Haro des profs britanniques sur les universités israéliennes LE MONDE |
31.05.06 | 13h46 • Mis à jour le 31.05.06 | 13h46
LONDRES CORRESPONDANT
Le principal syndicat de l'enseignement supérieur britannique, le Natfhe, a
appelé, lundi 29 mai, à "examiner" le boycottage des universités et des
universitaires israéliens qui refuseraient de désavouer "les politiques
d'apartheid d'Israël".
Au dernier jour de sa conférence annuelle à Blackpool, le Natfhe (National
Association of teachers in further and higher education) a, en outre, voté une
motion critiquant le "mur d'exclusion" entre Israël et les territoires
palestiniens occupés et "les pratiques éducatives discriminatoires" au détriment
des Palestiniens dans l'enseignement supérieur.
Le Natfhe compte 69 000 membres, professeurs de collège, assistants et maîtres
de conférences. Il accuse "la majorité des universitaires israéliens" de
"complicité avec la politique du gouvernement israélien". Sa motion n'aura
cependant force de loi dans ses rangs que jusqu'au jeudi 1er juin, jour où ce
syndicat doit fusionner avec une autre organisation professionnelle,
l'Association des professeurs d'université (AUT). Ce regroupement prévu de
longue date donnera naissance au plus grand syndicat universitaire du monde,
fort de 110 000 membres.
Le conflit israélo-palestinien divise profondément les milieux enseignants
britanniques. Le secrétaire général du Natfhe, Paul Mackney, hostile au
boycottage, a déclaré que "ce n'était pas la bonne manière d'agir". Le
gouvernement a, pour sa part, fait savoir qu'un boycottage serait
"contre-productif et rétrograde".
L'ambassadeur israélien à Londres, Zvi Heifetz, a assuré que les "universités
d'Israël sont des institutions ouvertes où étudiants et enseignants sont choisis
sur leurs mérites, quelle que soit leur appartenance religieuse ou ethnique".
Les milieux propalestiniens se sont félicités de la "décision historique" du
Natfhe.
Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 01.06.06