La corruption de l’administration publique africaine provient en partie de la logique infernale du marché qui interprète les aspirations des populations africaines à la démocratie en termes d’ouverture au marché Dans le même ordre d’idée, le libéralisme sauvage crée et entretient des circonstances favorables à la corruption.
De plus, les élections pluralistes rompent les populations africaines pour qui, cet événement en est un uniquement d’alternance politique au lieu d’être un vote pour construire un projet de société.
La corruption au sein de l’administration publique africaine est présente, mais très compréhensible. À priori, au Mali, les salaires ne peuvent subvenir aux besoins essentiels. Par conséquent, les Maliens doivent aller chercher ailleurs le manque à gagner. Donc, au niveau économique et politique, la privatisation des services publics est chose courante et la population en est venue à croire que la politique doit absolument être financièrement payante. Ainsi, tout tend à être politiser et à générer des profits : écoles, hôpitaux, armée, etc. Les gens s’investissent aussi en politique de façon à recevoir leur part financière du gâteau et non nécessairement pour faire avancer le pays et le peuple malien à une administration plus saine. Ce néolibéralisme affecte aussi la culture malienne dans le sens qu’il aliène la population. En effet, tout ce cercle vicieux d’endettement et d’obéissance à des ordres pécuniaires extérieurs font que les besoins essentiels de la population ne sont satisfaits.
Ainsi, l’idéal démocratique est difficilement atteignable vu tous les plans extérieurs appliqués aux pays africains et auxquels ils ont obligation d’obéir, ou presque indirectement. En effet, les institutions internationales telles que le Bretton Woods rime avec « libéralisme sauvage » et « affairisme » et le respect de leurs demandes telles que les PAS (programme d'ajustement structurel) riment avec « pauvreté ». Car quand les règles du néolibéralisme ne sont pas appliquées par les dirigeants, ce n’est pas les dirigeants qui en souffrent, mais la population.
Le pluralisme africain est dans une impasse depuis que le néolibéralisme dicte ses ordres. En effet, plusieurs projets de ce néolibéralisme ne sont pas signalés à la population et que ce sont ces projets tels que les PAS qui amènent l’appauvrissement par exemple. Les dirigeants, membres des partis politiques, en sont des complices. En effet, ils travaillent que pour la fin : remporter les élections et non bâtir un projet de société viable.
Cette alternance politique est importante. Par contre, il est presque rendu acquis pour la population que les politiques néolibérales des institutions financières internationales ne peuvent avoir d’alternatives. Les intellectuels et les cadres de haut niveau réussissent tout doucement à avoir un peu la confiance de la population, mais ce système de pensée unique est un obstacle au projet de société. Par contre, la population est de plus en plus impliquée dans le processus politique et, par conséquent, la politique n’est plus le monopole de l’élite intellectuelle. Ainsi, il est important de briser les infrastructures, les fonctionnements d’auparavant pour en construire d’autres à l’image spécifique des États africains.