Bu Suba Dana Lere | le 1er/11/2005 21:34

Démonter Grenouilleau en analysant ses écrits et en montrant les axes centraux de ses élucubrations, tel doit être l’objectif des spécailistes de l’étude des esclavages en Afrique et dans le monde. Depuis les revues qui l’ont propulsé, jusqu’à son dernier livre, OPG n’a qu’une obsession : devenir l’historien officiel de l’esclavage de la France néocolonialiste. Pour cela il s’est fait couronner... par qui on sait. Mais les lignes de force de son argumentation tournent autour des éléments centraux suivants : 1°) Dilluer les responsablités historiques de l’Occident dans le plus grand crime contre l’Humanité reconnu du bout de la langue (pas des lèvres)par la France, pour ce faire, il faut incriminer les Africains d’abord et les esclavagismes arabes et orientaux ensuite. 2°)Minimiser les chiffres de l’esclavage occidental en les réduisant à ceux se rapportant aux seuls esclaves déportés et effectivement transvasés dans les Amériques (alors que des milliers de villages ont été détruits et on compte des millions de morts sur terre en Afrique et sur mer : avant l’arrivée à la destination finale, entre un esclave capturé sur quatre ou un sur six seulement sont arrivés...). Les onze millions d’esclaves de l’Occident (selon OPG) sont le noyau central de son révisionnisme mensonger et de sa mystification idéologique qui le disqualifient comme chercheur (a t-on seulement comptabilisé les Juifs libérés par les Russes et les alliés ?). 3°) Réduire à 2% les captures effectuées directement par les Européens...le reste incombant aux Africains ou à des hordes inconnues... 4°)Réduire les captures par la violence à 33% des pélèvements... le reste s’étant effectué dans la plus grande sérénité d’un commerce libre et amical... 5°) Faire peu de cas de l’incidence démographique, économique et culturelle de l’esclavage sur la destinée des pays d’Afrique subsaharienne (surtout pas sur leur état de sous-développement chronique actuel, surtout n’établir aucun lien entre les deux réalités, trop dangereux...). 6°) Sur le plan économique, l’esclavage selon OPG, n’était pas une affaire rentable pour l’Europe (c’est à croire qu’ils le faisaient à perte par esprit de charité chrétienne pour aider les pauvres Africains), il en va de même pour Jacques Marseille le communiste repenti qui a proféré de telles inepties en pleine formation de l’Agrégation d’histoire... pauvres futurs professeurs agrégés qui ont écouté sans réagir ( OPG et Marseille s’en fichent tous deux de E. Williams qui a déjà démontré le rôle éconmique de l’esclavage). Sur ce point précis, OPG se fourvoie dans ses propres contradictions en soutenant qu’Africains et Européens y trouvaient un intérêt égal... il a inventé le commerce équitable avant l’heure... 6°) OPG étant particulièrement en retard sur le chapitre de l’analyse des révoltes d’esclaves, il n’ose donc point s’attaquer à ce problème de front, dès lors, il fait croire (en avançant masqué derrière les textes d’autres chercheurs) que ce sont les Européens qui ont libéré les esclaves noirs, alors que pendant toute la 2è moitié du XVIIIè S. la Caraïbe, l’Amérique du sud et le sud des USA étaient en proie à d’innombrables révoltes d’esclaves que l’Europe n’arrivait plus à endiguer. Pour terminer, RFO a choisi la semaine passée OPG pour proférer ses chiffres et ses inepties devant des centaines de milliers de téléspectateurs antillais. On doit faire connaître cet idéologue (pire que le Pen) aux Antilles pour savoir qu’avec lui, c’est le "Retour du futur" esclavagiste que prépare les Sarko et consort de la droite revancharde française. La France, au lieu de regarder son passé colonial avec un peu plus d’humilité et de repentir... se lance dans une course en avant tous azimuts pour un nouvel esprit néocolonial (loi du 23-02-05 en témoigne), mais la jeunesse est du côté de l’Afrique, et elle ne tolérera plus lontemps les tissus de mensonges qui phagocytent notre Continent et ses hommes... Hotep, frères et soeur, je vous en dirai beaucoup plus sur OPG la prochaine fois.