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 Baby-boomers:Une génération inoxydable (fin)

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mihou
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mihou


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06052006
MessageBaby-boomers:Une génération inoxydable (fin)

Le big bang de 2006

Alors, que faut-il attendre de cette génération si nombreuse et si peu connue ? On ne le sait guère, car, contrairement à d'autres pays, la France ne s'est jusqu'ici que fort peu intéressée au vieillissement de sa population, pourtant largement annoncé par les démographes. « La société française ne s'est jamais demandé comment accompagner le vieillissement inexorable de sa population, analyse Patrice Leclerc, de la Fondation de France. Le vieillissement était jusqu'il y a peu une stricte affaire de famille. » Or, aujourd'hui, c'est un défi massif lancé à notre pays. Déjà, les problèmes s'accumulent. De la prise en charge des personnes âgées dépendantes - « dans vingt ans, il y aura 2 400 000 personnes âgées de plus de 85 ans », rappelle volontiers Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux Personnes âgées - au financement des retraites, les solutions manquent. Faute d'y avoir réfléchi, car la recherche sur les conséquences sociales du vieillissement reste limitée. Surtout éviter d'y penser...

Pourtant, en 2006, le choc démographique sera rude. C'est l'année où les centaines de milliers de baby-boomers, nés lors du pic des naissances de 1946, arriveront à la retraite. C'est bientôt
Renate, la panthère grise

« Dans les maisons de retraite, pour accéder discrètement aux chambres, c'est simple, je demande à l'accueil si je peux monter voir Thérèse ou Jeanne, il y en a toujours au moins une. Dans celle où je suis passée la semaine dernière, un jour on lavait le bas des malades, un autre, le haut. Une autre fois, c'est une vieille qu'on hospitalise, elle ne respirait plus. En fait, elle avait de la purée séchée qui lui bouchait les narines. La soignante nourrissait deux vieilles à la fois, sans regarder. » Renate Gossard est la présidente d'une association dont le féminisme animalier, directement importé des Etats-Unis, pourrait faire sourire : les Panthères grises. Un micro-phénomène, une vingtaine de femmes, « dix efficaces », un rez-de-chaussée à Paris. Sauf que l'acharnement missionnaire de Renate Gossard, 61 ans, emporte vite la sympathie. Elle bosse tous azimuts, « fait du rentre-dedans ». Pour les cas lourds, les maltraités, elle visite inopinément chaque semaine une maison de retraite, « mêmes celles à 28 000 francs le mois », téléphone au député maire, écrit à la DDASS. Relance, poursuit, persévère. Pour les autres, « les vieux qui se laissent tranquillement rouiller », elle bouge aussi. En arpentant les clubs de troisième âge. Au programme, des cours pour apprendre « comment ne pas laisser son corps, sa tête, sa sexualité rouiller ». A Reims, elle obtient qu'une classe des Beaux-Arts fasse son cours de nu dans l'enceinte d'une maison de retraite. « Les vieux sont sidérés, ravis. »

Renate Gossard, mariée à un médecin retraité, grand-mère, fut tour à tour infirmière, podologue, formatrice de personnel soignant et « grande amie de Boris Dolto ». Féministe de la première heure, elle milite à la Cadac, association agissant fermement pour les droits des femmes et l'avortement. Elle tentera d'y mobiliser ses copines sur le sort des « vieilles ». « Je n'y arrive pas, le féminisme déteste la vieillesse, car il considère que vieillir, c'est ne plus être dans le réel », regrette-t-elle. Elle demeure toutefois membre actif de la Cadac, mais lance en 1988 les Panthères grises. Gamine, fuyant la Roumanie avec ses parents, elle fut accueillie par une grand-mère qui l'a nourrie, élevée, sauvée. « C'est pour elle, pour toutes les grand-mères que je bouge. Faudrait quand même qu'on arrive à bien vivre les vingt-cinq années que la science nous offre. »E. L.
Le lobby gris à l'américaine

C'est le courrier le plus redouté de tout Américain. A la veille de son cinquantième anniversaire, il sait que l'Association américaine des retraités (AARP) va lui envoyer une lettre lui proposant une carte de membre. C'est le rite de passage des quinquagénaires.

L'AARP, c'est l'un des deux plus importants groupes de pression aux Etats-Unis, avec 35 millions de membres, soit presque autant que la population de la Pologne, 1 600 employés et un budget de 650 millions de dollars. La moitié des Américains de plus de 50 ans en sont membres. Créée en 1958, elle informe et elle multiplie les services aux seniors. Moyennant une cotisation de 12,50 dollars, les membres bénéficient de réductions sur les voyages, les hôtels, les médicaments, de conseils juridiques et financiers, de cours d'astronomie ou de cuisine... Mais l'AARP est surtout un puissant groupe d'influence, même si elle ne finance pas de parti politique.

