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 L’histoire d’un coup d’Etat en pleine journée ! – Décryptage

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AuteurMessage
Delugio
Membre confirmé
Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

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29122005
MessageL’histoire d’un coup d’Etat en pleine journée ! – Décryptage

Le Courrier d'Abidjan - 12/28/2005 6:18:47 PM — http://news.abidjan.net/h/167383.html

Par Théophile Kouamouo :

"Dans la forme comme dans le fond, la désignation par le Premier ministre Charles Konan Banny de ses ministres [en Côte d'Ivoire le 28.12.05], est un putsch, paradoxalement accompagné par ceux qui en sont les victimes. Jusqu’à quand ?


C’est une petite anecdote qui éclaire d’une lumière assez forte la situation politique de la Côte d’Ivoire, depuis hier. Au Palais présidentiel du Plateau, les responsables de la communication du chef de l’Etat, s’affairent à distribuer la liste du gouvernement à la presse. Dans la précipitation, ils n’ont, en réalité, pas vraiment lu le document qu’ils ventilaient. Par curiosité, ils regardent furtivement une des feuilles agrafées qu’ils ont entre les mains. Et… scandale ! Ils se rendent compte que ce qui y est écrit, n’est que le signe d’une énorme défiance du Premier ministre envers le président de la République. Ils sont les petits commissionnaires d’un coup d’Etat contre leur employeur !
En effet, le document, signé du 28 décembre 2005 (donc postdaté d’un jour) a pour en-tête «Premier ministre – République de Côte d’Ivoire – Union discipline et travail». Pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante, le gouvernement n’émane pas d’un décret présidentiel, mais de la «décision n°2005-001» du Premier ministre «établissant la liste des membres du Gouvernement de Transition». «Le Premier ministre, vu la Résolution 1633 du Conseil de sécurité des Nations unies du 21 octobre 2005 ; vu la Constitution ; vu la Décision du 4 décembre 2005 des présidents de l’Union africaine, de la CEDEAO et du Médiateur de l’Union Africaine portant désignation du Premier Ministre de Transition et définissant ses pouvoirs ; vu le décret n° 2005-558 du 05 décembre portant nomination du Premier Ministre, décide….» L’article 1 indique comment «la liste des membres du Gouvernement de Transition s’établit». L’article 2, quant à lui, dispose que «la présente décision prend effet à compter de sa signature et sera publiée au Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire.»
Scandalisés, complètement déboussolés, les services de la Présidence tâtonnent. A tel point qu’ils tentent de récupérer le document «litigieux» entre les mains des journalistes, juste après le leur avoir donné.
C’est l’histoire cocasse d’un coup d’Etat en plein jour, perpétré par un adversaire tellement «ami» qu’il utilise les employés de celui qu’il a pour devoir d’abattre, pour entériner ce qui lui apparaît tellement comme un fait d’évidence que nul n’est besoin de se contorsionner !
Car Banny s’est posé hier en ennemi objectif du président Gbagbo. Jusqu’à présent, les couleuvres anticonstitutionnelles que l’on tentait de faire avaler au numéro un ivoirien venaient de la communauté internationale téléguidée par la France officielle. Même si elles profitaient à Charles Konan Banny, on pouvait dire que c’était «à l’insu de son plein gré». Désormais, on sait que le Premier ministre se pose en concurrent du président de la République comme chef de l’exécutif. S’il a tenu à publier sa «décision» alors qu’un consensus était trouvé et que le président de la République était disposé à signer un décret, c’est pour faire comprendre à tous qu’il négocie avec Gbagbo comme avec Bédié ou Soro. C’est-à-dire en gentleman, qui s’abaisse à des pourparlers alors qu’il peut passer en force grâce au gros bâton de la communauté internationale (6000 Casques bleus, 4000 militaires français, le poids des sanctions onusiennes).
Et la référence hasardeuse à la Constitution de la République de Côte d’Ivoire dans la «décision» de Banny est là comme pour la narguer, et proclamer son écrasement par la résolution 1633, même si ni l’un ni l’autre texte ne donnent à Banny le pouvoir de signer un simili décret de nomination du gouvernement… dans lequel, ridicule absolu, il se nomme lui-même !

