LES DAMNÉS DE LA MANIF
Philippe RandaJusqu’à ces derniers jours, je finissais par croire que j’étais le seul
« ou pas beaucoup plus » à vouer aux gémonies les grèves à répétition
des camarades syndiqués par trop obsédés de couiner leur mal de
travailler à travers tout l’hexagone… Oui, je me sentais bien seul car
nos médias, que l’on sait si sensible au « droit à l’information »,
assuraient invariablement qu’une majorité de Français soutenaient
indéfectiblement les revendications des Damnés de la manifs !
Ce qui avait amené en son temps le dessinateur Konk(1) à illustrer un tel propos de cette amère légende : «
Et en plus, ils se foutent de notre gueule ! »
À nouvelle ère politique, nouvelle ère médiatique autant que sociale,
dirait-on. Que tous les grands patrons de presse soient au mieux avec Nicolas Sarkozy
n’a pas que des inconvénients, reconnaissons-le : la grève dans les
transports qui paralysent ce jour notre pays est considérée par les
Français terriblement impopulaire et on ne le dissimule plus «
Selon une enquête OpinionWay
pour Le Figaro
et LCI
, 7 Français sur 10 souhaitent que le gouvernement ne cède pas aux revendications des syndicats ».
Même les dirigeants syndicaux, des plus chevelus et barbus au plus
haineux, sont forcés de le reconnaître. Ça ne les empêche pas pour
autant de pourrir la vie de leurs compatriotes travailleurs, mais ça
soulage tout de même un peu ces derniers qui se sentent moins seuls.
Tout cela finira sans doute en négociations, ni contraintes, ni
forcées, mais sans doute mi-chèvre, mi-choux afin qu’aucune des parties
prenantes n’en sortent trop humiliée. C’est d’ailleurs annoncée : «
La
CGT et le gouvernement ont commencé à préparer une sortie de crise par
le haut, permettant d’éviter les deux scénarios à haut risque, le
durcissement ou le pourrissement » (
Libération).
Il est vrai que Nicolas Sarkozy
et les ministres-figurants du gouvernement se sont trop engagés pour
pouvoir reculer, du moins trop visiblement comme leurs prédécesseurs.
Qu’importe finalement ! Quelles que soient les réformes qui seront
adoptées, aussi minimes, voire insignifiantes soient-elles, les tabous
que le terrorisme syndical avait imposé à la classe politique sont
battus en brèche. L’agonie de la Bête durera peut-être encore, mais, à
terme, elle ne s’en relèvera pas.
La tant attendue nouvelle « nuit du 4 août »(2) qui verra l’abolition
des droits de tous les parasites du monde du travail est désormais dans
tous les esprits, voire déjà sur quelques lèvres…
Cours, camarade syndiqué ! Le vieux monde est derrière toi !
Notes(1) www.konk.org : site officiel d’un véritable damné de l’humour, totalement déconseillé par le politiquement correct.
(2) Dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale
constituante, dans un bel élan d’unanimité, proclamèrent l’abolition
des droits féodaux.
INVITATION SYNTHÈSE NATIONALE-PRIMATICEPour fêter l’annonce du changement de rythme de parution de la revue
Synthèse nationale (elle devient bimestrielle à partir du prochain
numéro), un « Pot de fin d’année » est organisé
Jeudi 22 novembre
(à partir de 18h.00 jusqu’à 21h.00)
dans les locaux de la librairie Primatice,
10, rue Primatice à Paris
(XIIIe arrondissement - Métro Place d’Italie) Roland Hélie, Directeur de
Synthèse nationale, l’équipe de la rédaction et
Philippe Randa, directeur de Primatice et chroniqueur à
Synthèse nationale, serons très heureux de vous retrouver à cette occasion.
© Philippe Randa est écrivain et éditeur (www.dualpha.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.philipperanda.com.