7 mars 1524Verrazane explore la côte nord-américaine
Le 7 mars 1524, Jean de Verrazane aborde en Amérique du nord. Il remonte la côte jusqu'à une rivière qu'il baptise Vendôme et qui sera plus tard appelée Hudson.
À son embouchure naîtra un siècle plus tard la ville de New York. Le navigateur baptise cet endroit Terre d'Angoulême en l'honneur du roi de France François 1er, ex-duc d'Angoulême. C'est le premier contact officiel d'un Européen avec le territoire des futurs États-Unis (exception faite de la Floride, abordée par les Espagnols en 1513).
Verrazane poursuit sa route vers Terre-Neuve. Sur une carte datée de 1529, il représente l'embouchure du Saint-Laurent et lui donne le nom de Nova Gallia. C'est la première évocation connue de la Nouvelle-France (le Québec actuel), dont Samuel de Champlain jettera les fondations en 1608.
Un Florentin au service de François 1er
Né aux environs de Florence en 1485 sous le nom de Giovanni da Verrazano (ou Verrazzano), le navigateur est entré l'année précédente au service du roi de France, dont l'intérêt pour les explorations a été éveillé par les succès des navigateurs espagnols et portugais.
Le Florentin reçoit du roi François 1er mission de découvrir une voie maritime permettant de gagner l'Asie des épices en contournant le continent américain par le Nord-Ouest (autrement dit le Nord du Canada actuel). Il part de Dieppe avec un équipage normand et une caravelle, La Dauphine, armée par son ami Jean Ango.
Après avoir longé la côte nord-américaine, Jean de Verrazzane va s'apercevoir qu'il n'existe pas de passage du Nord-Ouest, ou du moins que celui-ci est caché sous les glaces et impraticable. Il repartira néanmoins pour une ultime exploration aux frais d'un consortium privé. Il se fera tuer et dévorer par des cannibales sur une île des Antilles.
Quant à François 1er, empêtré dans ses guerres d'Italie, il se détournera des explorations pendant 10 ans avant de reporter ses espoirs sur Jacques Cartier.
Marie Desclaux.
Le passage du Nord-Ouest
En 1519-1522, Magellan et Sébastien Del Cano réussissent pour le compte de l'Espagne à contourner le continent américain par le sud et à accomplir un premier tour du monde.
Français et Anglais voudraient prendre leur revanche en ouvrant une route commerciale encore plus courte vers les pays asiatiques, la Chine, le Japon et les Indes, riches en épices et en soieries. Ils se mettent en tête de chercher un passage maritime pour contourner le continent américain par le nord-ouest. Commandités par le roi d'Angleterre, les Génois Jean et Sébastien Cabot échouent dans leur tentative mais révèlent aux Européens les immensités mystérieuses de l'Amérique du nord.
Le roi de France François 1er et l'armateur Jean Ango sollicitent à leur tour Verrazano pour qu'il parte à la recherche du passage du Nord-Ouest. Celui-ci échoue à son tour de même que Jacques Cartier, dix ans plus tard.
La quête de ce passage, à travers les étendues glacées du Nord canadien, va continuer cependant d'exciter les convoitises des armateurs jusqu'à nos jours ! C'est qu'il s'agit de la voie la plus courte entre l'Europe et l'Asie, avec d'énormes profits à la clé. De nombreux navigateurs y laissent la vie. Parmi eux l'amiral canadien John Franklin et ses compagnons, prisonniers des glaces en 1847 et morts de faim, de scorbut ou d'intoxication au plomb à cause des aliments en conserve ! Le Norvégien Amundsen réussit le premier à relier le Pacifique à l'Atlantique, avec un brise-glaces. Son expédition dure trois ans, de 1903 à 1905. Mais elle restera sans lendemain jusqu'au siècle suivant... Le nôtre !
Le réchauffement climatique et la fonte accélérée des glaces ont en effet pour effet collatéral de dégager les détroits canadiens qui entourent la baie d'Hudson. Le passage du Nord-Ouest, entre Atlantique et Pacifique, est désormais devenu une réalité. Faut-il s'en réjouir ?
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