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 Afrique, l’appel des racines : De Jean Amadou Tigana à Mick

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mihou
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mihou


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Afrique, l’appel des racines : De Jean Amadou Tigana à Mick Empty
31032007
MessageAfrique, l’appel des racines : De Jean Amadou Tigana à Mick

Afrique, l’appel des racines : De Jean Amadou Tigana à Mickaël Sylvestre, l’histoire … coule des sources
27/03/2007

On a connu Bernard Lama souvent isolé dans sa relation quasi militante avec ses compatriotes des Amériques françaises ou arpentant le continent africain au profit de la première bonne cause venue. Plus récemment la solidarité du champion du monde Lilian Thuram vis-à-vis des Sans Papiers africains notamment, des victimes d’une politique spectacle du rejet de l’Autre, n’a pas laissé indifférents en Afrique, aux Antilles, dans l’ensemble de la communauté des Afrodescendants dans laquelle il occupe désormais une place privilégiée. Mais à l’inverse de ce que l’on observe chez les Africains Américains qui ont passionnément développé une vraie philosophie populaire de la quête des sources africaines, d’une Afrique antique, précoloniale au firmament de sa contribution à la marche de la planète, une Afrique aux valeurs d’identification fortes, tout se passe comme si dans l’espace francophone l’éventualité d’une démarche semblable passait d’emblée pour déraisonnable, ridicule, absconse aux yeux d’une élite sûre d’elle.

Aussi le fait que des sportifs de la diaspora africaine, ou africains d’origine ayant eu pour divers motifs peu de relations avec le continent se retournent vers leurs origines, frères, sœurs, villages d’ancienne nativité et ancestralité est largement remarquable. Car ils n’y ont, du point de vue du mainstream sportif, et surtout politique français, allergique à l’idée que l’Afrique aurait une diaspora, rien à gagner. Au contraire leur attitude, à l’endroit d’une Afrique qu’il est de bon ton de rejeter, de décrier, de railler, traduit une résistance à la facilité des préjugés, aux petits profits et conforts du sens commun. De plus c’est le cumul de ces actions hors champ sportif, en direction des pays d’origine qui donneront si ce n’est un signal fort de notre foi en notre avenir, du moins participeront à faire revivre, triompher un autre regard sur l’Afrique, les Antilles, les cultures extra-européennes. L’appel des sources…



Tigana, fils d’Indigène de retour

En tant que joueur, le natif de Bamako, venu s’installer avec son père dans l’hexagone à l’âge de 3 ans, pèse 52 sélections en Equipe de France entre 1980 et 1988, vainqueur de l’Euro 1984, 5 fois champion de France (Bordeaux 3, Marseille 2) entre autres distinctions. Jean Amadou Tigana a su marquer son époque jusqu’à en devenir un des meilleurs demi-défensif au monde. En tant qu’entraîneur il est le premier entraîneur noir champion de France (Monaco 1997), vainqueur d’une coupe de Turquie 2006 avec le Besiktas Istanbul. Sportivement, il est donc une référence. Mais c’est hors des stades qu’il donne encore toute sa dimension humaine. Président d’honneur de l’Association médicale au Mali (AAAMM) créée en 2002, il participe au financement du matériel et des médicaments nécessaires au dispensaire de Katibougou, village situé à une vingtaine de kilomètres de Bamako. Orphelins de la pouponnière comme pompiers de la caserne des pompiers de Dravéla, toujours dans la capitale, sont reconnaissants de sa mansuétude. Les vêtements et ambulances fournis par son association ou par ses contacts en France, mettent en lumière son implication dans la politique sociale du pays.

