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 Du concept d’ « ivoirité » - 4. Le coup du 'Père Noël'

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AuteurMessage
Delugio
Membre confirmé
Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

Du concept d’ « ivoirité » - 4. Le coup du 'Père Noël' Empty
08062005
MessageDu concept d’ « ivoirité » - 4. Le coup du 'Père Noël'

Ouattara a emporté en France, outre l’appui de la droite « moderne », celui des tenants, de gauche, de ce que l’on nommera plus tard l’ « idéologie de l’Autre (1) », vague reprise qui s’ignore de l’idéologie du devoir humaniste de « civiliser les peuples moins évolués » qui caractérisait antan l’aile gauche de la colonisation (de Victor Hugo à Jules Ferry).

Bref, on a tout pour être ravi : on a apparemment un vrai combat électoral, mais qui ne changera rien à la relation françafricaine et franco-ivoirienne quel que soit l’élu. On ne s’en émeut pas moins, tandis que le conflit entre Bédié et Ouattara laisse dans l’ombre le vrai problème, porté par un candidat qui n’est même pas considéré comme un opposant sérieux, Gbagbo, qui est pourtant le seul à avoir affronté Houphouët ! Pour la presse française, « le seul opposant » à Bédié est Ouattara (CQFD) !

Cela au gré des exigences « anti-racistes » d’une idéologie de l’Autre qui fait de la Côte d’Ivoire le bouc émissaire d’une France qui s’hystérise autour de l’affaire de voile, qui s’apprête à porter Le Pen au second tour de la présidentielle et qui ne perçoit pas sans embarras « l’odeur des immigrés » (Chirac).

L’infection de la querelle franco-parisienne autour de l’ « ivoirité » assimilée à la question de l’éligibilité de Ouattara s’est exportée au point que la Côte d’Ivoire fut bientôt prête pour son premier coup d’État réussi : pour la Noël 1999, le général Guéi, « Père Noël en treillis », renverse le gouvernement Bédié et rapatrie Ouattara exilé sous Bédié — Ouattara qui s’extasie de cette « révolution des œillets à l’ivoirienne » qui va naturellement le porter au pouvoir, à la grande joie des idéologues parisiens de l’ « Autre », et pour l’embarras des « anciens » de la droite française. Mais qu’importe, on l’a dit, les deux politiques économiques sont une et la même. On attendra simplement, quitte à l’y aider, que le général Guéi passe le pouvoir à Ouattara et on attendra les prochaines élections, où à n’en pas douter, se renouvellera la même problématique : la Françafrique a tout l’avenir devant elle.

Alors, on parle de nouvelle politique africaine de la France (Jospin étant Premier ministre), qui désormais se gardera de se mêler des affaires africaines… Dans ce cas de figure, inutile en effet.

Gbagbo, lui ne s’y est pas trompé, qui parle de « coup d’État RDR », et qui du coup, parvient à exiger un rééquilibrage de la donne dans le nouveau gouvernement (CNSP – Comité National de Salut Public : tous ont noté, sans le dire, la référence à la Révolution française), puisqu’il se veut d’union nationale !

Rééquilibrage du gouvernement qui vaudra au CNSP des tentatives de renversements, dont celles du « cheval blanc » et de « la Mercédès noire », tentatives de renversements échouées, qui déboucheront sur l’exil de leurs auteurs au Burkina Faso, où ils auront tout le loisir d’être armés (financés par qui ?) en vue de ce qui prendra forme à partir du 19 septembre 2002.

Entre temps, il s’agit à présent pour le CNSP de mettre en place une nouvelle Constitution, base de la IIème République, en vue de l’organisation de nouvelles élections. Et naturellement, le problème de la citoyenneté se posera à nouveau — comment pourrait-il ne pas se poser pour la mise en place d’une démocratie ? Comme se posera à nouveau le problème des conditions d’accès à la Présidence de la République — entre autres en matière de nationalité ivoirienne…

Et tandis qu’on ne fera qu’entériner les anciennes conditions d’éligibilité (même Ouattara et le RDR appelleront à voter le « et » — le candidat à la Présidence de la République doit être né de père et de mère ivoiriens) les « autristes » français hausseront le ton et en Côte d’Ivoire les tentatives de renversement de Guéi se multiplieront.

Guéi, houphouëtiste comme ses comparses Ouattara et Bédié, entendra dès lors se faire investir comme tel, et notamment par le PDCI. Et lorsque la Commission électorale élimine Ouattara, sur la base de la Constitution, et Bédié, pour corruption, on a tellement oublié le candidat de l’opposition, Gbagbo, qu’on ne remarque même pas, dans la presse française, qu’on a un cas de figure typique d’une élection à l’européenne (houphouëtisme contre FPI socialiste). Et on est convaincu que « Guéi a éliminé tout ses adversaires ».

En 2000, on était à ce point convaincu, à Paris, que Guéi avait éliminé tous ses adversaires politiques (puisque Ouattara est perpétuellement censé être « le seul opposant », outre accessoirement Bédié), que c’est tout juste si quelques-uns ont remarqué le 4ème homme, Gabgbo, en soutenant qu’ « il fait campagne sur le thème de l’ivoirité », sans noter, naturellement, qu’il ne revendique jamais le concept. Mais l’idée citoyenne, qui n’a jamais convenu aux Nègres, qui ne savent faire de l’ethnisme, doit bien relever du tribalisme !

Et tous de s’étonner de l’élection de Gbagbo, cependant tant dénigré dans la presse internationale qu’il se retrouve immédiatement en proie à une insurrection, occasionnant un bain de sang, « conditions calamiteuses », regrette-t-il (conditions auxquelles il ne peut rien : ça a eu lieu avant même son investiture !), qui lui valent une reconnaissance du bout des lèvres seulement, de la légalité, pourtant indubitable, de son élection.


_________________________
(1) Cf. Alain Finkielkraut, Au nom de l’Autre, Paris, Gallimard, 2003 : « l’idéologie de l’Autre » consiste à repérer des… « persécutés potentiels » – « l’Autre » – pour stigmatiser ceux qui incarneront en contrepartie la mauvaise conscience d’une Europe qui ne peut pas se pardonner d’avoir persécuté « l’Autre » jusqu’à l’exterminer (qu’importe si depuis Finlielkraut a montré, à l’occasion de quelques controverses fameuses concernant l’esclavage ou la société française, s’être peu appliqué sa leçon à lui-même). Ouattara est devenu « l’Autre » qui vaut la stigmatisation de tous ses adversaires. Même des dénonciateurs de la Françafrique (cf. Billets d’Afrique, de Verschave, par ex. n° 112, mars 2003) s’y sont, dans un premier temps, trompés ! — à présent Verschave dénonce clairement l’attitude actuelle de la France en Côte d’Ivoire (cf. Le Courrier d’Abidjan 23.12.2004).
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