Autrement dit, écoutez-nous, sinon nous n’avons plus le temps d’attendre et à perdre. Si vous refusez de faire ce que nous demandons, nous viendrons le faire nous-mêmes. Que la jeunesse de l’Afrique entière se mette en ébullition ici et maintenant.
Nous n’avons donc pas le droit d’abandonner l’Afrique. C’est nous et personne d’autres qui la sauverons. Or, il est un fait triste. D’un côté, une partie de l’élite africaine, fatiguée et déçue par la médiocrité de sa société et le despotisme de ses gouvernants choisit le refuge à l’étranger et passe un trait sur l’Afrique. On peut le comprendre mais c’est une attitude de lâcheté. Nous sommes des enfants de l’Afrique. Nous sommes des soldats de l’Afrique. Un soldat qui abandonne le champ de bataille parce que les combats sont rudes est un lâche, un trouillard, il n’a aucun mérite. Comme certains enfants d’une famille trop pauvre, certaines élites africaines, une fois parties, elles renient leurs origines et ont trop de honte d’y retourner ! Que cette élite parte n’est pas mauvais en soi parce qu’on a le droit et même le devoir d’aller chercher les meilleures opportunités ailleurs dans le monde. De la même manière que les étrangers viennent s’installer chez nous d’ailleurs. Ce qui est mauvais c’est de dire : « plus jamais. Moi, l’Afrique je n’en ai plus rien à foutre. J’ai tout essayé, je suis fatigué maintenant … je n’ai rien oublié là-bas ». Non ! C’est lâche. Vous devenez complice, passif peut-être, de toutes les suites fâcheuses que subit l’Afrique. D’une façon ou d’une autre, vous devenez collabo, traître et que sais-je encore. Partez pour améliorer votre vie ailleurs, mais ouvrez aussi d’autres champs de bataille. N’abandonnez pas lâchement la maison de vos ancêtres, restez debout et tirez dans tous les sens pour contenir l’ennemi. La diaspora Noire partout où elle se trouve doit vraiment se sentir solidaire avec le continent qui donné naissance à leur racine d’être humain même. Par tous les moyens, elle doit s’impliquer aux mutations positives sur ce contient. Je suis obligé de constater que les étrangers installés chez nous travaillent pour ramener tout chez eux !
D’un autre côté, la jeunesse africaine acculée à la misère et au défaitisme. L’immobilisme et la médiocrité de la société africaine ne leur présage rien mais absolument rien de rassurant pour l’avenir. Aucune perspective. Elle est en proie de tous les maux de la société. Elle ne rêve même plus. Alors, qu’est-ce que reste pour elle ? S’offrir au « Ventre de l’Atlantique ». Ils n’ignorent pas les risques mais parce qu’ils sont jeunes, ils se disent que mourir en mouvement et plus honorable que mourir assis par la faim ou la maladie. Comment les convaincre de rester sur place où aucune issue ne leur est proposée quand ils croient pouvoir tenter leur chance ailleurs ?
Voyez-vous, l’Afrique devient un lieu où il est difficile de vivre au point que sa diaspora n’a plus envie d’y revenir et ceux qui restent à l’intérieur ne rêvent qu’à la quitter. Et à ce rythme, qu’est-ce qu’elle deviendra ? A qui reviendra –t-elle ? J’ai une réponse. Si nous ne faisons aucun sursaut de reconquête de notre espace, de dignité, de notre liberté et de notre indépendance, nous livrons consciemment la maison de nos Pères, aux prédateurs qui l’occuperont et réduiront le reste de nos semblables en esclavage. Voilà donc le scénario qui se profile sous nos yeux. Nous devons prendre nos responsabilités d’aujourd’hui. Nous devons tracer la route que suivront nos enfants dans lutte pour leur liberté. Nous ne devons pas leur laisser la tâche énorme de tout faire ? Aujourd’hui, nous sommes en droit de demander à nos aînés : mais qu’avez-vous fait de notre continent, pour notre avenir ? Ils ont fait ce qu’ils ont pu avec leurs moyens et leurs facultés, leurs temps et leurs circonstances. Que répondrons-nous si nos propres enfants nous demandent dans 50ans : qu’avez-vous fait pour notre avenir ? Que nous avons quitté l’Afrique pour nous installer en occident afin qu’ils aient les meilleurs conditions d’études, … peut-être ? Mais que sera l’occident dans les années à venir ? Quelle sera la place du Noir en occident en ces temps-là ?
Diaspora Noire de tous pays …
Voyez donc chers frères et soeurs, la tâche est énorme pour changer le cours des choses en Afrique, mais il n’est jamais trop tard pour agir. L’Afrique se meurt à petit feu. Ce qui vivent dans cette situation, la grande majorité des autochtones, croient sérieusement que les choses sont ainsi faites et si les choses devaient changer, ce serait l’œuvre de Dieu – dans ce cas je dis que Dieu est méchant et mauvais s’il ne comprend pas l’urgence d’arrêter les souffrances des africains – ou l’aide (mentalité de mendicité oblige), seulement je me demande de qui ! Et les chantiers sont nombreux pour ceux qui se demandent ce qu’on pourrait bien faire pour ce grand malade qu’est devenu l’Afrique. Il y en a sans doute qui se disent : mais tout ce qu’on a fait n’a abouti à rien jusqu’à présent ? Je répond que si on y regarde de près, et si cela n’a abouti à rien justement, c’est que tout ce qui a été fait avait pour but de faire de l’Afrique ce qu’elle est devenu à ce jour ! Je ne rentrerais dans les détails. Un effort de raisonnement de la part de chacun ferait comprendre que la pauvreté n’est en aucun une maladie endémique mais qu’elle peut-être organisée, gérée et contrôlée à des fins diverses. Il est donc temps de prendre nos responsabilités, disais-je, afin de procéder autrement. Lorsque vous allez à un endroit qui vous est connu et qu’au bout d’un très long voyage vous ne voyez toujours l’indicateur de votre destination, que faites-vous ? Vous changez de direction. C’est que vous vous êtes trompé de chemin. Si vous vous obstinez à continuer, c’est que vous êtes tout simplement un idiot car, votre destination finale est, de toute évidence, votre propre perdition. Mais ce qui serait encore grave, se serait d’entreprendre un voyage sans en connaître la destination alors qu’on a toutes les possibilités de prendre les coordonnées avant de s’engager dans un tel périple. Combien de temps on a dit et redit : ce qui financent le développement en Afrique ne tienne pas compte des besoins réels des concernés, c’est-à-dire, de la population ? Et ça se voit. Puisque l’Afrique s’appauvrit de plus en plus. En d’autres mots, si cette pratique n’a jamais changé, c’est bien parce qu’il y a une volonté manifeste de la part de ceux qui agissent de la sorte, de financer plutôt la pauvreté en Afrique.