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 Du peuple déicide, du Protocole des Sages de Sion

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mihou
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mihou


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23042006
MessageDu peuple déicide, du Protocole des Sages de Sion

Du peuple déicide, du Protocole des Sages de Sion au montage du journal Libération, par Danielle Bleitrach.

14 janvier 2006




[L’opération du journal Libération, après et dans le prolongement de la prise de position du Centre Simon Wiesenthal se situe dans cette logique d’affrontement que l’on peut dire de classe.]


14 janvier 2006 ( texte mis à jour à 19h 35.)


Yves Coleman n’a pas tort de dire qu’il y a de l’antisémitisme en Amérique latine, lié aux traditions catholiques hispaniques et surtout au rôle très prégnant de l’Eglise catholique qui a attendu Vatican II pour dénoncer le mythe du peuple déicide. L’Eglise catholique n’est pas seulement l’église dominante de la colonisation espagnole, elle est l’appareil d’Etat de cette colonisation, son administration, son appareil idéologique et pour une part répressif en particulier avec l’inquisition.

Par parenthèse, le cas de Cuba même avant la Révolution est particulier, les Havanais sont considérés comme très sophistiqués par les autres peuples parce qu’ils ne sont pas antisémites. C’est lié à l’influence de la franc maçonnerie et plus avant celle des Lumières (le père Varela). Carpentier l’écrivain a très bien expliqué cela. La lutte pour l’indépendance oppose aussi la franc maçonnerie et ses loges à l’Eglise catholique. Cela existe aussi dans le reste de l’Amérique latine mais à un degré moindre. La Révolution qui a lutté contre les aspects sociaux et économiques du racisme autant qu’idéologique n’a fait bien sur que développer cet avantage moral.


Je veux tenter de démontrer ici que l’Eglise catholique avait suffisamment de savants pour savoir que la crucifixion du Christ était un mythe, mais l’a entretenu sciemment comme instrument de domination, comme choix d’un bouc émissaire, celui qui refuse de se convertir, de se soumettre, est un criminel, comme Judas et comme les Juifs sciemment confondus. Cela allait avec l’exercice du pouvoir au profit des riches et des puissants, et l’Eglise catholique a toujours eu des gens qui dénonçaient ce détournement de l’Evangile.

L’opération du journal Libération, après et dans le prolongement de la prise de position du Centre Simon Wiesenthal se situe dans cette logique d’affrontement que l’on peut dire de classe. Et comme historiquement on troque les textes, on élimine le véritable contexte, les Juifs je l’affirme en sont les victimes comme d’ailleurs les pauvres, les rebelles.


Un peu de contexte historique :

Premier épisode, la vie et la mort de Jésus, le contexte :

Il suffit en effet d’avoir un minimum de connaissances historiques pour constater qu’il y a manipulation grossière sur plusieurs siècles.

Par exemple, Ponce Pilate adopte une politique dure et on le voit mal cédant aux réclamations des Juifs, et de leurs prêtres pour quoi que ce soit. Quant à Jésus lui-même et à ses disciples, la seule source historique crédible est Flavius Josèphe, un contemporain, Juif lui-même mais qui après avoir combattu les Romains, s’y était rallié. Il a écrit les Antiquités juives (20 livres) qui raconte l’histoire de son peuple jusqu’à la veille de la guerre avec Rome. Il parle d’un Juif sage et de ses disciples qui ont selon lui le bon goût de se tenir à l’écart des révoltes contre l’Empire, à l’inverse des zélotes et autres saduccéens qu’il déteste. De crucifixion il n’est pas question. Pour apprécier certaines références des Evangiles comme par exemple tout ce qui a trait à Hérode, il faut connaître l’histoire d’une zone, la Palestine (terme imposé par Hadrien après une xème révolte) ou plutôt les royaumes de Judée et d’Israël.

C’est une zone de conflit depuis toujours entre les Assyriens, mesopotamiens et l’Egypte. Au temps de Jésus, cette zone a subi la crise entre Rome et l’Egypte de Ptolémée. Si la victoire sur l’Egypte a paru apporter un temps de paix et de tranquilité, cela n’a été que de courte durée.

Non seulement les impôts ont commencé à accabler la population, mais on leur a imposé des rois au lieu de la hierarchie sacerdotale et de surcroît ces rois collaborateurs des Romains ont voulu introduire leurs moeurs. Les pharisiens ont pris la tête de la révolte, ils se sont fait massacrer eux et leur famille, d’où sans doute Hérode et les enfants et la fuite en Egypte, avec laquelle les pharisiens (hierarchie sacerdotale) tentent effectivement une alliance. Cette référence à l’enfance de Jésus dans les Evangiles marque sans doute le patriotisme et la piété de la famille de Jésus. Dans cette période de révolte désespérée contre l’Empire Romain, les sectes prolifèrent, certaines tentent d’entraîner les Juifs dans le désert. Un prophète prétend même renouveller l’exploit de Josué en faisant tomber les murailles, il est massacré avec 400 de ses partisans.

