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 La ZLEA vue du Nord et vue du Sud

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Tite Prout
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Tite Prout


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14042006
MessageLa ZLEA vue du Nord et vue du Sud

Le Devoir
Cahier spécial, samedi 14 avril 2001, p. E8

Sommet des Amériques
La ZLEA vue du Nord et vue du Sud
L'enjeu au Nord: faciliter la vie des multinationales. L'enjeu au Sud: vendre ses produits aux États-Unis.

Deblock, Christian; Brunelle, Dorval

Depuis l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) le premier janvier 1994, les États-Unis maintiennent des déficits commerciaux croissants avec leurs deux partenaires, le Canada et le Mexique, c'est-à-dire que les États-Unis achètent davantage de biens de ces deux pays qu'ils ne leur en vendent et que cet écart s'élargit.

Depuis 1994, le Canada entretient également des déficits commerciaux croissants avec le Mexique, tout comme, depuis l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange Canada-Chili (ALECC) en 1996, il entretient des déficits commerciaux croissants avec celui-ci.

Ces constantes permettent de soulever deux questions: se pourrait-il que les négociateurs issus des pays du Nord ne sachent pas négocier? Ou bien ces négociateurs se contentent-ils de se plier de bon gré au jeu de la concurrence et d'ouvrir les marchés du Nord aux produits moins chers venus du Sud?

Il faut bien sûr répondre non aux deux questions, et prendre acte d'une donnée essentielle, à savoir que les accords de libre-échange qui sont négociés depuis la fin de la guerre froide ne visent plus tant à faciliter le commerce des biens, un objectif en grande partie atteint pour les pays du Nord qui bénéficient déjà de tous les produits d'importation ou tant s'en faut.

Ce dont il s'agit maintenant surtout, c'est de libéraliser les marchés des services, de renforcer les mécanismes de protection de la propriété intellectuelle et de donner aux investissements un cadre multilatéral approprié, un objectif que les négociations avortées sur l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) n'ont pas permis d'atteindre jusqu'ici .

Faciliter la vie aux multinationales

Dans un contexte où l'intégration continentale se fait de plus en plus en profondeur à travers les réseaux des multinationales, la protection de l'investissement et de la propriété intellectuelle est devenue un objectif à la fois économique et politique central. L'objectif économique consiste à permettre aux entreprises de réorganiser le plus librement possible leurs activités sur de grands espaces afin d'assurer leur compétitivité internationale et de soutenir leur croissance, et l'objectif politique, à faciliter l'accès des investissements directs étrangers et à les abriter contre toute velléité de contrôle politique, social ou environnemental.

Les États-Unis accaparent 21,4 % des investissements directs dans le monde et près de 30 % de ces investissements sont effectués dans l'hémisphère occidental. Les multinationales américaines sont responsables de plus de 65 % des exportations des États-Unis et plus du tiers de ces exportations est le fait d'échanges intra-firmes. Le Canada, quant à lui, détient 4 % des investissements dans le monde, soit 258 milliards de dollars. De ce total, 182 milliards sont investis dans les Amériques dont 134 milliards (73,6 %) aux États-Unis et près de 28 milliards (15,3%) dans trois pays seulement, les Bahamas, la Barbade et les Bermudes; les autres partenaires importants sont le Chili (2,4 %), le Brésil (1,7 %) et le Mexique (1,5 %).

Ces quelques chiffres parlent d'eux- mêmes. Ils montrent où sont les véritables enjeux tant pour les États-Unis que pour le Canada, qui témoignent à cet égard d'une étonnante solidarité objective, mais ils montrent aussi que les enjeux de la création d'une ZLEA ne sont pas les mêmes selon qu'on les envisage en tenant compte des intérêts du Nord ou selon qu'on les envisage dans la perspective des pays du Sud.

Pour les deux premiers, comme nous venons de le voir, l'extension d'un cadre normatif inspiré de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) vise essentiellement trois objectifs: la définition de l'environnement le plus favorable possible pour leurs investisseurs, l'ouverture des marchés encore fermés, notamment l'agriculture et les marchés publics, et l'exportation des services, incluant les services de santé et d'éducation.

Pour le Sud, l'accès au marché des pays riches

En revanche, pour tous les autres partenaires des Amériques, et pour le Brésil en particulier, comme le rappelait le ministre des Relations extérieures, Celso Lafer, dans une entrevue accordée au Jornal do Brasil le 18 mars dernier, l'enjeu central demeure encore et toujours l'ouverture des marchés des pays riches à leurs produits manufacturés d'abord et avant tout, mais aussi à leurs produits agricoles. Pourquoi cette exigence?

En premier lieu, parce que les produits manufacturés incorporent une plus haute valeur ajoutée et que tout accroissement des exportations dans ces secteurs a un effet d'entraînement plus grand sur l'économie domestique qu'une augmentation équivalente dans d'autres secteurs.

En deuxième lieu, parce que le marché interne et les marchés régionaux, en l'occurrence celui du MERCOSUR (qui comprend le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, ainsi que deux associés, la Bolivie et le Chili) sont trop exigus pour permettre une croissance soutenue des exportations régionales dans ces secteurs.

