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 les dérives eugénistes par Aziz Salmone Fall 14

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mihou
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mihou


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les dérives eugénistes par  Aziz Salmone Fall 14 Empty
21032006
Messageles dérives eugénistes par Aziz Salmone Fall 14

Arrimé à leur stratégie, le libre échange qui fait office de sentier du développement est un espace tronqué. C'est à Marrakech, au Maroc en 1994, que les africains, qui pour la plupart n'ont pas participé à l'Uruguay round,[112] se laissent duper, et voient créer l'OMC. Leurs préoccupations sont ignorées, leurs maigres réalisations régionales et d'intégration piétinées. On leur déconseille les subventions à l'agriculture, alors que les agriculteurs du nord bénéficient de 300 milliards de $. Il est probable que, malgré les réductions ou annulations de dette annoncées pour certains pays pauvres, la baisse des barrières douanières et les autres exigences de libéralisation et de déréglementation risqueront de coûter plus d'un milliards de $ par an, ne serait ce qu'en perte d'exonérations fiscales, recettes d'exportation, droits d'assises et de douanes sur les importations. Les dispositions commerciales existantes, ou réarrangées, ne parviennent pas à changer les termes de l'insertion. Le sommet de Hong Kong de 2005 vient une fois de plus prouver que les plus pauvres se font flouer à ce jeu, et les perspectives de changements promis pour 2013 ne font que repousser l'échéance d'un monde commercial plus équitable. Pourtant, l'Afrique ne cesse d'ouvrir son commerce. Elle exporte plus en volumes et gagne toujours moins. La valeur de ses exportations est tombée de moitié dans la dernière décennie. Les ajustements contraignent la plupart des pays à démanteler les mécanismes de protection de leurs industries. L'ouverture du marché américain, sous le growth opportunity act, sensée favoriser les exportations comporte tant de critères de sélection, que peu de pays peuvent se qualifier. En général, le Nord demeure protectionniste. Il impose des tarifs moyens, trois à quatre fois plus élevés, pour les produits africains que ceux en provenance des autres pays du centre. La compétitivité sans merci oblige les pays africains à un effort de qualité, à la possibilité de réduire certains coûts de production et à un plus grand sérieux dans le traitement de leurs opérations. Mais cette rigueur est freinée par l'incapacité de concurrencer les produits plus nombreux et moins chers des transnationales qui se répandent dans ses marchés. Pour l'instant, l'Afrique n'accueille pas plus de 1,5% des investissements internationaux. Elle n'en réinvente pas moins localement des marchés, capables tout autant de se détourner à la fois de l'Etat et du marché formel. L'essentiel de la société survit dans un système informel de débrouille. Cette situation hybride se reflète aussi dans le secteur des communications. Le 16 Novembre 2005 à Tunis, sous un régime des plus policiers, s'est tenu le sommet mondial de l'information de l'ONU sur le fossé numérique et l'accès équitable. En Afrique, 0,8 % de la population a accès à Internet, pendant que l'essentiel des campagnes sont dénuées d'électricité On comprend le défi. L'économie d'information offre cependant à l'Afrique un saut qualitatif, si le fossé numérique se résorbait quelque peu, par un meilleur accès et utilisation de ces technologies pour mieux transformer ses économies.


Alternant avec les conditionnalités politiques et économiques, une certaine conception dépolitisée de la société civile est aussi encouragée, dans la foulée des mouvements sociaux qui, à la faveur de la crise, ont aspiré à plus de progrès, mais aussi a plus de justice et d'efficacité. Toute une industrie du développement ( principalement dénommée ONG), à la remorque des partenariats mondialisés, est née. L'appui extérieur est conditionnel à ce que la participation, dite populaire, n'implique pas pour autant de réformes majeures susceptibles d'entraver le marché. Cet appui extérieur boude donc l'essentiel des demandes sociales, à l'instar de celles du forum social mondial tenu à Bamako en Janvier 2006.


