Shirley Franklin, première femme maire d'Atlanta
Grioo.com revient sur l'histoire de Shirley Franklin, actuelle maire de
la ville d'Atlanta qu'elle dirige depuis 2002. Elle la première femme
afro-américaine à diriger une ville d'importance dans le Sud des
Etats-Unis Par Patricia Turnier
Shirley Franklin
Madame Shirley Clarke Franklin est née le 10 mai 1945 en Pennsylvanie
plus précisément à Philadelphie. Elle est la fille d’Eugene Haywood
Clarke et Ruth Lyons White. Madame Franklin a fréquenté durant sa
jeunesse une école secondaire de filles qui lui a inculqué le sentiment
de pouvoir accomplir tout ce qu’elle voulait dans la vie. A l’époque,
elle n’envisageait pas du tout la politique.
Son rêve d’enfance consistait à devenir une ballerine. Elle n’avait
jamais pris une position de leadership en tant que présidente de
l’association étudiante par exemple. Une fois l’école secondaire
terminée, elle a entrepris des études à l’Université Howard (une
université afro-américaine réputée ndlr) où elle était active au sein
du mouvement des droits civiques.
De cette façon, elle participa à la marche de Washington avec sa mère
le 28 août 1963. Elle décrocha une maîtrise en sociologie (bachelor) à
la faculté des Arts de Howard en 1968, avant d'obtenir en 1969 un
master en sociologie à l’Université de Pennsylvanie. Madame Franklin a
travaillé au
US Department of Laborpour ensuite enseigner les sciences politiques au Collège Talladega en
Alabama. Quelques années plus tard, Shirley Franklin s’est mariée à
David McCoy Franklin le 5 février 1972 et ils se sont installés à
Atlanta. Le couple a eu trois fils (Kai Ayanna, Cabral Holsey et Kali
Jamilia) et le mariage prit fin en 1986.
© businessweek
Madame Franklin a commencé à s’intéresser à la politique active en 1973
quand son mari oeuvra en tant que personne-clé dans la campagne et
l’élection du premier maire afro-américain d’Atlanta et du Sud des
États-Unis, Maynard Jackson. En 1978, Shirley Franklin s’est jointe à
l’équipe de monsieur Jackson en tant que commissaire aux affaires
culturelles d’Atlanta. Lorsque Andrew Young est devenu maire quelques
années plus tard, madame Franklin prit le poste de
city manager. Cette position fit de Shirley Franklin la
première femme au pays à occuper cette fonction dans la sphère gouvernementale.
Elle se chargeait de la gestion du budget de la ville qui s’élevait à
un milliard de dollars et elle se préoccupait d’environ 8000 employés.
Pendant la période où madame Franklin était titulaire du poste de
city manager,elle a supervisé le développement de l’aéroport d’Atlanta (avec un
budget de 5.4 milliards de dollars), d’une nouvelle mairie et
d’édifices pour les tribunaux. Lorsque Jackson est revenu dans les
années 90 pour effectuer son troisième mandat en tant que maire,
Franklin a été désignée en tant que cadre-exécutif au niveau de la
gestion opérationnelle de 1990 à 1991. En 1991, Shirley Franklin était
titulaire d’un poste de haut niveau au sein de l'ACOG
(Atlanta Committee for the Olympic Games, Inc.) en vue de la concrétisation future des jeux olympiques d’Atlanta.
Plus précisément, elle était vice-présidente senior pour les relations
externes. Elle représentait une personne clé pour l’installation du
parc Olympique à l’occasion du centenaire de l’événement. Elle était
aussi une personne ressource pour les syndicats, les groupes défendant
les droits civiques, les environnementalistes, etc. En 1997, elle a
créé une firme, Shirley Clarke Franklin et Associés, qui offrait du
conseil à la communauté ainsi que des services concernant les affaires
publiques et de planification. En 1998, elle a joué un rôle de premier
plan au niveau des affaires environnementales de la ville d’Atlanta.
Quelques années plus tard, madame Franklin a repris la vie politique en
faisant partie d’une petite équipe composée de trois personnes
s’occupant du nouveau gouvernement élu.
En 1999, Shirley Franklin s’est jointe au
Georgia Regional Transportation Authority(GRTA) en tant que vice-présidente. Elle a occupé ce poste jusqu’à sa
campagne électorale pour la mairie d’Atlanta. Durant les années où
madame Franklin a rempli diverses fonctions administratives et
gouvernementales (avant 2002), elle était très active au sein des
organisations culturelles et civiques.
Elle a siégé dans plus de 30 conseils et comités : l’Orchestre symphonique d’Atlanta,
The United Way Spelman College,la Coalition urbaine nationale, etc. L’activisme, l’engagement, la
solide expérience en gestion, l’excellente éthique de travail de cette
femme ne sont pas passés inaperçus. Ainsi, on lui a décerné divers prix
: en 1996, prix de la femme de l’année de la part du YWCA, en 2002, un
doctorat honorifique en droit de l’Université Howard, etc.
Le 7 janvier 2002, madame Franklin est passée à la postérité après près
de 25 années d’expérience dans le secteur public. Elle est devenue la
premièrefemme maire de la ville d’Atlanta (la quatrième afro-américaine dans
cette importante agglomération depuis 1974) et la première femme
afro-américaine à occuper cette position dans une grande ville
sud-américaine. Il s’agissait de sa première campagne électorale pour
le poste de maire. La campagne a duré deux ans et fut la plus coûteuse
(trois millions de dollars).
© timeinc.net
Shirley Franklin est le 58e maire d’Atlanta. Lors de son inauguration, Mme le maire démocrate a prononcé ses mots :
«
Je représente fièrement toutes les femmes qui ont travaillé dans la
sphère politique, qui ont travaillé durement à la cuisine, qui se sont
battues pour leurs droits et ont défié la société ». Cette femme a
été perçue lors de son arrivée au pouvoir comme une bouffée d’air
frais. Atlanta est reconnue comme une ville jeune, énergique où l’on
retrouve des femmes fortes et indépendantes (en sus, il importe
d’ajouter que cette agglomération est perçue comme la Mecque des
Afro-américains).
Le magazine
Black enterprise a cité en 2005 Atlanta comme
la ville où il fait le mieux vivre dans le domaine du travail, du
plaisir, des loisirs pour les afro-américains. Madame Franklin incarne
toutes ces qualités. En outre, elle a su charmer les citoyens d’Atlanta
par son sens de l’humour. Il importe pour elle de ne pas se prendre
trop au sérieux et d’être capable de rire de sa personne ce qui fait
preuve d’humilité. Ceci lui permet de garder un équilibre également
entre sa vie personnelle et professionnelle. Un électeur a mentionné
dans le
Christian Science Monitor que Mme le maire saura être
un excellent exemple pour le Sud des États-Unis et ailleurs dans le
monde. Madame Franklin est reconnue pour être disponible, ouverte
d’esprit et être en mesure de mettre ses interlocuteurs à leur aise.
Jeu 15 Nov - 6:12 par mihou