En troisième lieu, enfin, parce que, dans l'état actuel des choses où les échanges en direction de l'Union européenne sont surtout concentrés dans des secteurs traditionnels comme l'agriculture, il devient de plus en plus impérieux d'avoir accès au marché des États-Unis si l'on entend bénéficier des plus grandes retombées au titre de la stratégie dite de promotion des exportations et, par le fait même, sortir du cercle vicieux du sous-développement.

En attendant, cette stratégie d'accès prioritaire au marché des États-Unis a un effet assez révélateur qui est d'exacerber la concurrence entre les pays et les économies, comme nous le voyons actuellement autour du contentieux qui oppose Bombardier et Embraer. L'autre dimension du problème, c'est que dans la course pour attirer les investissements étrangers, chacun essaie de tirer son épingle du jeu du mieux qu'il peut. Mais le jeu est loin de faire de tous ses joueurs des gagnants.

Une surenchère en matière de cession de souveraineté

Non seulement les pays d'Amérique latine et des Caraïbes n'ont-ils attiré en moyenne que 11 % des flux d'investissement dans le monde pendant la dernière décennie, dont la moitié est allée vers deux pays seulement, le Mexique et le Brésil, mais, dans un contexte où chacun rivalise avec tout le monde, le résultat ultime de cette politique d'ouverture, c'est qu'elle représente une véritable surenchère en matière de cession de souveraineté sur les stratégies de développement, avec le résultat que les effets multiplicateurs des investissements sont de plus en plus laissés au bon vouloir des multinationales elles-mêmes.

Nous voyons ainsi, à partir de ces quelques exemples, comment l'actuel projet de ZLEA, faute d'accorder sa place à l'enjeu d'un développement durable, soutenable et équilibré, ainsi qu'à une redistribution un tant soit peu équitable de la richesse - l'un et l'autre étant portés par une vision haute d'une intégration éventuellement bénéfique pour tous les peuples des Amériques -, aggrave les asymétries et étend l'emprise des firmes multinationales.

Cette approche est sans doute fort rentable pour les gens d'affaires et leurs gouvernements, ainsi que le démontre de manière parfaitement caricaturale la clandestinité qui entoure ces négociations et le fait que l'Americas Business Forum se soit vu octroyer rien moins qu'un statut officiel par les gouvernements. C'est d'ailleurs cette connivence qui émerge au grand jour avec le désolant épisode des commandites sollicitées par le gouvernement canadien auprès des gens d'affaires afin de l'aider à financer des réunions comme le Sommet de Québec, où le gros des dépenses est engagé dans la mise en place de mesures de sécurité qui servent essentiellement à exclure citoyennes et citoyens des décisions qui les concernent au premier chef. Comme quoi le pouvoir économique est ici mis à contribution pour financer la sécurité à l'ombre de laquelle la classe politique consolide le déficit démocratique qui sert à renforcer ses liens avec le pouvoir économique.

Département de sociologie, Faculté de droit et de science politique Groupe de recherche sur l'intégration continentale UQAMFTAA View from North and South

Within the FTAA framework, the rich countries of the North are seeking primarily to create a favourable continental climate for their investors. The focus for all other partners in the Americas is having U.S. markets open to their goods. They also want to attract investments in a competitive environment that presses them to relinquish some of their sovereignty at the cost of extending the power of the multinationals.

La ZLCA vista desde el Norte y desde el Sur

En el marco de la ZLCA los países ricos del Norte quieren primero la creación de un ambiente continental favorable para sus inversores. Todos los otros interlocutores de las Américas desean, sobre todo, la apertura del mercado de Estados Unidos a sus productos. Quieren igualmentre atraer las inversiones en el marco de una competencia que les incita a ceder soberanía al precio de ampliar la influencia de las multinacionales.

A ALCA vista a partir do Norte e do Sul

No âmbito da ALCA, os países ricos do Norte querem primeiramente a criação de um ambiente continental favorável para seus investidores. Todos os outros parceiros das Américas desejam sobretudo a abertura do mercado dos Estados Unidos aos seus produtos. Eles querem igualmente atrair os investimentos no âmbito de uma concorrência que os incita a ceder parte de sua soberania ao preço de ampliar o poder das multinacionais.


Illustration(s) :

Reuter
Pour les pays du Sud, l'enjeu central demeure encore et toujours l'ouverture des marchés des pays riches à leurs produits manufacturés d'abord et avant tout, mais aussi à leurs produits agricoles.
Les multinationales américaines sont responsables de plus de 65 % des exportations des États-Unis et plus du tiers de ces exportations est le fait d'échanges intra-firmes.


Catégorie : Autres
Sujet(s) uniforme(s) : Économie mondiale
Lieu(x) géographique(s) - Le Devoir : ALENA; ZLEA; MERCOSUR
Type(s) d'article : Dossier; Illustration, photo, etc.
Taille : Long, 1180 mots

© 2001 Le Devoir. Tous droits réservés.

Doc. : news·20010414·LE·0110
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