MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 Point d’achèvement ou d’appropriation

Aller en bas 
AuteurMessage
Tite Prout
Maître de Cérémonie du forum
Tite Prout


Nombre de messages : 1737
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 01/06/2005

Point d’achèvement ou d’appropriation Empty
16052006
MessagePoint d’achèvement ou d’appropriation

Point d’achèvement ou d’appropriation



L’initiative Ppte est au départ une mystification. Elle est inventée au crépuscule des années 90, lorsque les pays appauvris et très endettés du Tiers-monde, à force de rééchelonnements successifs, finissent par atteindre le niveau d’insoutenabilité de leur dette extérieure ; celle-ci représentant alors plus de 150 % des exportations de la plupart d’entre eux et absorbant 40 à 60 % de leur Pib.
On affirme à l’époque qu’une telle situation obère les moyens de développement de ces pays, en même temps qu’elle menace de compromettre les créances des pays prêteurs. Car, la spirale de rééchelonnement conduit les pays débiteurs à rembourser 300 % de leurs emprunts, et donc à contracter de nouvelles dettes pour honorer les anciennes.
Une coalition mondiale des églises chrétiennes et d’Ong humanitairess organise une exigence de l’annulation totale de la dette comme un mécanisme d’aide au développement. Solution dont le paradoxe en aurait sans doute ajouté à d’autres situations immorales internationales.
Toujours prompts dans la défense de leurs intérêts nationaux – On ne peut en dire autant des Africains – les bailleurs de fonds, inspirés et encadrés par les institutions de Bretton Woods ont trouvé une alternative qui les arrange. Entre un recouvrement forcé qui eût réduit les débiteurs à l’insolvabilité absolue, et l’annulation totale de la dette qui eût constitué un aveu de son caractère factice, ils vont inventer ce qui apparaît à l’analyse comme une simple prime au remboursement.
Laquelle consiste pour le bailleur à endosser au nom du débiteur, pour ainsi dire, plus ou moins 30% de la créance lorsque celle-ci est en cours de paiement. A condition que cette remise soit utilisée dans les conditions fixées par le bailleur sous la surveillance du Fmi. Ce manège sera baptisée “ Initiative Ppte ”, et appliqué comme une faveur à tout pays dont la dette ne serait plus soutenable.
Le délai probatoire accordé au Cameroun entre le point de décision et le point d’achèvemnt devait être de deux ans à partir de la date de son éligibilité en 2000. Il a duré cinq ans pendant lesquels, semble-t-il, l’Etat n’aurait pas vraiment démontré sa capacité à gérer “ de manière satisfaisante ”, les quelque 213 mds Cfa libérés par le mécanisme transitoire, et destinés au financement des “ Services sociaux de base (éducation, santé, infrastructures routières…) ”

Pas une manne dans un panier
Qu’à cela ne tienne. Le Fmi et la Banque mondiale ont décidé en avril 2006 que le Cameroun a atteint son point d’achèvement. Par conséquent, le Cameroun bénéficiera d’un allègement global de sa dette extérieure, d’un montant de 2.100 milliards Cfa : 700 milliards sur la dette bilatérale envers la France, et 1.400 mds sur celle des clubs de Paris et de Londres, du Fmi et de la Banque mondiale. Il ne s’agit pas loin s’en faut, d’une manne déposée dans un panier pour le ministre des Finances.
C’est quasiment goutte à goutte, sur une période allant de 20 à 50 ans que ces sommes seront disponibles, fur et à mesure que l’Etat honorera les échéances de sa dette. Ce qui relativise la question sur notre capacité d’absorption d’une somme qui, même disponible d’un coup, ne ferait pas deux budgets annuels du pays !
Que va, ou que peut faire le Cameroun de ces ressources pour ainsi dire additionnelles, libérées par l’allègement, mais qui restent toujours sous conditionnalité ? La question n’est pas banale. Et sa réponse ne va pas de soi. Bien que regorgeant d’énormes capacités et compétences endogènes, lee Cameroun n’a pas la chance d’être gouverné par des dirigeants qui “ le rêvnte tel qu’il devrait être et se demandent pourquoi pas ”. Et même quand ils regardent leur pays tel qu’il est, en train de s’abîmer dans la misère matérielle et morale, ls ne se demandent pas pourquoi.
De là à s’interroger sur les grandes réalisations auxquelles pourraient être consacrées les économies induites de l’Initiative Ppte pour le bien-être du peuple qui en a payé le prix, il n’y a qu’un pas déjà franchi pa le commun des Camerounais.
Des dirigeants ayant une culture de grenier songeraient à court terme à réoxygéner une économie asphyxiée depuis deux décennies par un ajustement structurel anti-production. D’abord par une augmentation des salaires et un allègement de la pression fiscale… Ensuite par la création d’une ou des structures d’encadrement technique et financière des Pme/Pmi et de la micro-entreprise, ce qui les sortirait de l’informel. Enfin d’une banque de développement rural soutenant une politique agricole à la mesure de notre potentiel autant que de notre vocation à être le grenier de l’Afrique centrale. Et pourquoi n’y ajouterait-on pas un Fonds de développement des ressources énergétiques dans la perspective d’une politique volontariste d’industrialisation ?

