La BM s'attaque aux corrompus et corrupteurs : Nécessité de se doter d'un outil commun de diagnostic de la corruption (4/25/2006)


Une "vaste stratégie" contre corrompus et corrupteurs sera examinée en septembre. Les besoins en énergies propres des pays en développement sont estimés à 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030. (Nous reproduisons, ici, un article publié par La Tribune sur le sujet)
La Banque mondiale (BM) a reçu mandat dimanche de s'attaquer plus particulièrement à la corruption dans les pays pauvres et riches d'une part et à la pollution atmosphérique d'autre part, en favorisant les énergies renouvelables dans le monde en développement. Le comité de développement de la BM, son instance dirigeante, a demandé à son président, Paul Wolfowitz, de lui présenter, en septembre, une stratégie d'ensemble de lutte contre la corruption, qui concerne tant "corrompus" que "corrupteurs".
Paul Wolfowitz a fait de ce combat l'une des priorités de son mandat. L'ancien numéro 2 du Pentagone a durci le ton avec plusieurs régimes accusés de corruption. Il a notamment gelé des prêts au Kenya, au Tchad ou au Bangladesh en raison de problèmes graves (détournements...).
Méthodes musclées. Il a également repoussé à plusieurs reprises l'examen du point de décision - première étape vers une annulation de dette - du Congo-Brazzaville en raison de l'ampleur des détournements pétroliers. Mais ses méthodes musclées ont irrité une partie du conseil d'administration de la BM.
Le comité de développement a donc "appelé la Banque à présenter une vaste stratégie, qui sera discutée lors de la prochaine assemblée [en septembre à Singapour], pour aider [...] à renforcer la gouvernance et approfondir la lutte contre la corruption". Cette stratégie élaborée avec le Fonds monétaire international (FMI) fixera des "lignes directrices claires pour les opérations" à mener.
Des discussions de la Banque lors de l'assemblée de printemps, Paul Wolfowitz a retenu quatre grandes lignes directrices : la nécessité de se doter d'un outil commun de diagnostic de la corruption, celle de créer des politiques de prévention, l'importance de l'amélioration de la gestion des fonds publics et privés en incluant davantage la société civile dans la traque de l'argent détourné, et enfin la reconnaissance de la responsabilité partagée des pays pauvres et industrialisés.
Au chapitre de la pollution, notamment atmosphérique (gaz à effet de serre...), Paul Wolfowitz s'est dit préoccupé par l'impact qu'elle risque d'entraîner sur l'économie ainsi que sur l'évolution de la pauvreté. "Les choix effectués aujourd'hui par les pays en matière de politique énergétique et de technologies auront des conséquences à long terme sur la soutenabilité de la croissance et la qualité de l'environnement", a-t-il souligné. Dans un rapport intitulé "Energie propre et développement : vers un cadre d'investissement", la BM chiffre à 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030 le montant des investissements requis dans les pays en développement (PED) et les pays en transition pour satisfaire leurs besoins en énergies propres. "Nous avons une large gamme de technologies, autant en production qu'en consommation d'énergies, assez efficaces pour faire face au défi" climatique, a-t-on expliqué à la Banque mondiale. Aide ciblée sur les pauvres. Autre recommandation, l'arrêt des subventions à la consommation d'énergies sur une base très large, souvent pratiquées par les PED. La BM lui préférerait une politique d'aide ciblée sur les populations pauvres. Il y a urgence, à en croire le rapport, les deux tiers de l'augmentation de la demande globale d'énergie des vingt-cinq prochaines années sera imputable aux PED.

http://www.albayane.ma/Detail.asp?article_id=54367