Il faut bien comprendre le degré d’exaltation mystique de cette population sur fond du messianisme Juif. Pour les Juifs, il y a une mission divine, être à la tête des nations pour rétablir le règne de la Justice et de la vérité, préparer la venue du Messie qui sauvera l’humanité, ils doivent prendre tous les coups, être une sorte d’avant-garde et plus ils en prennent plus les mystiques sont convaincus que les temps sont venus. On assassine les collaborateurs de l’Empire, une secte, les sicaires s’en est même fait la spécialité.

Il faut encore rétablir le contexte du siège de Jérusalem par Rome, c’est une atmosphère de désespoir, d’Apocalypse, comparable toute proportion gardée à celle qui règne en Irak, imaginez la prise de Fallujah... Dans la ville assiégée, les modérés sont partis et trois factions se battent entre elles et mettent le feu aux réserves de nourriture pour s’affaiblir mutuellement et pour forcer les habitants à ne plus attendre de secours que de Dieu. Ils ne feront front commun que quand les romains seront au pied des remparts. La famine est terrible et ceux qui tentent de s’échapper sont crucifiés par Titus. On voit comment l’imaginaire judaïque a pu être marqué par ces atrocités. Nous ne connaissons que l’Apocalypse de Jean qui est de tradition chrétienne hellenistique, mais il y en eu d’hébraïques, de multiples.

Le siège de Jérusalem et la destruction du temple a eu une énorme résonnance dans tous le bassin méditerranéen où depuis cinq siècles, il existe des communautés juives prospères dont beaucoup sont des convertis de fraiche date. Elles sont constamment en conflit avec l’Empire qui veut les taxer.

Les évangiles, autres sources, ne prétendent pas à la vérité historique, ce sont des prêches annonçant "la bonne nouvelle", issus d’une tradition orale et qui prennent sens par rapport au public auxquels s’adressent ces différents messages. Les textes ne sont compréhensibles de ce fait que dans un environnement historique, philosophique et religeux qui est celui du bassin méditerranéen avec une forte influence hellenistique. Marc a été rédigé vers 67, Matthieu et Luc vers 80-90, Jean peu avant 100. La mort de Jésus est datée d’environ 30. Il est impossible de savoir qui sont les auteurs, mais ils portent témoignage de la conviction de ceux qui ont connu Jésus : c’est bien le Messie attendu par les Juifs.

Il faut bien mesurer que singulièrement après la destruction du Temple, si la masse paysanne du peuple Juif est restée sur place, ce qui permet de penser comme Maxime Rodinson que les Palestiniens sont les descendants de ce peuple dont une bonne partie s’est convertie à l’Islam et une minorité, comme à Médine, ou ailleurs a refusé la conversion. Ceux qui sont partis, ont été chassés ce sont les rebelles exaltés qui ont pu se sauver et qui sont de plus en plus convaincus que le temps messianique est arrivé. Leur parole a une énorme résonnance dans l’Empire esclavagiste, oligarchique qui est à la fois à son apogée et dans une terrible crise. Les relais sont les communautés juives installées tout autour de la méditerranée qui écoutent avec horreur le récit de la destruction de Jérusalem. Les Chrétiens sont une secte parmi d’autres qui prêchent dans les synagogues et qui tentent d’abord de convaincre leurs corrélégionnaires (Mattieu) que le Messie est effectivement arrivé et que le mal est venu parce que les Juifs ne l’ont pas reconnu. Il faut donc faire la demonstration de sa nature divine par sa mort et sa résurecction qui rappellons le intervient sur fond d’horreur des troupes de Titus. Mais ils s’adressent aussi comme les autres sectes juives aux gentils qu’il s’agit de convertir, tâche qui est celle de tous les Juifs de la diaspora. Et ça convertit à tour de bras, y compris des populations entières pendant tout le premier siècle.


La rupture entre Juifs et Chrétiens :

Elle intervient en gros en deux temps principaux, l’intervention de Saint Paul (deuxième partie du premier siècle) et Constantin au IIIème siècle.
Saint paul va de fait dégager le christianisme du Judaïsme. Au départ c’est un pharisien Juif chargé de convaincre à la foi juive traditionnelle les "gentils", aussi exalté que les autres et qui déteste les Chrétiens qu’il considère comme des hérétiques concurrents. Puis il y a conversion, et comme souvent dans ce cas retournement total.

