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 “C’est Israël qui a introduit l’arme nucléaire au Moyen-Orie

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mihou
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mihou


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“C’est Israël qui a introduit l’arme nucléaire au Moyen-Orie Empty
08062005
Message“C’est Israël qui a introduit l’arme nucléaire au Moyen-Orie

Nassif Hitti

“C’est Israël qui a introduit l’arme nucléaire au Moyen-Orient”

Né au Liban, Nassif Hitti est ambassadeur de la Ligue arabe en France et observateur permanent auprès de l’UNESCO. De 1992 à 1999, il a été professeur de relations internationales et d’études sur le Moyen-Orient à l’Université américaine du Caire.
(27 septembre 2002)





Bagdad a accepté le retour, sans conditions, des inspecteurs en désarmement de l’ONU. Mais les Etats-Unis ont réagi avec scepticisme et l’escalade contre l’Irak se poursuit. Se dirige-t-on vers une guerre ?


Le président Bush et les responsables américains, à tous les niveaux, ont affirmé leur volonté de s’en prendre à l’Irak. Cependant, le spectre de la guerre s’est peut-être éloigné parce que l’acceptation de Bagdad rejoint la volonté de la communauté internationale. La désescalade du côté irakien et l’intervention de plusieurs pays se conjuguent pour encourager les pourparlers entre les Nations unies et l’Irak et ouvrir la discussion sur les modalités du retour des inspecteurs. De toute façon, le recours à la force pour renverser un régime ne peut pas être accepté. Cette démarche constituerait un précédent dangereux et jetterait les bases d’un désordre mondial. La logique onusienne et le recours à la décision collégiale doivent rester la référence pour traiter les conflits. J’insiste sur les dangers d’une guerre : elle est inadmissible moralement, et ses conséquences géostratégiques pourraient être comparables à un tremblement de terre qui dépasserait les frontières de l’Irak. Concernant la Ligue arabe, le principe de la solidarité arabe est un élément supplémentaire pour dire non à la guerre.


Mais les Etats-Unis semblent être en train de se dissocier de la logique onusienne. Iront-ils jusqu’au bout ?


Les Etats-Unis ont toujours la possibilité de changer leur position et de s’inscrire dans le cadre d’un règlement pacifique du conflit. Leur volonté d’attaquer l’Irak est affichée, mais il me semble qu’aucune stratégie précise n’a encore été définie. D’ailleurs, l’exemple de l’Afghanistan n’est pas très encourageant : le succès militaire acquis dans un premier temps, la gestion du pays après la chute du régime des talibans est loin d’être convaincante. Et puis, les Etats-Unis ne peuvent pas faire abstraction des répercussions géostratégiques d’une guerre contre l’Irak. Le dialogue pourrait reprendre en s’appuyant sur la résolution 1284 qui offre une base juridique satisfaisante. Adoptée par le Conseil de sécurité le 17 décembre 1999, cette résolution avait constitué la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations unies [l’UNMOVIC, qui a remplacé l’UNSCOM]. A l’époque, l’Irak avait rejeté cette résolution. Mais je vous rappelle que la France, la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, s’étaient abstenues lors du vote de la résolution 1284, car, effectivement, elle contient des lacunes. Des précisions sur le rôle et le champ d’action des inspecteurs sont nécessaires.


Vous avez évoqué la solidarité arabe. Mais la position des pays arabes n’est pas très claire. Les protestations verbales sont contredites par les préparatifs qui vont bon train sur les bases militaires offertes à l’armée américaine, notamment dans les pays du Golfe.


Il n’appartient pas à la Ligue arabe de discuter ou d’évaluer la stratégie et la politique adoptées par chacun des Etats membres. Elle n’est pas, non plus, un instrument pour la politique d’un pays ou d’un autre. Elle fonctionne de manière collégiale et prend ses décisions à la suite de débats entre les ministres des Affaires étrangères des Etats membres. C’est une institution interétatique. Son financement est assuré sur la base de quotas par pays. Elle subit parfois les contraintes imposées par les choix de ses membres. Les divergences et les dissensions ne sont un secret pour personne. Mais il y a aussi des points d’accord. Depuis mai 2001, le secrétaire général Amr Moussa [un diplomate égyptien] a donné un nouveau souffle à cette institution en l’engageant dans un processus de réformes importantes. Bref, la Ligue est à l’image de toutes les organisations internationales qui adoptent le principe de la diplomatie multilatérale pour trouver un dénominateur commun. Cependant, concernant la crise irakienne, la position de la Ligue est claire : elle est contre l’usage de la force militaire. Le secrétaire général a entamé plusieurs démarches pour un règlement dans le cadre des Nations unies et déploie des efforts considérables pour désamorcer la crise.


La Ligue a-t-elle fait pression sur Bagdad pour obtenir son accord au retour des inspecteurs ?


