14 mai 1796
Edward Jenner invente la vaccination
Le 14 mai 1796, un médecin de campagne anglais invente la vaccination.
Edward Jenner (47 ans) inocule par scarification du pus prélevé sur la main d'une femme à un enfant de 8 ans, James Phipps (8 ans).
La femme, Sarah Nelmes, avait été infectée par sa vache, Blossom, atteinte de la vaccine ou variole des vaches (en anglais, «cow-pox»).
Cette maladie bénigne était courante chez les valets de ferme qui trayaient les vaches et entraient en contact avec les pustules des pis. Or, ces valets avaient la réputation d'être épargnés lors des épidémies de véritable variole.
Cette maladie était responsable en ces temps-là de dizaines de milliers de morts par an rien qu'en Europe (la descendance du roi Louis XIV avait ainsi été décimée par la variole en 1712).
James Phipps contracte la vaccine sous la forme d'une unique pustule et en guérit très vite.
Trois mois plus tard, indifférent au «principe de précaution», Edward Jenner lui inocule la véritable variole. À son grand soulagement du médecin, la maladie n'a aucun effet sur l'enfant. C'est la preuve que la vaccine l'a immunisé contre la variole en entraînant la formation d'anticorps propres à lutter contre l'infection.
L'approche empirique de Jenner
Des médecins avaient déjà eu dans les années précédentes l'idée d'inoculer à un patient une affection bénigne pour le préserver d'une maladie plus grave.
Edward Jenner, qui a appris d'une employée de laiterie les particularités du «cow-pox» et vacciné le petit James Phipps, est le premier qui a l'audace de diffuser le principe de la vaccination dans le public.
Il publie à ses frais An inquiry into the causes and effects of the variolae vaccina (Enquête sur les causes et les effets de la vaccine de la variole) et jette les bases de l'immunologie appliquée à la variole. Il se satisfait d'une approche empirique et ne se soucie pas d'aller plus avant dans la compréhension du phénomène. Il appelle «virus» le facteur mystérieux de la vaccine (d'après un mot latin qui signifie poison).
Quittant son village natal de Berkeley, dans le Gloucestershire, Jenner se rend ensuite à Londres où il vaccine gratuitement des centaines de sujets. Bientôt ruiné, il revient exercer la médecine à Berkeley où il finit honorablement sa vie.
Rapide diffusion de la vaccination
Entre temps, la pratique de la vaccination s'est très vite répandue en Europe et en Amérique, contribuant au recul des épidémies.
À Boston, aux États-Unis, un disciple enthousiaste, le médecin Benjamin Waterhouse, vaccine sa propre famille dès juillet 1800. L'année suivante, il convainc le président Thomas Jefferson d'en faire autant. 80 ans plus tard, Louis Pasteur découvrira les fondements théoriques de la vaccination et en améliorera la pratique en vaccinant contre la rage le petit Joseph Meister en 1885.
À ce jour, les grandes campagnes de vaccination contre la variole ont pratiquement éliminé ce virus de la surface de la terre.
Camille Vignolle.
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