Dans tous les pays africains sous perfusion, autant les groupes d'intérêts à l'échelle du pays que les pays eux mêmes s'acharnent au niveau politique, à louvoyer, à différer les changements trop compromettants pour leurs intérêts, et à négocier leur position subalterne aggravée par les conditionnalités, tout en tentant d'en camoufler l'ampleur à leur opinion publique. Certains mouvements sociaux se constituent en groupes d'intérêt pour influencer le rôle de l'Etat ou alors s'en démarquer. D'autres sont tentés par des replis culturalistes, intégristes, régionalistes ou simplement religieux ( on constate d'ailleurs un notable regain du religieux, la prolifération de sectes en raison du désarroi). L'impérialisme en profite pour prévenir toute incartade, au nom de la croisade contre le terrorisme. Cela lui permet un nouveau tri des pays amis, et suscite des allégeances et des alignements géostratégiques.



Philippe Rekacewicz, Monde Diplomatique, Mai 2000


Paradoxalement, à l'heure des grands ensembles, l'Afrique n'a pu proposer que le NEPAD. L'analyse critique de ce partenariat, que j'ai faites ailleurs, n'est pas à l'endroit des concepteurs.[113] Le plus souvent patriotes et sincères, ils ont tenté de prendre au mot les bailleurs de fonds dans un rapport de force défavorable. Le rêve de l'Etat fédéral de Diop m'apparaît toujours pertinent, encore qu'aujourd'hui s'impose davantage l'exigence d'un espace confédéral continental. Il a été courageusement proposé par le Sénégal et la Libye à l'Union Africaine et il faut encourager cet élan. Ce qui manque et doit être construit c'est un plan de développement de l'Afrique. Pas un plan de partenariat avec le monde, mais


un plan d'intégration africain réelle réponse aux défis afin que l'Afrique dans sa crise ne se déchire plus cycliquement par endroits. La phase néolibérale a ravivé le repli ethniciste et l'implosion étatique, elle exacerbe l'instabilité et la guerre.


Dans ces 15 dernières années, le bilan a été lourd, probablement de l'ordre de plus de 6 millions de morts. Géopolitiquement plusieurs hypothèques pèsent sur le futur. Le Sahara occidental stagne dans les conciliabules stratégiques et les tractations affairistes; l'Ethiopie est fractionnée et l'Erythrée est en crise larvée et leur brouille toujours explosive n'empêche pas qu'elles soient devenues toutes deux des pièces maîtresses dans la nouvelle politique de Washington; la Somalie implosée n'en finit pas de se recomposer tout en prouvant la vitalité de son peuple luttant seul contre les affres du Tsunami; le Libéria et la Sierra Leone sortent de l'horreur et se reconstruisent péniblement; l'Angola n'a pas fini de payer le prix de la contra Savimbienne ; dans les grands lacs –Ouganda, Burundi Rwanda- nouveaux acteurs du containment soudanais entrepris par le Pentagone profitent du lâchage du modèle néo-colonial franco-belge et basculent le Congo dans le génocide, le dépècent et le pillent. La première guerre interafricaine a eu lieu. Le Soudan est sous la coupole de divers faucons de guerre qui y sont les artisans de paix calculées; la Côte d'ivoire havre de paix succombe à la schizophrénie de l'ivoirité et des avatars du mode néo-colonial de croissance; la Guinée est menacée du même sort; le Zimbabwé déterre les travers de Lancaster House pour cacher ses errements autocratiques. le Centrafrique, le Togo, le Congo renouent avec des turbulences sporadiques; Le Burkina perpétue l'impunité et l'implication dans les conflits régionaux.;lLe Tchad, la Guinée équatoriale sont ponctionnés de leur pétrole, et ne sont plus à l'abri de luttes aiguës de pouvoir…



