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 Russie politique energetique I

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Tite Prout
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Tite Prout


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Russie politique energetique I Empty
28042006
MessageRussie politique energetique I

vendredi 28 avril 2006 (00h01) :
russie politique energetique
Les possibilités du dialogue énergétique 16:44 | 27/ 04/ 2006

Par Viktor Khristenko, ministre russe de l’Industrie et de l’Energie

La stratégie énergétique de la Russie est un sujet de plus en plus actuel pour la communauté internationale, en particulier en 2006, année de la présidence russe du G8. La sécurité énergétique globale est l’un des principaux dossiers inscrits à l’agenda du sommet du G8, et il serait absurde que la Russie, premier exportateur de gaz et de pétrole parmi les pays du G8 et acteur influent sur le marché mondial, ne participe pas au débat.

Quatre tendances majeures caractérisent aujourd’hui le marché mondial. Premièrement, la demande d’énergie progresse rapidement dans les pays en développement asiatiques, ces derniers représentant jusqu’à 45% de l’augmentation prévue de la demande mondiale de pétrole. Deuxièmement, le clivage continue de se creuser entre le volume de la consommation et celui de la production de pétrole et de gaz dans les pays économiquement avancés. Ainsi, à l’horizon de 2020, les importations représenteront 60% à 70% des approvisionnements en gaz du continent européen, alors même que la majorité des grands pays asiatiques ont dépassé cette barre. Troisièmement, les capacités de raffinage et de transport sont insuffisantes, les possibilités supplémentaires d’extraction pétrolière sont limitées, et le commerce international de l’or noir manque de transparence.

Autant de circonstances qui mettent au premier plan la sécurité énergétique, notion par laquelle la Russie entend moins sa propre sécurité que la fiabilité des approvisionnements en hydrocarbures des pays et des peuples du globe, ce problème concernant toute la communauté internationale. Un dialogue global doit permettre, à mon avis, d’élaborer des approches communes des dossiers complexes tels que la stabilisation des marchés énergétiques, l’extension des investissements dans l’énergie et le développement efficace de la production et des infrastructures énergétiques, sans oublier la nécessité d’équilibrer développement et environnement.

Certaines mesures sont réalisées dans le cadre des dossiers déjà à l’étude au sein du G8, et il faut appuyer cette continuité. Le thème de la sécurité écologique qui a marqué la présidence britannique en 2005 est étroitement lié à celui de la sécurité énergétique. Je noterai que le secteur de l’énergie est à l’origine de deux tiers des émissions nocives dans l’atmosphère. Evitons, toutefois, de tomber dans l’excès. Il faut rechercher des compromis entre les problèmes de l’écologie et les conditions réelles du développement économique tenant compte des particularités de tous les acteurs du marché, aussi bien des fournisseurs que des consommateurs d’hydrocarbures.

Aspects économiques et politiques du leadership énergétique

L’importance économique des ressources énergétiques va souvent de pair avec leur importance politique. Le plus fâcheux est que de nombreux acteurs du marché énergétique tentent aujourd’hui de politiser le processus de règlement des problèmes énergétiques. Les décisions doivent être prises de manière absolument pragmatique, dans le cadre des ententes existantes et des rapports économiques normaux. Il faut couper court à toute spéculation politique. Nous entretenons de bonnes relations avec les pays consommateurs, et il faut éviter de miner les bases de notre coopération par des démarches populistes.

Qu’est-ce le leadership économique de la Russie et quelle attitude devons-nous adopter à cet égard? Bien sûr, le leadership n’est pas déterminé par les résultats quantitatifs de la production et même des ventes, il se forge tout à fait autrement. L’Arabie saoudite, par exemple, vend beaucoup d’hydrocarbures parce qu’elle en consomme très peu, tandis que la Russie est l’un des plus gros consommateurs d’énergie.

Ainsi, il faut d’abord entendre par sécurité énergétique un problème mondial et ensuite avoir suffisamment de ressources et de possibilités pour minimiser les risques associés à la sécurité énergétique.

Le leadership potentiel de la Russie dans le domaine de l’énergie peut et doit être interprété comme "un leadership pour la sécurité". Suivant cette logique, aucun pays exportateur de matières premières dépendant de la conjoncture mondiale des prix des hydrocarbures, ni aucun pays industrialisé misant sur les technologies et cherchant à dompter les exportateurs ne peut devenir la première puissance mondiale. Un leader doit respecter les intérêts aussi bien des fournisseurs que des consommateurs de matières premières.

En l’occurrence, sur le plan de la sécurité énergétique globale, je pense que la Russie possède à la fois une perception adéquate de la situation et des mécanismes de réduction des risques qui existent dans tous les pays.

En effet, les risques sont très nombreux. Tout le monde s’aperçoit, par exemple, que les prix de la marque russe Urals et du Brent ne cessent de monter sur les marchés. Il est évident que la volatilité du marché est très élevée, ce qui engendre un risque d’incertitude. La volatilité dépend essentiellement de l’évaluation exacte des réserves des pays producteurs. Nous estimons que la Russie détient 13% des réserves mondiales de pétrole, mais l’Agence internationale de l’énergie évalue notre part à 8%. Deux chiffres différents, dont l’un est presque deux fois plus élevé que l’autre. La question qui se pose toujours en pareil cas est de savoir si celui qui établit la statistique est un vendeur ou un acheteur. Il n’empêche que les vendeurs et les acheteurs doivent parvenir à un compromis, sinon on ne peut pas faire de prévisions, donc on ne peut pas bâtir une politique de sécurité énergétique.

Nous pouvons aborder les risques liés au transport, les risques des infrastructures, les risques de la demande, les risques relatifs aux réserves ou encore les risques politiques qui suscitent tant d’émotion sur le marché des hydrocarbures.
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