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 Le colonialisme est révolu

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mihou
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mihou


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07062005
MessageLe colonialisme est révolu

Le colonialisme est révolu

Le colonialisme est révolu
Me Koureyssi Bâ (avocat sénégalais)
http://www.midici.com/midi/index.php?midi=detailart&idart=1454
Terre d’hospitalité, patrie de l’espérance, le pays de feu le président Félix Houphouet-Boigny occupe, en effet, le devant de la scène bien malgré lui, et ce, depuis le déclenchement, en septembre 2002, d’une rébellion armée qui a eu pour première conséquence la partition du territoire entre un Nord occupé par les rebelles des Forces Nouvelles et le Sud tenu par le président Laurent Gbagbo et les Forces loyalistes. Grand défenseur du n°1 ivoirien qu’il a soutenu au cours des procès intentés contre lui au début des années 90, Me Cheikh Koureyssi Bâ du Barreau de Dakar se singularise, depuis le début de la crise en Côte d’Ivoire, par ses prises de position dans les débats organisés çà et là par les médias sénégalais. Se prévalant d’une connaissance avérée du dossier ivoirien, Me Bâ n’hésite pas à sortir des sentiers battus et à asséner des vérités que nul ne voulait admettre au début et qui sont devenues aujourd’hui, à la faveur de l’escalade enregistrée par le conflit, des évidences. Entretien avec celui que l’on surnomme le Vergès africain et qui préfère se définir, plus simplement, comme l’avocat des causes justes.

l Maître, quelle lecture faites-vous de la crise ivoirienne ?
Me Koureyssi Bâ : Je vous remercie. Pour Gramsci, il y a crise lorsque l’ancien est fini et que le nouveau tarde à s’installer. C’est bien de cela qu’il est question en Côte d’Ivoire. Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir, ce pays oscille entre un ordre ancien qui a fait la preuve de ses limites -amplement stigmatisées par les partenaires au développement- et un ordre nouveau ambitionnant de se substituer à lui. La Côte d’Ivoire, d’un point de vue systémique, est le théâtre de la farouche opposition entre deux visions du monde, entre deux projets, tendant, l’un, à refonder une autre Côte d’Ivoire, et l’autre à perpétuer la domination et la mainmise françaises sur ce pays. Toujours de ce point de vue, pour comprendre la situation imposée à ce pays depuis le 19 septembre 2002, les événements survenus au Mali en 1991 et en Guinée en 2000 (pour citer deux pays voisins du Sénégal) offrent une excellente grille de lecture. L’intérêt de l’examen de ces deux pages sanglantes est de nous aider à retenir une leçon fort simple : la France ne badine pas avec ses intérêts et quel que soit le parti ou le groupe de partis au pouvoir à Paris (le PS en 1991, la Coalition en 2000, la Droite en 2002), la politique africaine de la France reste inchangée. Elle se caractérise par le non-droit, la ruse, la violence, le tout servi avec un raffinement sans égal dans le cynisme. Et le comble, c’est que la France sait pouvoir compter, toujours, sur le dévouement servile de ses marionnettes et de ses bons petits nègres de service qui n’ont cure du jugement de l’Histoire et qui répondent présent quand il s’agit de planter le couteau dans le dos d’un frère téméraire qui ose dire non au maître.