Guy Tillim


De l'extérieur, les forces dominantes décernent des certificats de démocratie, de governance, de promotion de la société civile, maquillant leur coopération internationale. Dans le milieu d'affaires, certaines firmes sont devenues même irréprochables comme Shell qui, après avoir pollué pour mille ans le delta nigérian et fait pendre les leaders Ogoni avec Ken Saro wiwa, fait aujourd'hui la promotion de l'écologie. Talisman et bien d'autres multinationales profitent de la situation pour piller ou soutenir des valets locaux avant de vendre et repartir. D'autres restent se redéploient ou arrivent (Elf au Congo, au Cabinda, au Cameroun, en Guinée équatoriale, ou des opérateurs chinois du Soudan au Cameroun). L'exploration minière connaît un boom spectaculaire en Afrique. Avec la libéralisation des codes miniers, le drainage des ressources locales augmente. Les royalties, et autres dividendes des fluctuations des prix des matières premières permettent un siphonage en règle où les bénéficiaires africains récoltent des miettes.


Le Coltan s'est vendu jusqu'à 500$ le kg. L'Afrique assure l'essentiel du marché mondial de ce produit. Les acteurs du pillage sont des agents ou des compagnies secondaires. Des pays comme le Burkina, le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi ont exporté ainsi du diamant volé au Congo. Des opérateurs du Burkina et du Mali en font de même pour le diamant en Côte d'Ivoire. Maintes fois le code directeur de l'OCDE a été violé lorsque des multinationales occidentales ont pillé l'Afrique. Mêmes les experts de l'ONU doivent revenir sur leurs accusations au Congo. Le Tchad, le Soudan, la Guinée équatoriale espoirs pétroliers de l'OMC et de la Banque sont exploités sans code d'éthique des multinationales. Quelles seront les retombées sociales de ces eldorado? Les codes miniers sont refaits à la hâte, bradant la souveraineté et l'avenir des générations futures. Une trop grande proportion de diamants or, plomb, nickel, germanium, bauxite, lithium, cadmium, vanadium, tungstène, zinc, coltan, nobium, uranium, phosphate, platine disparaît sans qu'on en voit de retombées significatives. Le Canada compte plus de deux cent projets miniers en Afrique.[114]

Philippe Rekacewicz, Un secteur minier convoité, monde Diplomatique, Mai 2000

La guerre autour des enjeux miniers a défiguré le continent. Réfugiés et déplacés rejoignent les chroniquement pauvres. La solidarité africaine est mise à l'épreuve.

«Sur les 50 pays les plus pauvres du monde, classés selon l'indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, 33 sont situés en Afrique subsaharienne. Malnutrition, pauvreté, illetrisme, situation sanitaire désastreuse... le continent est la première victime du creusement des inégalités dans le monde. Si de 1960 à 1980, les pays d'Afrique ont enregistré des progrès sensibles en matière de développement économique et social, ces progrès se sont ralentis, notamment du fait des effets désastreux des plans d'ajustement structurel menés par les institutions financières internationales.»

Sources : World Resources Institute (WRI), Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Banque mondiale, Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/pauvreteindimdv51

Les pauvres ont vu surgir, aussi ce que la Banque et le Fonds ont secrété et décrété «nouveaux pauvres». C'est le terme pudique que les spécialistes utilisent pour les distinguer de ceux qui l'étaient déjà en permanence. Leur état dit provisoire s'est éternisé. Les jumelles ne savent plus que faire d'eux, maintenant que leurs dimensions sociales de l'ajustement et leur programme pour soulager la pauvreté ont échoué. Les ajustements à visage humains existent, ils sont seulement grimaçant de douleur. Ils paupérisent.

Croupir dans les affres du sous-développement est le lot d'un nombre croissant de gens. Les enfants comme d'habitude sont les plus vulnérables. Enrôlé dans la guerre, les réseaux de prostitution les bandes de délinquants, le tourisme, les réseaux de marché informel, aspirés par les perspectives qu'offrent l'exil, l'enfant africain est aussi de plus en plus sollicité par le stress, l'argent. Des bandes d'enfants désœuvrés squattent les rues. Les plus «chanceux» ont un emploi comme domestiques, manœuvres et un salaire de misère. Le travail des enfants interdit ne fait que fleurir sous la mondialisation. La survie passe avant tout. Leur ingéniosité est mis à profit par tous, autant les artisans que les trafiquants.
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