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 Le bon français québécois

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mihou
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mihou


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18042006
MessageLe bon français québécois

Le bon français québécois

Roux, Paul

La critique que j'ai faite, il y a deux semaines, du projet d'un grand dictionnaire aménagiste parrainé par l'État québécois a suscité quelques réactions, mais finalement assez peu nombreuses. Je crois néanmoins opportun de revenir sur le sujet pour apporter quelques précisions.

" Je reste songeur, écrit Éloi Paré, devant l'argument: les Américains le peuvent, les Brésiliens le peuvent, mais nous ne le pouvons pas car nous sommes trop petits. " Nous ne sommes pas trop petits, M. Paré, seulement trop peu nombreux. Prenons juste le domaine de la traduction. Nous ne pourrons jamais traduire qu'une fraction des livres, des logiciels, des films, des émissions de télé, et j'en passe, que les Français traduisent. Ce n'est pas une question de petitesse, mais de moyens et de marché. Ne serait-ce que pour cette raison, mais il y a en bien d'autres, nous avons besoin de la France et, par conséquent, d'une norme qui, pour l'essentiel, reste commune.

Un autre lecteur me dit que le bon français québécois, ça existe. Bien sûr! Je n'ai jamais affirmé le contraire. Le bon français d'ici, c'est tout simplement le français. On le trouve notamment dans des revues comme L'actualité. On l'entend encore souvent à Radio-Canada. On peut en lire bien des exemples dans des journaux comme Le Devoir ou La Presse. Il paraît même qu'on en trouve dans le Journal de Montréal. Ce français, il est vrai, contient des québécismes. Il s'agit, en général, de mots qui décrivent nos réalités (caisse populaire, pourvoirie, CLSC, etc.) ou encore de termes qui se substituent à des mots anglais qu'emploient les Français et qui nous agacent (magasinage au lieu de shopping, traversier au lieu de ferry, vol nolisé au lieu de charter, etc.). Si c'est ça, le bon français du Québec, j'en suis. Mais je doute fort que notre grand dictionnaire aménagiste s'en tienne à ces quelques centaines d'emplois déjà répertoriés, pour la plupart, dans le Multidictionnaire.

Jo Skompiek, quant à lui, nie que le dictionnaire de l'Université de Sherbrooke ne soit l'affaire que d'un petit groupe de linguistes. Je crois que mon correspondant confond nombre et influence. Les aménagistes sont incontestablement influents et intrigants, à tel point qu'ils ont fini par noyauter la plupart des organismes décisionnels en matière de français. Mais leur projet ne fait pas consensus pour autant. Un des opposants, le Pr Lionel Meney, auteur du Dictionnaire québécois-français, a cherché à obtenir le nom des " experts externes " qui ont évalué le projet. " Cela réserverait des surprises intéressantes, m'écrit-il. Mais le Fonds québécois de recherche sur la culture, qui a chapeauté l'opération, s'y refuse. L'affaire devrait être jugée bientôt par la commissaire de la Commission d'accès à l'information. " Doit-on en conclure, M. Skompiek, que les motifs qui ont incité le Fonds québécois à favoriser ce dictionnaire étaient plus politiques que linguistiques?

Puis-je vous aider?

Frèdelin Leroux, auteur deMots de tête(Éditions David), me demande: " Êtes-vous bien sûr que l'expressionPuis-je vous aider?est un calque de l'anglais? Le Colpron n'est quand même pas infaillible. " M. Leroux ajoute: " À propos de l'expression en question, on trouve dans le Robert-Collinsje peux vous aider?et dans le Harrap's,puis-je vous aider?.Le Hachette-Oxford, pour sa part, distingue trois situations: (dans un magasin)vous désirez?; (au téléphone)j'écoute; (à la réception)je peux vous aider?.La publicité de la Banque nationale évoquée par votre lecteur se rapproche étrangement du cas de la réceptionniste. Je vois mal comment on pourrait condamner carrément ce soi-disant calque. "

Vos sources étant excellentes et n'étant pas puriste, je suis tout disposé à reconnaître que la condamnation de puis-je vous aider? est excessive.

Titre d'emploi

Voici une question pour laquelle nous avons beaucoup de discussions mes collègues et moi: doit-on employer le pluriel dans titre d'emploi, si l'on doit rédiger un tableau à cet effet?

- M. Béland

Il ne faut pas mettre de s à emploi. Mais il ne faut pas non plus parler de titre d'emploi, qui est un calque de job title. On parlera plutôt d'appellation d'emploi.

Les handicapés

Il y a deux ans, j'ai entendu un animateur, à la télévision, mentionner qu'il ne fallait pas faire de liaison lorsqu'on ditles handicapés, bien que, selon moi, il vaille encore mieux direles personnes handicapées. Un ami m'obstine que la liaison doit se faire. Pourtant, on ne fait pas la liaison lorsqu'on ditles héros. En est-il de même pourles handicapés?

- Louise Labelle

De fait, il ne faut pas faire la liaison, car handicapé commence par un h aspiré et non par un h muet. À mon avis, il n'est pas nécessaire de dire personne handicapée. Handicapé suffit, car on sait bien qu'un handicapé est une personne.

Petits pièges

La semaine dernière, les phrases suivantes contenaient chacune une faute:

Les libéraux promettent d'ajouter un cent millions à ce programme.

Paul Martin a fait de la santé sa première priorité.

- Mettre un article indéfini devant un chiffre comme cent millions est une tournure anglaise. En français, on dira plutôt une somme de cent millions ou tout simplement cent millions. Il aurait donc fallu écrire:

Les libéraux promettent d'ajouter (une somme de) cent millions à ce programme.

- Ce qui est prioritaire, c'est " ce qui passe avant toute chose ". Parler de la première priorité, comme on le fait souvent, est donc un pléonasme. Ce dernier nous vient sans doute de l'anglais, qui emploie la locution first priority. Il aurait donc fallu écrire:

Paul Martin a fait de la santé sa priorité.

Voici les pièges de cette semaine. Les phrases suivantes contiennent chacune une faute. Quelles sont-elles?

Les deux partis sont nez à nez dans les sondages.

Le Parti libéral fait campagne sous le thème de la santé.

Les réponses la semaine prochaine.

Faites parvenir vos questions à Paul Roux par courriel à proux@lapresse.ca ou par la poste au 7, rue Saint-Jacques, Montréal (QC), H2Y 1K9.
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