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 William Edward Burghardt Du Bois : Du Massachusetts à Accra

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
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William Edward Burghardt Du Bois : Du Massachusetts à Accra Empty
17102007
MessageWilliam Edward Burghardt Du Bois : Du Massachusetts à Accra


William Edward Burghardt Du Bois : Du Massachusetts à Accra, une vie pour la cause


14/10/2007


William Edward Burghardt Du Bois : Du Massachusetts à Accra Dubois2

William
Edward Burghardt Du Bois est né en 1868 à Great Barrington dans l’État
du Massachusetts, cinq ans après l’abolition de l’esclavage dans cette
région américaine du monde: “I was born by a golden river and the
shadow of two great hills, five years after the Emancipation
Proclamation, which began the freeing of American Negro slaves”[1]. Sa
mère, Mary Silvina Burghardt descendait de la branche africaine
américaine des Burghardt dont le premier ancêtre a été Tom. Ce dernier
est né en 1730 en Afrique de l’Ouest où des négriers hollandais l’ont
capturé. Déporté aux États-Unis, il a été esclave dans une famille originaire de Hollande même
si “Legally, Tom was not a slave, but practically, by the custom of the
day, he grew up as either slave or serf, and in the service of the
Burghardts, a white family of Dutch descent”[2]. Ce n’est que bien plus tard que Tom gagnera sa liberté dans le Massachusetts avec sa femme d’origine Bantu[3].
Ils auront un certain nombre d’enfant dont un certain Jack qui sera le
père de Othello, le grand-père maternelle de W.E.B. Du Bois. Othello
s’unira à Sally avec laquelle il aura Mary Silvina, la mère de Du
Bois : “Othello and Sally had ten or more children. Many
of the had moved awy before I was old enough to know them ; […]. The
youngest children were my Uncle Jim and my mother, Mary Silvina”[4].



Mary
Silvina Burghardt rencontre le jeune Alfred Du Bois. Ce dernier a, dans
sa famille, des ancêtres huguenots français, Jacques et Louis. Ils ont
émigré en Amérique du Nord au XVIIe siècle. Le fils de
Jacques Du Bois, James Du Bois deviendra physicien et aura en parallèle
une grande plantation dont il tirera sa fortune en Virginie. James fait
deux enfants avec l’une de ses esclaves. Ces deux enfants, Alexander et
John, étudient à New York[5].
Mais Alexander quitte les USA pour Haïti où il se marie avec une
haïtienne. De cette union résulte Alfred Du Bois, le père de l’auteur
de The Souls of Black folk[6].
De retour aux États-Unis, Alfred se épouse Mary Silvina, mais il mourra
durant l’enfance de son fils comme Du Bois l’écrit lui-même : “My father, a light mulatto, died in my infancy so that I do not remember him”[7].



W.E.B.
Du Bois grandit effectivement dans la région de Nouvelle Angleterre. Il
y mène une très bonne scolarité et excelle intellectuellement.
Parallèlement il est actif dans la vie sociale de sa communauté. En
1885, il se rend à Nashville dans le Tennessee poursuivre ses études
universitaires à Fisk University jusqu’en 1888 date à laquelle il
obtient une bourse pour Harvard University à Cambridge[8]
près de Boston : “so that from 1890 to 1892 I was a fellow in Harvard
University, studying in History and political science and what would
have been sociology if Harvard had yet recognized such a field”[9].



Diplômé en Histoire et en Science politique, il entame une thèse de doctorat :
“I worked on my thesis, "The Suppression of the Slave Trade," taking my
master’s degree in 1891 and hoping to get my doctor’s degree in another
two years”[10]. C’est dans le cadre de ses études doctorales qu’il se rend en Allemagne à l’Université de Berlin[11].
Il y étude avec Max Weber et en profite pour visiter l’Europe avant de
retourner aux États-Unis en 1894. Il y enseigne à l’Université
africaine américaine Wilberforce University dans l’Ohio. Il élabore
progressivement un projet d’étude empirique portant sur les Africains
Américains à Philadelphie. En 1896, Du Bois publie sa thèse
monumentale, l’une des premières sur le sujet aux États-Unis : The Suppression of the African Slave-Trade to the United State (1638-1870)
dans la collection Harvard Historical Studies. En 1897, on le retrouve
comme enseignant à Atlanta University, puis deux années plus tard, son
vaste projet sociologique sur les Africains Américains à Philadelphie
aboutit sous forme de livre intitulé The Philadelphia Negro.



Toutefois,
la tendance ségrégationniste des USA, la difficulté de la communauté
afro-américaine et ce particulièrement dans le Sud de la fédération,
l’amène à publier en 1903 son livre le plus célèbre, The Souls of Black folk.
Il y aborde les différents aspects des conditions matérielles et
symboliques d’existence des Africains Américains. Parallèlement à ces
activités de recherche, il se lance dans l’activisme à Atlanta en
publiant des articles divers dans les journaux engagés de l’époque
comme The Moon et Horizon entre 1905 et 1909. Il voit en ces organes les précurseurs de The Crisis.



The Moon was in some sort precursor of The Crisis. It was published for a year in Memphis and then the printing office given up and in 1907 in conjunction with two friends in Washington
there was issued a miniature monthly called the Horizon. The Horizon
was published from 1907 to 1910, and in the fall of 1910 The Crisis was
born[12].



Après
cette période journalistique, il quitte Atlanta pour New York. Avec ses
nombreuses relations, il contribue à la création de la National Association for the Advancement Colored People (NAACP) en 1909. Il en dirige la revue, The Crisis, dont il a vu les signes avant-coureurs dans The Moon et Horizon. C’est pour The Crisis
qu’il écrit de nombreux articles sur le racisme aux USA, encourage les
jeunes africains américains à se lancer dans des activités
intellectuelles et artistiques, rediscute la « question noire » en
s’opposant aux positions intégrationnistes de Booker T. Washington
(1856-1915), un ancien esclave autodidacte qui est devenu leader
africain américain et fondateur de Teskugee Institute en Alabama : « to
discuss the Negro question in 1910 was to discuss Book T. Washington »[13], etc. En même temps, il se lance dans la production littéraire publiant son premier roman en 1911, The Quest of the Silver Fleece
qui porte sur les Africains américains et le coton dans le Sud. Puis à
partir des années 1915, il s’intéresse beaucoup au sort de l’Afrique
sous domination occidentale en publiant The Negro la
même année. C’est dans ce dernier livre qu’il développe sa vision
panafricaine et diasporique qui lui vaudra la réputation de père du
panafricanisme. Du coup, il se lancera dans plusieurs congrès
panafricains en Europe en compagnie du député de la Guadeloupe, Gratian
Candace (1873-1953).



Vers 1934, W.E.B. Du Bois quitte son poste de rédacteur en chef de The Crisis pour retourner à Atlanta University. L’année suivante, il poursuit la publication de ses recherches avec Black Reconstruction in America
(1935). Il s’agit d’une étude massive portant sur le Sud pendant la
période après la guerre civile américaine. Cinq ans plus tard, sort son
étude autobiographique, Dusk of Dawn. An essay Toward an Autobiography of Race concept.
Cet écrit inaugure sa démarche réflexive, du fait que Du Bois se
replace dans le cadre époqual où domine précisément la question
raciale. En même temps, il y étudie l’évolution du concept de race en
parallèle à l’évolution de sa biographie.



my
autobiography is a digressive illustration and exemplification of what
race has meant in the world in the nineteenth and twentieth centuries.
It is for this reason that I have named and tried to make this book an
autobiography of race rather than merely a personal reminiscence, with
the idea that peculiar racial situation and problems could best be
explained in the life history of one who has lived them. My living
gains its importance from the problems and not the problems from me
[14].



Vers 1944, l’auteur de Dusk of Dawn devient directeur de recherche pour la NAACP
à New York, mais les tensions internes ainsi que sa proximité avec le
communisme l’en écartent un moment. Il se rapproche ensuite de
l’organisation anticolonialiste Council of African Affairs
en 1948. Plus largement, sa proximité avec la gauche internationale lui
vaut dans les années cinquante d’être accusé par le pouvoir américain
d’intelligence avec des puissances étrangères. Son passeport lui est
alors retiré, ce qui l’empêche de se rendre au Congrès des écrivains et artistes noirs,
congrès organisé en 1956 par l’infatigable Alioune Diop et Présence
Africaine. Or la délégation africaine américaine de ce congrès y
apparaît comme des agents du pouvoir américain, ce que laisse entendre
Du Bois dans sa lettre adressée aux Congressistes. Du reste, entre 1957
et 1961, Du Bois publie sa trilogie romanesque The Black flame : The Ordeal of Mansart (1957) ; Mansart Builds a School (1959) et Worlds of Color (1961). Ce n’est qu’en 1959 que l’auteur de The Negro
récupère son passeport. Dès lors, il quitte les États-Unis. Ensuite,
sur invitation de Kwame Nkrumah, il émigre au Ghana où Nkrumah le
charge de la direction de l’Encyclopedia Africana. Il
renonce à sa nationalité américaine au profit de la nationalité
ghanéenne avant de mourir à Accra en août 1963, laissant derrière lui
une œuvre considérable et stimulante.






[1] W.E.B. Du Bois, The Autobiography. A Soliloquy on Viewing my life from the last decade of its first century, New York, International publishers, 1968, p.61.


[2] Ibid., p.62.


[3] Idem.


[4] Ibid., p.64.


[5] Ibid., p.65.


[6] Ibid., p.66.


[7] W.E.B. Du Bois, Dusk of dawn. An essay Toward an Autobiography of Race concept, dans Writings, New York, The Library of America, 1986, p.561.


[8] Ibid., p.572.


[9] Ibid., p.585.


[10] Idem.


[11] Ibid., p.586-587.


[12] Ibid., p.621.


[13] Ibid., p.721.


[14] Ibid., p.716.



Buata Malela


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