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Ange Kessi pas encore au courant »
Le Courrier d’Abidjan, 7 janvier 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=169110 :
« Contacté par Le Courrier d’Abidjan, le commissaire du gouvernement, Ange Kessi, a déclaré n’avoir pas encore reçu la notification du mandat d’arrêt international contre Patrice Oueï et Ange Magloire Gnandouillet, les deux pilotes ivoiriens mis en cause par l’armée française. On peut imaginer que la requête de la juge Brigitte Raynaud arrivera sur son bureau d’ici lundi. Que fera-t-il ? Le gouvernement ivoirien, à travers le ministre de la Défense et le président Gbagbo, prendront une part très importante dans la décision finale. A priori, Ange Kessi entretient de bons rapports avec Brigitte Raynaud. La juge militaire française semble en effet être désireuse de connaître la vérité sur les événements de novembre 2004. A tel point que son enquête est obstruée en permanence par l’armée, le cabinet de Michèle Alliot-Marie et le procureur aux armées, Jacques Baillet. Tous les indices matériels du prétendu forfait des FDS disparaissent ainsi. Dans un courrier à Alliot-Marie, elle se plaignait ainsi de l’absence d’autopsie des soldats français tués. Elle a écrit à Bentégeat pour avoir la boîte noire des Sukhoï. Il a refusé de la lui donner. Son geste est vu, dans certains milieux, comme une tentative désespérée de commencer son instruction quelque part. Ceci dit, il serait immoral de livrer des officiers ivoiriens à la justice militaire française sur la seule base des ragots des services de renseignements adossés à Alliot-Marie (la DRM), alors que Paris refuserait sans doute de lui livrer des criminels notoires, dont les crimes ont été diffusés en mondovision, tels que le général Henri Poncet et le colonel Destremau. La juge Raynaud gagnerait à faire pression sur sa hiérarchie pour avoir plus d’éléments probants avant de jeter l’opprobre sur des valeureux officiers ivoiriens.
Sylvie Kouamé »