Il ne s’agit pas de pressions. La Ligue a fait appel à l’Irak qui a répondu favorablement à l’argument présenté par le secrétaire général : le meilleur moyen pour éviter une guerre reste le respect des résolutions des Nations unies. Accepter le retour inconditionnel des inspecteurs est un pas très positif, allant dans le sens d’un règlement global de la crise. L’objectif final est la suspension, puis la levée des sanctions et la normalisation de la question irakienne.


Saddam Hussein est un dictateur qui a fait ses preuves. Son régime est-il une menace pour la région ?


Il ne me revient pas de me prononcer sur tel ou tel responsable politique. Cependant, je suis contre la moralité sélective. Si la communauté internationale pense que l’Irak pourrait posséder des armes de destruction massive, elle peut se prévaloir de la résolution 687 du 3 avril 1991 qui stipule que l’Irak doit s’engager dans la destruction ou la neutralisation de son armement non conventionnel. Cette même résolution indique aussi, dans sa quatorzième clause, que les mesures imposées à l’Irak s’inscrivent dans une démarche globale dont les objectifs sont de créer au Moyen-Orient une zone exempte d’armements de destruction massive. Israël est donc concerné par cette clause. Or c’est Israël qui a introduit le facteur nucléaire dans la région. C’est une réalité bien connue : Israël se réserve l’option nucléaire dans le cadre d’une stratégie de dissuasion. En tant qu’Arabes, nous sommes concernés par ce danger. Israël a une longue tradition et une histoire très riche en violations des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies.


Israël bénéficie du soutien américain pour appliquer sa stratégie. Comment réagit la Ligue arabe à cette politique américaine ?


Le plus inquiétant est l’obsession américaine d’agir vite dans la crise irakienne, selon le principe “L’inaction n’est pas une option". En revanche, l’immobilisme est l’option choisie dans le conflit israélo-palestinien. Depuis l’arrivée de l’administration Bush et surtout depuis le 11 septembre 2001, la politique américaine s’inscrit dans l’immobilisme total et dans une obsession sécuritaire qui est trop proche de la vision de l’actuel gouvernement israélien. Car les questions de sécurité ne peuvent être réglées en dehors d’un processus politique. Et même, à supposer que l’on privilégie le volet sécuritaire dans la question palestinienne, la manière dont il est présenté n’est pas basée sur un équilibre entre les intérêts des deux parties concernées. C’est le facteur principal de la tension qui existe entre le monde arabe et les Etats-Unis. Les intérêts communs sont nombreux. Mais l’obstacle majeur à de meilleures relations, c’est cette politique américaine d’appui total et inconditionnel à Israël. Cela explique l’accumulation de sentiments inamicaux à l’égard des Etats-Unis au sein de l’opinion publique arabe. Indépendamment du fait – ou je dirais même malgré le fait – qu’au niveau individuel, nous sommes nombreux à avoir adopté un mode de vie dit “occidentalisé”, y compris en ce qui concerne les aspirations politiques allant dans le sens du respect des libertés individuelles et collectives et de la démocratie, défendues au sein de la société américaine.


La Ligue arabe paraît plus efficace, ou du moins plus active, pour désamorcer la crise irakienne que dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien. Pourquoi ?


C’est vrai, beaucoup de choses restent à faire. Mais la Ligue peut mettre à son crédit l’initiative de paix adoptée le 28 mars 2002 lors du sommet arabe de Beyrouth. C’est une position arabe décidée à l’unanimité. Effectivement, le monde arabe pourrait s’engager dans une offensive diplomatique et promouvoir ce plan qui propose une vision globale pour le règlement du conflit. L’initiative arabe est équilibrée : elle offre à Israël un accord définitif comportant une normalisation totale et engageant tous les pays arabes. Pour Israël, c’est une occasion à saisir si ce pays souhaite que sa situation au sein du monde arabe soit normalisée, sur tous les plans. Les Arabes proposent un plan de paix. Je souhaiterais voir une proposition de paix israélienne. Mais on assiste tous les jours à l’agression israélienne : ratissage, bouclage, annexion de territoires, implantations de colonies, encerclement et destruction des bureaux de Yasser Arafat, entre autres actes criminels. L’Intifada, qui entame sa troisième année, est l’expression de l’opposition à cette agression structurelle et systématique. On peut discuter de certains moyens utilisés par la résistance palestinienne, notamment les attentats visant des civils israéliens. D’ailleurs le débat existe au sein même de la société palestinienne. Mais comment parler des torts des uns sans soulever les torts des autres ? Je rappelle que du 5 août au 17 septembre 2002, aucun attentat suicide n’a eu lieu. Et pourtant, près de 70 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. L’attention de la communauté internationale est braquée sur la crise irakienne, alors qu’Israël bafoue tous les jours les principes défendus par cette même communauté.


A votre avis, une agression américaine contre l’Irak sert-elle les intérêts d’Israël ?


Si l’Irak est attaqué, la division du monde arabe jouerait en faveur d’Israël. Mais cet avantage serait à court terme. A moyen et long terme, Israël se retrouverait dans un environnement de plus en plus radicalisé.



Propos recueillis par Hoda Saliby-Yehia,
Courrierinternational.com
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