« Elle a beaucoup d'influence, car aucun homme politique ne peut se permettre de mécontenter 12 % de la population », assure Steven Weiss, porte-parole du Centre d'études pour une politique responsable. L'AARP est de toutes les batailles qui concernent les seniors. A son actif, la loi contre la discrimination par l'âge dans l'entreprise dans les années 80, mais aussi un texte dénonçant les pièges du téléachat. L'AARP est toutefois victime du déclin du militantisme. Après une explosion du nombre de ses membres dans les années 70, les adhésions se sont beaucoup ralenties.

Beaucoup de seniors ne viennent à l'AARP que pour les réductions et les avantages. Les papy-boomers qu'elle essaie d'attirer seront-ils plus revendicatifs que leurs aînés ? Entre 2000 et 2030, le nombre d'Américains de plus de 62 ans va doubler et atteindre 80 millions, soit 23 % de la population, contre 15 % aujourd'hui. L'AARP a avancé l'âge d'admission de 55 à 50 ans et ne se fait plus appeler que par son sigle pour éviter la mention « retraités » (la moitié de ses membres travaillent). Déjà, un tiers de ses membres ont moins de 50 ans Hélène Vissière (à San Francisco)

Quand les seniors veulent travailler

« Pas question de s'arrêter. » Jean-Pierre Jouvain, 60 ans, était cadre dans un groupe industriel. Licencié à 50 ans à la suite d'une fusion, il a cherché à réintégrer une entreprise. Mais les années 90 n'aiment guère les « quinquas ». La crise fait rage, les salariés les plus âgés sont d'autant plus mal vus que, du fait de leur ancienneté, ils coûtent cher. Après diverses missions, faute de retrouver un contrat stable, l'ancien cadre expatrié se reconvertit dans l'équitation... A 50 ans, il passe tous ses examens équestres et devient guide de randonnée. Aujourd'hui, il est le seul en France à proposer le tour complet de la baie du Mont-Saint-Michel, soit plus de 70 kilomètres à cheval en deux jours. Sportif. Qui a dit que les papy-boomers étaient fatigués ? Nombreux sont ceux qui, comme lui, continuent à travailler, ou même se reconvertissent passé le cap de la cinquantaine. « Je voulais mettre un peu de beurre dans les épinards et ne pas tourner la page du jour au lendemain », explique Claude, 65 ans. Cet ingénieur à la retraite travaille aujourd'hui entre deux et quatre mois comme consultant. « C'est du travail à la carte, mais je pense que c'est l'avenir : je transmets un savoir-faire pointu tout en profitant de la vie. »

Pour ces « inoxydables », arrêter de travailler à 60 ans est un non-sens. Mais il est difficile de changer les mentalités. La France est de tous les pays d'Europe celui où les carrières sont les plus courtes, du fait notamment de la systématisation des préretraites à 55 ans. L'âge moyen de départ à la retraite est de 57 ans. Mieux, la durée de la vie active a diminué de neuf ans en trente ans, et ce alors que l'espérance de vie a augmenté ! Les syndicats s'accrochent à la retraite à 60 ans et les entreprises continuent de considérer les seniors comme des fardeaux. Dans l'inconscient collectif, les plus âgés sont aussi les moins productifs et les moins malléables. L'Etat lui-même montre le mauvais exemple. Alors que le gouvernement veut inciter les salariés du privé à travailler plus longtemps (41 ans de cotisations pour avoir le droit à la retraite en 2012, contre 40 actuellement), dans le secteur public, la Banque de France et Giat Industrie continuent à doper leurs plans de réduction d'effectifs avec des mesures d'âge !

Les cadres sont touchés comme les non-cadres. Pour les gradés, l'âge rime souvent avec mise sur la touche, ce qui explique que beaucoup demandent à négocier leur départ... ou leur préretraite. Leur avenir sur le marché du travail est pourtant quasi nul, sauf dans le cadre de missions à court terme. Une enquête récente menée auprès de directeurs des ressources humaines par le cabinet de conseil Cegos montre ainsi que deux tiers d'entre eux n'entendent pas recruter au-delà de 50 ans.

Les seniors ne vaudraient donc rien ? De l'autre côté de l'Atlantique, Procter & Gamble vient pourtant de créer, avec cinq autres entreprises, une société spécialisée dans la recherche développement qui n'emploie que des retraités. Certaines entreprises françaises commencent aussi à évoluer. Après s'être largement abreuvée aux préretraites, Renault devrait annoncer à la rentrée un plan d'action pour favoriser le maintien au travail des plus âgés, notamment en leur donnant un droit à la formation continue. Ils en bénéficient en effet deux fois moins que les jeunes. Reste toutefois la question qui fait peur : si les vieux restent au boulot, ne faut-il pas craindre un conflit des générations ? « Les seniors ne sont plus carriéristes, assure Olivier Spire, PDG du groupe QuinCadres, spécialisé dans l'emploi des plus de 50 ans. Ce qu'ils veulent, c'est la reconnaissance de leurs compétences. » Bref, qu'on les aime Catherine Golliau

© le point 03/10/03 - N°1620 - Page 58 - 3195 mots
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