Un axe lourd Nord-Sud
A moyen terme, on devrait imaginer un ou deux axes routiers lourds, reliant le Sud et le Nord du pays, ce qui unifierait d’ailleurs plus concrètement les populations que mille discours sur l’intégration nationale et sous--régionale. Des infrastructures sportives à la hauteur de nos ambitions et de notre potentiel… sont aussi de nature à réduire la pauvreté. Et que dire des investissements que nous pourrions faire en “ joint-venture ” avec des partenaires autres que la France et l’Europe, dans l’exploitation et ou la transformation de nos matières premières (agricoles, minières et forestières…) ? Le Brésil, l’Afrique du Sud, et ces pays asiatiques qui visent le leadership mondial de l’Economie (Chine, Inde, Japon) ne nous ofrent-ils pas une opportunité de rompre les liens de servitude qui nous attachent à “ nos amis traditionnels ” alors que ceux-ci nous enseignent – exemple à l’appui – qu’entre Etats, il n’y a pas d’amitié mais seulement des intérêts… ?
Agir ainsi, et le faire dans le cadre d’un programme cohérent (genre plans quinquenaux), indiquerait une volonté politique de rechercher le plein emploi ; de mettre fin à l’exode rural qui exaspère l’urbanisation sauvage de nos villes ; de garantir notre sécurité alimentaire ;; de faire un saut quantitatif et qualitatif vers l’industrialisation du pays, etc. Toutes choses qui déboucheraient sur l’atteinte des fameux objectifs du Millénaire, et forcément sur la réduction de la pauvreté.Il faut, hélas ! pour cela que nos dirigeants aient une autre vision de l’intérêt du pays que la seule satisfaction de leur ventre d’une part, de la Banque mondiale et du Fmi de l’autre. La fin de notre insolvabilité, si tel est vraiment le résultat de l’atteinte du point d’achèvement, devrait impliquer la fin des normes économiques (voire politiques) dictées par ces institutions “ américaines ” ou soumises à leur certification… C’est-à-dire la restauration de la souveraineté du Cameroun sur ses décisions économiques endogènes.Dans ce cas-là, M. Biya pourrait expliquer aux bailleurs de fonds qui nous dictent l’affectation de ressources libérées par l’allègement, que si les “ services sociaux de base ” (éducation, santé et infrastructures routières) ont un problème de quantité et de qualité, c’est parce que le Cameroun ne produit pas de la richesse locale, sinon de façon quasi résiduelle. Et que par conséquent, à moins d’être offerts gratuitement par l’Etat ou la charité internationale, ces services ne sont et ne sont accessibles qu’aux citoyens capables de les payer. Et comment échapper à ce paradoxe si les moyens financiers disponibles ne sont pas investis dans la croissance prioritaire de la production.
Si l’Etat en est, sous la pression des normes extérieures qui ne correspondent pas aux réalités e notre société, à ne pas percevoir comme priorité l’affectation des fonds Ppte à la création des emplois, comment les 25 % de la population qui sont au chômage vont-ils pouvoir, eux et leurs enfants, accéder (sans moyens financiers) aux hôpitaux et écoles qui seront construits, qu’ils offrent ou non des services de qualité ? Le point d’achèvement n’est-il pas le point de réappropriation de notre politique économique ?

http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=11&code_art=11925&numero=1
Revenir en haut Aller en bas
Partager cet article sur : reddit

Point d’achèvement ou d’appropriation :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Point d’achèvement ou d’appropriation

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» point de vue sioniste
» Caricatures de Mahomet: mon point de vue
» Le point sur une brochette de fonds
» Voile : loi ou pas loi ?Le point de... Guy Carcassonne
» Taking the strain:A POINT OF VIEW

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: ECONOMIE/ECONOMY :: ECONOMIE INTERNATIONALE/ INTERNATIONAL ECONOMY-
Sauter vers: