Vieux, usé et dépassé, le PS dit Non à la diversité ethnique des élus
06/07/2006
Ironie du sort ou message des cieux, c’est au moment où, début juillet 2006, le plus populaire représentant mondial de la
maison France, l’équipe de France de football, aligne avec succès et ferveur nationale entre huit et neuf non Blancs, dont au
moins sept Noirs, que les politiques illustrent leur incapacité à affronter les défis égalitaristes de la république. Le PS en
tête proue, vient de confirmer ses manœuvres de toujours visant à limiter au maximum les investitures des candidats noirs et
arabes, ou dits issus de l’immigration, en vue des prochaines échéances électorales.
En décalage permanent avec la réalité des Français de tous les jours, les socialistes et leurs énarques, les vieilleries de leurs
principes, leur bonne conscience carnassière et les appétits de pouvoir demeurent inaptes à envisager une direction, un
encadrement, une classe politique à l’image de la société. A défaut d’une question de génération, c’est une question qui recèle
de relents de ce racisme historique chevillé à l’histoire de France comme à celle de l’Europe et dont le code magique est BBR
-Bleu Blanc Rouge pour désigner la recherche de Blancs exclusivement pour certains postes, prestations, etc.
L’élu domien, Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe et secrétaire national du PS chargé de l’Outre-mer a donné sa
démission de la direction du parti, las de l’immobilisme, si ce n’est pire, des caciques du parti des éléphants aux défenses
rongées par le ronron des paroles vaines, oiseuses. Les candidats noirs et arabes aux investitures ont reçu comme une
trahison l’attitude de la direction qui ne cesse de clamer son écoute de la question de la diversité au sein du parti, et qui n’a
investi que six à dix originaires ou descendants des colonies susceptibles de remporter un fauteuil de député. Dans le Rhône,
la candidate Zora Ait-Maten, choisie par les militants a cédé sa place sur ordre de sa direction au Parti radical de gauche,
un précédent dans sa circonscription.
La vie d’un candidat de couleur non conforme n’est pas de tout repos, ils essuient menaces et courriers racistes,
harcèlements et chantage à l’emploi pour qu’ils renoncent à représenter leurs circonscriptions. Bien souvent, le courrier
xénophobe est envoyé aux militants avec le fichier de la fédération du parti, par le parti ou avec son aval, penseront
certains. Le PS n’est pas à une manœuvre ridicule près question diversité, on n’a oublié ni le candidat trop noir pour figurer
sur les listes électorales Koko Lonsi qu’une «panne informatique» avait éjecté selon les responsables de la belle gauche
caviar, ni les incontinences verbales d’un Julien Dray sur le communautarisme et autres vulgarités.
Il reste aux « issus de l’immigration » et aux couleurs indésirables de prendre acte de ce désamour chronique et de l’autisme
de la bande à Hollande, et d’envisager des répliques politiques, plutôt que de clamer qui les engagements non tenus, qui ses
vingt cinq ans de parti et d’invisibilité ne serai-ce que sur une modique tribune interne. Quand à ceux qui ressemblent aux
discriminés des partis humanistes, il ne leur reste qu’à appliquer le pouvoir de l’électeur, celui de la sanction souveraine. Qui
aime bien…
Lire Le Monde, 03.07.06, La grosse déception des militants socialistes issus de l’immigration ou des Dom
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1308&PHPSESSID=40d6e792c6149496a83fb15081198ec8