Un autre dispensaire en pays Dogon est construit par son association à Endé, près de la célèbre falaise de Bandiagara. Homme d’acte plus que de parole, Tigana s’est rendu pendant les fêtes de Noël en décembre 2006 pour concrétiser tous les projets de son association, et renouer avec sa terre paternelle. Son père, Boubou Tigana, a participé aux grandes campagnes de la Seconde Guerre Mondiale aux côtés de l’armée française : un « indigène » dirons-nous. Si le patriarche est plusieurs fois venu avec sa famille au pays, Jean Tigana n’avait pas jusque là ressenti comme aujourd’hui cette nécessité, cette responsabilité de contribuer aux efforts du peuple malien, le peuple de son père, son peuple aussi. Cette fois il a même discuté avec le chef de l’Etat. Son moment le plus émouvant reste toutefois la visite effectuée au village de Goumbou, là où son père a grandi. Il a découvert la case où sa famille a longtemps vécu. Introspection, émotion, réflexion : « […] J’ai repensé à la vie de mon père, à la mienne…J’ai réalisé le chemin que nous avions parcouru[1] ».



Mickaël Sylvestre à la recherche de ses racines africaines

Le 22 juillet 2006, l’actuel défenseur du club anglais de Manchester United se rend pour la première fois en Guinée, à Conakry. Objet de la visite ? Ouvrir un centre socio-éducatif à Kankan. Pour une durée de trois ans, il s’agit d’accueillir 25 enfants, de leur fournir une éducation scolaire et une formation professionnelle. Loin de l’usine à fabriquer des footballeurs, Mickaël veut ainsi former des hommes intègres. Il aide ainsi les associations qui réalisent des choses extraordinaires sur place. L’ONG Kosimankan, basée à Paris, est à l’origine de son investissement à hauteur de cinquante mille euros, sans oublier le soutien de l’UNESCO. Sa prise de conscience vient du fait qu’une de ses tantes l’a interpellé suer le fait que ces ancêtres seraient originaires de la Guinée ou de la Guinée Bissau. Retour aux sources pour le Guadeloupéen qui rappelle aux ignorants, aux sceptiques ou aux amnésiques, que la filiation Antilles-Afrique est réelle et inoxydable. Eternelle. Le nom de famille Sylvestre se rapprocherait-il d’un nom de famille très répandu en Guinée : Sylla… ?

Education, formation et insertion sont devenus les maîtres-mots des actions qu’il entreprend pour aider la jeunesse guinéenne. Il soutient également le projet Diambars fondé par les footballeurs Jimmy Adjovi Boco, Bernard Lama, Patrick Vieira, Saer Saek, dont l’objectif est d’éduquer également la jeunesse africaine dans des écoles de football. 42 sélections, vice-champion du monde 2006, trois fois champion d’Angleterre. Pour certains que l’on ne citera pas, avec bien moins que ça ils jettent par-dessus bord les leurs restés en terre damnée des Caraïbes ou d’Afrique. La jeunesse de Mickaël Sylvestre pourrait signifier un effet de génération, passé du complexe africain à une relation plus apaisée au continent, préparant on l’espère, à de nouvelles relations entre l’Afrique et ses Descendants, entre Diasporas africaines. Une part d’avenir à partager ?





Loin de se formaliser, ces deux champions Français ont à cœur de participer à l’amélioration du quotidien et à la construction d’un avenir plus heureux sur le continent noir. S’ils viennent tout récemment de renouer un contact désormais fort et charnel avec l’Afrique, c’est qu’ils ne souhaitent pas fermer pas les yeux sur leurs racines, fondamentales à leur réalisation humaine. Au moment même où la politique française tend à exiger l’assimilation à la communauté française, que les langues africaines sont criminalisées, Jean Amadou Tigana, Français né à Bamako, et Mickaël Sylvestre, Guadeloupéen parti à la recherche de sa filiation africaine, illustrent une évidence : la nécessité de savoir d’où on vient pour savoir où l’on va.





[1] Cf L’Equipe Magazine N°1279, 6 janvier 2007, p.25

Nelson G. Da Silva

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1682&PHPSESSID=b38e655444271d270c065ba2f342db61
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