l C’est un réquisitoire plutôt sévère que vous dressez. N’exagérez-vous pas un peu le rôle et l’action de la France qu’on présente pourtant comme le sauveur de la Côte d’Ivoire ?
Me K.B. : Ne me faites pas rire, voulez-vous ! Si vous avez la patience de m’écouter, je vais tenter d’étayer rapidement mon propos. Faisons un peu d’histoire. Vous le savez peut-être, feu le président Houphouet-Boigny, après son désapparentement avec le Parti communiste français, en 1950, a siégé, en guise de récompense, dans cinq gouvernements successifs à Paris. Sans surprise, quand, en 1960, la Côte d’Ivoire accédait à l’indépendance, elle n’a, tout au plus, à l’instar de l’écrasante majorité de nos pays, fait que remplacer le système direct par l’administration indirecte. La France a arraché son drapeau de la main droite et l’a replanté sur notre sol avec sa main gauche. Avec la signature des accords de coopération, le pays d’Houphouet-Boigny confirme qu’il reste au service des intérêts français. A titre d’exemple, 50% des recettes fiscales du pays sont versés par les entreprises françaises installées dans cet eldorado de notre sous-région ouest-africaine.
Aujourd’hui, les secteurs de souveraineté sont contrôlés par ces mêmes intérêts français : l’eau, l’énergie, les télécommunications, les transports publics, auxquels secteurs il faut ajouter le pétrole, l’exploitation de l’or et du diamant, le chantier du troisième pont d’Abidjan avec en prime le contrôle de la Société ivoirienne de raffinage. Presque tout cela, d’ailleurs, est entre les mains d’un seul homme : Bouygues, Martin de son prénom, roi mondial du béton, propriétaire de TF1 et d’une kyrielle d’organes de presse.
Son ami et associé dans de nombreuses affaires, son protégé et en même temps défenseur, Nicolas Sarkozy, a, quant à lui, un problème fort compliqué à résoudre : réaliser les promesses électorales que le président Chirac, le miraculé de la dernière présentielle, avait été tenu de faire sous la pression de Jean-Marie Le Pen, notamment la lutte contre l’insécurité et la lutte contre l’immigration.
Sarkozy, tout comme De Villepin à qui il a laissé la patate chaude de la place Beauveau (NDLR : le ministère de l’Intérieur), a son idée sur la question. Il a opté pour un retour massif des fortes communautés ouest-africaines, notamment maliennes et burkinabé, dans leur pays moyennant de fortes indemnités, aussi bien pour les intéressés que pour les Etats. Dans ce plan, la Côte d’Ivoire est incontournable puisqu’à elle seule, elle peut jouer le rôle de bassin de rétention de cette immigration ouest-africaine.
Mais cela tombe vraiment mal puisque c’est le moment choisi par Gbagbo pour créer un Office de l’immigration et de l’identification en Côte d’Ivoire sous la houlette du brillant Emile Boga Doudou, un fidèle parmi les fidèles. Ce prometteur fils de l’Afrique a été affreusement assassiné par les terroristes armés et financés par Paris au soir même de son retour d’une visite rendue à son homologue et confrère Sarkozy. Maître d’oeuvre du projet d’identification, l’excellent Boga Doudou était, en fait, l’ennemi numéro 1 des rebelles.
Tuo Fozié, le sanguinaire chef des terroristes devenu homme d’Etat par la grâce de Linas-Marcoussis, a d’ailleurs levé un coin de voile en plein meeting à Bouaké le 27 octobre, meeting couvert par leurs alliés de TV5, en avouant : “C’est parce qu’il y a trop d’injustice, d’arbitraire, d’exclusion entre Ivoiriens, d’une part, que nous avons pris les armes afin que tout cela cesse. Nous continuerons de nous battre tant que ces problèmes persistent. C’est donc pour vous, pour l’égalité de tous que nous nous battons. En Côte d’Ivoire, il y a de la place pour tout le monde”.
Si cela ne vous suffit pas, je vais vous donner une illustration supplémentaire. Dans “Le Figaro” du 18 octobre (vous savez à qui appartient ce torchon), dans un article intitulé : “La fin annoncée de Laurent Gbagbo”, le député Ump Axel Ponatowski, fils de son père, proche de Sarkozy et De Villepin, membre de la puissante Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, avait entamé les mêmes philippiques tenant à l’exclusion et à la xénophobie, avant de décréter, pince-sans rire : “Si Laurent Gbagbo ne se démet pas, la Côte d’Ivoire se dirige vers la guerre civile, soit vers une solution militaire, forcément provisoire”, et d’ajouter : “Alassane Ouattara reste un des seuls véritables hommes d’Etat de l’Ouest-africain. Il est une des solutions possibles quand toutes les autres ont échoué (…) Bien que musulman du Nord, il a l’intelligence et le doigté politique pour réussir”.
Pourquoi Ouattara ? Quel est le lien qui l’unit à Axel Ponia et à ses amis ? C’est très simple, Alassane Ouattara et Mlle Dominique Nouvian (de confession juive, multimilliardaire pour avoir été la copine de feu Houphouet-Boigny et surtout la gestionnaire de son patrimoine immobilier à travers le monde) ont été unis par les liens du mariage il y a plus de 14 ans, et cette union a été célébrée à Neuilly par le maire, un certain Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a pas décliné l’honneur d’être le parrain du couple. Lequel va bien lui rendre cette marque d’attachement en finançant ses activités politiques et en permettant à ses puissants associés et clients de fructifier leurs intérêts.
Ça tombe bien puisque Ouattara, pistonné par sa douce moitié, inaugure en grande pompe, avec son gouvernement hyper-corrompu, la politique de privatisation longtemps annoncée. Les procédures de gré à gré utilisées pour céder à ses amis français et parfois au franc symbolique les grosses entreprises publiques monopolistiques vont profondément choquer, d’autant que les bénéficiaires bénis n’avaient encore réalisé la plus petite ligne du cahier des charges au niveau des investissements.
Scandalisés, les députés ivoiriens, du FPI notamment, avaient littéralement rué dans les brancards lors de l’épique débat parlementaire consacré le 9 mars 1993 à la question des privatisations. Et ils avaient été précis dans la prémonition en prévenant que ce ne serait pas une surprise si, demain, les deux ou trois groupes qui contrôlent ainsi les éléments vitaux de leur pays seront tentés de mettre en place les gouvernements de leur choix.

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