Le FMI, médecin malade
Dans Le Monde diplomatique :
- « Une économie d’apprentis sorciers »,
par Gabriel Kolko, octobre 2006.
La multiplication des produits spéculatifs rend le système financier
mondial quasiment incontrôlable. Les crises succèdent aux crises, au
point d’inquiéter les organisations internationales, FMI en tête.
Lequel connaît actuellement un désarroi tant structurel qu’intellectuel.
- « A gauche... mais proches des milieux d’affaires »,
par Olivier Toscer, décembre 2003.
La prise en compte des préoccupations de marché au sein de la gauche
gestionnaire doit beaucoup à la migration vers le secteur privé d’une
génération de conseillers gouvernementaux socialistes, voire d’anciens
ministres, depuis une quinzaine d’années.
- « Quand la gauche n’est “pas socialiste”... »,
par Serge Halimi, juillet 2002.
Au pouvoir entre 1997 et 2002, la gauche française n’a pas su, en
matière de privatisations et de carcans budgétaires, appliquer un
programme gouvernemental se distinguant de celui de la droite.
- « FMI, la preuve par l’Ethiopie », par Joseph E. Stiglitz, avril 2002.
Dans les rapports Nord-Sud, le FMI s’obstine dans ses « raisonnements absurdes » qui développent la misère, comme l’explique l’ancien vice-président de la Banque mondiale, démissionnaire en 2000.
- « Flamme bourgeoise, cendre prolétarienne » (S.H.), mars 2002.
Eclairage sur l’univers social et politique de M. Dominique Strauss-Kahn, à travers l’analyse de son essai La Flamme et la Cendre.
L’élection, le 28 septembre, de M. Dominique Strauss-Kahn à la tête
du Fonds monétaire international (FMI) témoigne de la rencontre
inattendue entre deux éclopés : une gauche européenne en faillite et
une organisation financière internationale disqualifiée.
Il faut que le Parti socialiste (PS) soit dans un bien piteux état
pour que l’accession d’un de ses dirigeants à la tête d’une institution
qui sert d’instrument au capitalisme le plus doctrinaire puisse être
présentée par M. François Hollande, premier secrétaire du PS, comme un
motif de fierté particulier. D’autant que l’« élection » de
M. Strauss-Kahn n’a rien de démocratique, les pays riches disposant de
beaucoup plus de voix que les autres au sein du FMI (1).
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est déjà dirigée par
M. Pascal Lamy. Ce sont donc désormais deux socialistes qui vont devoir
promouvoir le libre-échange et le monétarisme... (2)
Mais le FMI est un médecin malade. La brutalité stupide des
« traitements de choc » qu’il a infligés à nombre d’Etats en difficulté
— dont l’Argentine, la Russie, les pays d’Asie du Sud-Est — ont fait de
lui une organisation honnie dans le monde entier. Pour ne plus avoir à
faire appel à ses « secours », les gouvernements préfèrent remédier par
eux-mêmes à leurs douleurs financières ou solliciter l’aide de pays
gorgés de devises comme la Chine, la Corée du Sud, le Venezuela. Mais
dès lors que plus personne ne veut être un jour débiteur du FMI, les
recettes que l’institution tirait des intérêts de ses prêts se sont
écroulées. Au point qu’elle est devenue... déficitaire.
Un des camarades de parti de M. Strauss-Kahn, M. Henri Emmanuelli, a récemment admis sa perplexité :
« Je
m’interroge pour la possibilité pour un socialiste, compte tenu de ce
qu’est le FMI, de s’épanouir à la tête de cette institution. » (1) Les Etats-Unis contrôlent 16,79 % des droits de vote, l’Inde 1,89 %.
(2) Certains d’entre eux sont déjà présents au gouvernement nommé par M. Sarkozy, mais aussi dans les cabinets ministériels. Lire « Les conseillers de gauche passent à droite »,
Le Parisien, 23 septembre 2007.)
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-09-30-Le-FMI-medecin-malade
- septembre 2007