L’acharnement se fait contre ceux qui ne veulent toujours pas reconnaître que le messie est venu. C’est non seulement un propagandiste extraordinaire, mais un organisateur. Il organise la rupture dans les rites, en particulier la circoncision qui bloque beaucoup d’hommes adultes, il introduit une modernité mais aussi une "rationalité" dans le messianisme juif. Et il force sur la révélation, la mort et la résurrection, la nature humaine et divine du Christ.
L’essor est fantastique.

Le deuxième acte est celui de Constantin l’Empereur qui se convertit au Christianisme et en fait une religion d’Etat. Sous son règne, il va y avoir une série de concile qui fixent la doctrine avec toujours au centre la nature humaine et divine du christ, donc sa mort et sa résurrection. Ceux qui ne se plient pas à la doctrine ont des problèmes, les payens qui résistent, les Juifs qui ne sont toujours pas convaincus de la venue du Messie, mais aussi des Chrétiens dissidents, comme les disciples d’Arius qui refusent plus ou moins de reconnaître la nature divine du Christ et opérent un retour à Dieu le père. Cela se complique du fait qu’à la frontière du danube, chez les peuples germains mais aussi dans l’espagne des Wisigoths, l’adoption de l’arianisme manifeste l’hostilité à l’Empire de Constantin. Constantin lui-même est devenu empereur de droit divin, il a achevé l’émancipation de l’Empire par rapport au sénat romain, à la citoyenneté et installe sa capitale à Constantinople. Rome conservant un fragile siège de successeur de Pierre.

C’est à ce moment là que le thème de la crucifixion va prendre un nouveau sens. Non seulement la mère de Constantin, en pélerinage à Jérusalem découvre un morceau de la croix, mais l’iconographie, matériel de propagande se transforme. Jésus Christ va prendre un double visage, celui du "basileus", le roi en majesté et celui totalement expressionniste d’un jeune homme aux longs cheveux crucifié. L’enjeu étant on le rappelle la nature divine et humaine indissociables du Christ que manifeste l’épisode et sur le fond un problème politique du fondement de l’Empire de droit divin.


Faire ainsi la description des aléas d’un mythe serait trop long, simplement il faut bien marquer que tant que dure l’Empire dans son rapport à la chrétienté, la situation des communautés juives reste supportable.

Charlemagne par exemple les utilisera pour entretenir des relations avec l’orient. Les Juifs restent intégrés aux populations dont ils sont bien souvent issus. Mais la situation se corse quand naissent les royaumes nations, chaque souverain se dégage de la féodalité en insistant sur le fait qu’il est roi de droit divin et que donc ses sujets appartiennent par la même foi au royaume. Les Juifs sont considérés comme des étrangers, toujours hostiles aux autres, renégats et prolifèrent les tentatives de conversion, les repressions, elles vont avec l’unité du royaume.

L’Eglise dans son long conflit avec l’Empire qui se poursuit en particulier en Italie va voir dans ces rois l’instrument de pacification d’un monde féodal toujours en querelle, et aussi la possibilité d’implantation. Et elle se lance avec enthousiasme au côté des rois dans la traque des hérésies et des particularismes locaux qui résistent aux rois. L’inquisition est le bras armé. Les Juifs bien sûr sont traqués, forcés à la conversion. La thèse du peuple déicide prend toute son ampleur. Elle est donc le produit pur et simple d’enjeux politiques qui sont aussi profondément religieux puisque la légitimité politique ne s’en dégage pas.

Il faudrait également parler de ce qui se passe au Moyen-orient, de l’Islam, des croisades, d’une aire différente mais non sans liens avec la chrétienté européenne, de la raison pour laquelle les Juifs se réfugient en Pologne ou à Salonique, du statut particulier qu’ils y trouvent dans le cadre d’une monarchie élective en Pologne ou du sultanat en Turquie. Une place politique qu’ils n’ont pas ailleurs. Mais cela nous entraînerait hors de notre sujet.


Pour revenir à l’Amérique latine, il faut bien mesurer que c’est cette eglise catholique issue de la reconquista, avec l’inquisition, qui est l’appareil d’Etat de la colonisation espagnole. Les conquistadors vont bien essayer de devenir l’équivalent des grands d’Espagne, de la féodalité, mais au nom de la monarchie, l’Eglise catholique va limiter leurs ambitions et gérer les possessions espagnoles pour le seul profit de la monarchie, elle confie des propriétés mais avec première mission de convertir les Indigènes. Cela donne le pire comme parfois le meilleur. Les Indigènes sont exploités, décimés, mais parfois défendus comme par Bartholmé de la Casa et les jésuites du Paraguay. L’Eglise est capable d’assimiler les cultes locaux à travers les saints. Elle organise autour de la Vierge, des saints, mais aussi de la passion l’intégration mystique... la passion, la crucifixion est pain béni pour reprendre certains aspects particulièrement sanglants des croyances indigènes avec bien sûr en prime l’horreur de Judas, celui qui refuse la foi, suivez mon regard le peuple déicide.
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