La rue gronde

«Tout ça pour ça ?». Dans la galaxie patriotique, c’est la consternation. En raison des manières anticonstitutionnelles de Charles Konan Banny, certes, mais surtout parce que les Ivoiriens qui ont soutenu la République ont l’impression que le Premier ministre a voulu humilier un combat vieux de plus de trois ans (et qui lui permet d’être à sa place aujourd’hui). Non seulement l’aspect le plus médiatique de la bataille au sommet – le maintien de Paul-Antoine Bohoun Bouabré, héraut de la résistance financière pour la galaxie patriotique, au poste de ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances – est perdu ; mais en plus le camp présidentiel ne bénéficie d’aucun ministère de souveraineté. Pis, Guillaume Soro est numéro deux du gouvernement, juste après Charles Konan Banny selon l’ordre protocolaire. Il est nommé «ministre de la Reconstruction» alors que c’est précisément ses hommes et lui qui ont détruit le pays ! Louis-André Dakoury-Tabley, le plus extrémiste et le plus va-t-en-guerre de la rébellion est, quant à lui, nommé «ministre des Victimes de guerre». Suprême injure pour tous ceux qui ont été chassés de Bouaké et des autres villes occupées par la rébellion, et pour les parents des civils et militaires sauvagement assassinés par Soro et ses sbires !
Jusqu’où ira la fronde contre ce coup d’Etat qui, contrairement aux précédents, est en voie de réussir ? Les prochains jours nous le diront, et seront une sorte de test pour tous : pour ceux qui considèrent les patriotes ivoiriens comme des dangers ou pour ceux qui les voient comme des alliés. Dans quelle mesure l’opposition, et spécifiquement le PDCI, soutiendra-t-elle le Premier ministre ?

L’inconnue de la «Grande Muette»

L’armée ivoirienne acceptera-t-elle le coup porté à la Constitution par le Premier ministre ? Difficile à dire. Tout dépendra de la détermination avec laquelle Charles Konan Banny implémentera l’agenda secret de la France, qui vise non seulement à affaiblir au maximum le parti présidentiel, mais à décapiter la «Légion de l’Honneur», c’est-à-dire les officiers, sous-officiers et hommes du rang qui ont défendu pied à pied la République et sa souveraineté. D’ores et déjà, il est évident que l’amertume est grande dans les rangs des officiers républicains, qui regardent les derniers développements comme une «capitulation». Ils se sentent aujourd’hui acculés, après tous les engagements non tenus de la rébellion en matière de désarmement, et refuseront de laisser introduire des rebelles ou des crypto-rebelles dans la hiérarchie militaire. Or, Banny a le devoir de «dépatriotiser» l’armée. Ou cette dernière réagira par anticipation, ou elle se prépare à le faire dans les prochains jours, si la tournure des événements se confirme. Le Premier ministre se cachera-t-il indéfiniment derrière les «Forces impartiales» ?
En tout cas, la période la plus difficile de son «règne» s’ouvre. La liste de ceux qui ont de nombreuses rancoeurs contre lui s’est singulièrement allongée depuis hier. S’il est évident que Banny est plus attiré par la gestion des «affaires courantes» – il a justement un sens des affaires assez prononcé – que par les grands chantiers historiques qui l’attendent, il est évident qu’il ne pourra pas longtemps reporter la question du DDR. Donc du moment où les alliés de la France seront obligés de s’affronter, parce que pris dans une contradiction systémique profonde. A moins que Banny ne décide de désarmer les rebelles après avoir fait de leurs chefs les patrons de la «Grande Muette» ivoirienne. Pour l’instant, «Monsieur le Gouverneur» et ses commanditaires des bords de Seine peuvent savourer avec anxiété leur si fragile coup d’Etat. En sachant qu’ayant désormais la totalité du pouvoir entre ses mains, le maître de la Primature est obligé de réussir à très court terme, ce qui n’est pas évident, tant l’univers créé par Paris pour déstabiliser Gbagbo est lui-même confus et centripète !

Théophile Kouamouo"
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