Bénédiction très politique pour les émigrants juifs de France (Le Monde 21-7-06)
La grande synagogue de la Victoire, à Paris, était pavoisée de drapeaux
israéliens, mercredi 19 juillet au soir, pour une manifestation annoncée comme
une " cérémonie de bénédiction ", mais qui a davantage ressemblé à un meeting
politique. Il s'agissait de " bénir " les 1 200 nouveaux émigrants juifs de
France, qui vont effectuer leur " alya " - c'est-à-dire s'installer
définitivement en Israël - au cours des prochains jours.
Près d'un millier de personnes - hommes et femmes séparés - étaient
rassemblés dans la synagogue à l'initiative du Fonds social juif unifié (FSJU),
de l'Agence juive et du Consistoire de Paris.
L'invité d'honneur était Zeev Boïm, ministre israélien de l'intégration. "
Vous n'avez pas à vous inquiéter, parce que notre combat est juste, a lancé
celui-ci. Avec cette guerre, nous allons détruire toutes les forces de nos
ennemis en face. "
M. Boïm a ensuite donné, devant l'assistance, sa version de sa rencontre
avec le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, le matin. " Je l'ai remercié
pour sa défense d'Israël et lui ai transmis les félicitations d'Ehoud Olmert. -
M. - Sarkozy est revenu sur le fait que le Hezbollah était responsable de
l'agression. Il m'a demandé : "De combien de temps l'Etat d'Israël a-t-il besoin
pour terminer le travail ?" Je lui ai répondu : "Une semaine à dix jours." "
Gil Taieb, responsable de l'association Alya meilleure intégration (AMI),
a prédit pour sa part la fin prochaine du Hezbollah : " Dieu merci, la Terre
sera bientôt débarrassée de cette plaie. "
PRIÈRE POUR LA PAIX... ET POUR L'ARMÉE
En l'absence du grand rabbin de France, Joseph Sitruk, qui s'est exprimé
par l'intermédiaire d'une cassette vidéo, c'est le grand rabbin de Paris, David
Messas, qui a béni les partants. Il a prononcé une prière " pour que la paix
règne en Israël et que l'armée d'Israël puisse vaincre ses ennemis ". Puis il a
récité le psaume 121 : " Il ne dort ni ne sommeille, le gardien d'Israël. "
La guerre entre Israël et le Hezbollah ne semble pas avoir découragé les
partants. Maxime Najmann, 26 ans, prendra l'avion le 6 septembre pour
s'installer à Beersheba. " Pour moi, partir en Israël, c'est retrouver mes
racines, explique-t-il. C'est aussi échapper à la morosité ambiante en France.
Les tensions sur place ne me traversent même pas l'esprit. Quand on est là-bas,
on ne les sent pas. "
Michèle, 68 ans, part habiter à Netanya. " Notre peuple ne fait que se
défendre, il n'attaque pas, juge-t-elle. Je n'ai pas souffert d'antisémitisme en
France, en revanche j'ai souffert de la désinformation. " Avant de se séparer,
les futurs citoyens israéliens ont bu le verre de l'amitié, en s'éventant, à
cause de la chaleur, avec le petit drapeau israélien qu'on leur avait distribué.
Xavier Ternisien
Ven 28 Juil - 3:17 par mihou