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 Les victimes de l’esclavage ont droit à réparation

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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03062006
MessageLes victimes de l’esclavage ont droit à réparation

Un mouvement de fond quelques fois imperceptible et la présence d'Afrodescendants mêmes dociles dans les organes de décision américains, sert involontairement la fin progressive de l'oubli construit.

Au cours du 18ème siècle en effet on évalue à 20 000 le nombre d'esclavisés et de noirs libres qui furent enterrés dans cet espace de 0,2 hectares, inclus dans un vaste domaine historique national. Le monument permettra «aux visiteurs de mieux comprendre et honorer la culture et les contributions vitales de générations d'Africains et d'Américains d'ascendance africaine à notre nation » a déclaré le président américain GW Bush lors de la signature de cette décision le 27 février 2006.




Les victimes de l’esclavage ont droit à réparation Par le Cercle Frantz-Fanon (*)

Le vote par l’Assemblée nationale de la proposition de loi de Mme Taubira-Delannon en vue de la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme " crime contre l’humanité " a une incontestable portée symbolique. Pourtant, ce texte présente de sérieuses insuffisances, qui en diminuent la signification politique et morale.

Nous sommes tout d’abord préoccupés par la question du statut juridique de cette proposition de loi dans le cadre constitutionnel de la Ve République. Nous constatons - en nous référant au précédent constitué par le vote en 1998 d’une proposition de loi portant reconnaissance du génocide arménien de 1915, et aujourd’hui bloquée - que le vote à l’Assemblée nationale risque sur ce plan d’être contesté par le Sénat, le Conseil constitutionnel et les autorités politiques exécutives. Celles-ci pourraient, sur la base d’une interprétation de l’article 34 de la Constitution, estimer qu’elles ne sont pas engagées par un tel texte. Nous devons donc aboutir à ce que toutes les voix institutionnelles, y compris et au premier chef celle du président de la République, se joignent à sa dénonciation. Et aboutir aussi à ce que la France rejoigne les pays qui, aux Nations unies, sont à la pointe du combat pour l’adoption d’une résolution similaire par l’Assemblée générale.

Nous regrettons ensuite que le texte de Mme Taubira-Delannon ait été, au cours de la procédure parlementaire, mutilé par la soustraction de tout ce qui désignait les responsables de ce crime, c’est-à-dire les puissances ex-esclavagistes d’Europe et d’Amérique. L’État français, qui a eu le courage de se mettre explicitement en cause dans l’exécution des atrocités commises par le régime de Vichy, ne saurait se dispenser d’un tel examen de conscience s’agissant de celles de l’ère esclavagiste. La seule promulgation du Code noir, sinistre manifeste de l’organisation étatique de l’esclavage, devrait en elle-même faire l’objet d’une manifestation publique de repentir.

Nous nous étonnons aussi de l’évacuation complète, dans le texte voté par l’Assemblée nationale, de la question des réparations, alors que celle-ci était dûment mentionnée dans le texte initial de Mme Taubira-Delannon. Notre position est évidemment de déclarer qu’il est du devoir des États qui se sont enrichis par l’esclavage d’apporter une compensation à ceux qui ont été appauvris par lui. Et nous reprenons la position de notre fondateur, qui proposait que la reconnaissance du crime soit couplée avec l’abolition de la dette des pays africains et des pays latino-américains, caraïbes compris. C’est là une revendication qui paraît d’autant plus à l’ordre du jour qu’un peu partout dans le monde des économistes, des intellectuels, des personnalités prestigieuses et, en France, le ministre des Finances lui-même appellent à annuler la dette des pays plus pauvres. En outre, mention particulière doit être faite du cas scandaleux d’Haïti, qui a été obligé de verser au Trésor français - pendant plus d’un siècle ! - des " indemnités " colossales pour prix de sa liberté, ajoutées au prix du sang versé, et qui comptent parmi les causes essentielles de son perpétuel état de misère.

Cette proposition de loi présente encore l’inconvénient majeur de passer sous silence le principal legs de la traite négrière aux Antilles, c’est-à-dire la monopolisation des terres et des leviers du commerce transatlantique par une caste directement issue de l’empire esclavagiste et qui continue de vivre selon des schémas de ségrégation et d’accaparement strictement coloniaux (" békés "). La revendication d’une réparation doit comprendre celle d’une redistribution des moyens de production et d’échange, au sein de toutes les nations caribéennes concernées. Nous croyons aussi qu’il est urgent d’y supprimer les barrières sociales d’un autre âge, induites par la persistance de l’esprit de caste.

Enfin, si le texte voté par l’Assemblée nationale souligne dûment la nécessité de développer l’enseignement sur les méfaits de l’esclavage, il nous apparaît encore bien timide quant aux mesures symboliques à prendre pour manifester au public l’histoire de ce crime et l’histoire des insurrections qui l’ont combattu. Ici, en France, dans un pays où tant de monuments perpétuent insolemment la mémoire d’un tyran qui a dévasté l’Europe et rétabli l’esclavage aux Antilles, il nous paraît urgent de rendre hommage aux déportés de la traite, à ceux des États africains qui ont résisté les armes à la main à l’implantation du commerce triangulaire, aux abolitionnistes blancs et noirs dont la mémoire est insuffisamment honorée : Toussaint Louverture, Dessalines, Robespierre, Delgrès, Nat Turner, John Brown, Abraham Lincoln... En ce sens, nous soutenons le projet visant à ériger un monument dit " Mémorial des peuples noirs ", à Paris, place des Antilles...

Les événements liés à la traite négrière, qui ont emporté des millions d’hommes et de femmes, doivent être portés sur la place publique : non dans un but de vindicte, mais dans celui de la recherche de la vérité et de la dignité. Les peuples caribéens, à l’égal des autres nations, doivent connaître leur histoire, dont l’esclavage est l’événement fondateur. Leur contribution sacrificielle à la prospérité de la France, les liens tissés par le temps et les enrichissements culturels réciproques créent pour la République le devoir d’encourager cette recherche, de donner toute leur dimension aux moments clés de leur histoire, d’afficher publiquement leurs symboles les plus chers.

(*) Fondateur : Marcel Manville. Section de Paris.
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