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 6 avril 1994 :Génocide au Rwanda

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AuteurMessage
mihou
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mihou


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Date d'inscription : 28/05/2005

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02102007
Message6 avril 1994 :Génocide au Rwanda

6 avril 1994
Génocide au Rwanda






6 avril 1994 :Génocide au Rwanda Herodote_icoCe document existe en version intégrale pour les Amis d'Hérodote
Le 6 avril 1994, le président-dictateur du Rwanda, Juvénal Habyarimana, est tué dans un attentat contre son avion personnel. Ses fidèles de la majorité hutu entreprennent aussitôt le massacre de la minorité tutsie (10% de la population) et des hutus modérés.
En trois mois, 800.000 innocents sont massacrés à coups de machette.
C'est l'un des génocides du XXe siècle, défini comme tel par l'ONU,
comme le génocide arménien et le génocide juif.
La fuite de très nombreux réfugiés et militaires vers les pays
voisins entraîne la déstabilisation de l'Afrique des Grands Lacs. On
estime que la succession de conflits issus de ce drame est à l'origine
de plus de quatre millions de morts au Rwanda, au Burundi et surtout en
République démocratique du Congo (RDC ou Congo-Kinshasa, ex-Zaïre). En
2006, l'insécurité y fait encore plus de mille morts par jour d'après Amnesty International... Clivages sociaux

6 avril 1994 :Génocide au Rwanda TutsiLe Rwanda (capitale : Kigali) et son frère jumeau le Burundi (capitale : Bujumbura) sont deux pays atypiques en Afrique...
Anciennes colonies belges, comme l'immense Congo (ex-Zaïre)
voisin, ils sont moins étendus que la Bretagne mais trois à quatre fois
plus peuplés (environ 27.000 km2 et 9 millions d'habitants chacun).
Leur isolement au coeur du continent noir, sur des hauts plateaux
volcaniques, leur a permis d'échapper dans les temps anciens à la
traite arabe et à la traite européenne.
Cela, ainsi que la douceur du climat et la fertilité du sol, explique une densité de population très élevée.
Les habitants appartiennent au même groupe de population, la tribu des Banyaruandas. La seule division qui traverse ces pays - mais elle est de taille - est sociale.
Depuis des temps immémoriaux, les Banyaruandas sont divisés en trois groupes que Ryszard Kapuscinski assimile à des castes :
– les éleveurs de bétail ou Tutsis (environ 14% de la population du Rwanda en 1994), qui composent la noblesse,
– les agriculteurs ou Hutus (85% de la population),
– les domestiques ou ouvriers, ou Twas (1% de la population) ; d'aucuns voient dans ceux-ci les derniers représentants de chasseurs pygmées. La «Toussaint rwandaise»


Dans les années 1950, la situation se gâte du fait, en particulier, de la pression démographique.
En quête de pâturages supplémentaires, les éleveurs tutsis
grignotent les champs des agriculteurs hutus. Plus instruits que ces
derniers, ils en viennent à réclamer l'indépendance dans le dessein de
consolider leur suprématie.
Les colonisateurs belges, qui se sont appuyés jusque-là sur les
Tutsis pour l'administration du royaume, s'inquiètent de leurs
prétentions. Ils jugent l'indépendance prématurée et pour la différer,
encouragent les revendications hutues.
C'est ainsi que des Hutus ressortent un mythe scientiste selon
lequel les Tutsis seraient des intrus venus de la région du Nil... et
les invitent à y retourner ! La tension débouche le 1er novembre 1959
sur une révolution sociale, la première et la seule qu'ait connue le
continent noir.
Cette «Toussaint rwandaise» se solde par des dizaines de
milliers de morts. Un nombre équivalent de Tutsis se réfugient dans les
pays voisins (Ouganda, Congo, Burundi). Ils s'installent dans des
camps, au pied des hauts plateaux rwandais, dans la nostalgie de leurs
pâturages et de leurs troupeaux.
C'en est fini de la suprématie tutsie au Rwanda.
Par contre, au Burundi, où les Hutus tentent en 1972 de suivre
l'exemple rwandais, l'armée réplique avec brutalité. 100.000 Hutus sont
massacrés et les Tutsis conservent le pouvoir.
Suite à ces événements, l'année suivante, un coup d'État amène au
pouvoir au Rwanda le général Juvénal Habyarimana. Le pays est mis en
coupe réglée par son clan. François Mitterrand s'invite dans le conflit

Le 30 septembre 1990, dans l'Ouganda voisin, des militaires tutsis
quittent leurs casernes et pénètrent au Rwanda en vue de récupérer la
terre de leurs ancêtres. C'est l'affolement à Kigali, dans le clan
Habyarimana, où l'on commence à faire les valises. Mais voilà que le
dictateur reçoit l'appui inespéré du président de la République
française, François Mitterrand...
Quelques centaines de parachutistes blancs dissuadent les Tutsis de
Paul Kagamé de poursuivre plus avant leur offensive. Le régime est
sauvé mais pas pour longtemps.
En prévision de l'ultime affrontement, que chacun sait inéluctable, le «Hutu Power» du dictateur forme dans tous les villages une milice hutue, les Interhamwe, ce qui signifie «Frappons ensemble».
Habyarimana porte aussi les forces armées rwandaises (FAR) de 5.000
à 35.000 hommes. Mais les militaires français doivent suppléer à tous
les niveaux aux défaillances de cette troupe de bric et de broc.
Les combats reprennent en juillet 1992 au nord du pays et en février 1993, Paul Kagamé procède à une «épuration ethnique» dans la zone tenue par ses troupes. Des centaines de milliers de Hutus sont chassés vers Kigali.
La radio des Mille Collines lance de premiers appels au meurtre des Tutsis, qualifiés de «cancrelats». A Paris, on commence à se rendre compte du danger et l'on décide de passer le relais à l'ONU.
Le 4 août 1993, les frères ennemis entament des négociations à Arusha, capitale de la Tanzanie voisine. 2500 Casques bleus sont déployés au Rwanda et les militaires français peuvent enfin se retirer. Le cauchemar

Le 4 avril 1994, la paix est signée à Arusha. A Kigali comme dans le
camp de Paul Kagamé, beaucoup grincent des dents en regrettant d'être
ainsi privés de leur victoire... C'est alors que survient l'attentat
contre l'avion qui ramène d'Arusha le président Habyarimana et son
homologue burundais.
Dès le lendemain, les militaires massacrent la Premier ministre, une Hutu modérée et les dix Casques bleus belges chargés de sa protection. Le clan Habyarimana et les extrémistes du «Hutu Power»
mettent en branle le plan auquel, semble-t-il, ils songeaient depuis
longtemps. Rien moins que l'extermination des Tutsis (et des Hutus
modérés) avec le concours de toute la population.
Les souvenirs anciens, les peurs et les haines transmises de
génération en génération guident le bras des assassins. Parmi eux,
nombre d'ecclésiastiques prompts à éliminer les Tutsis réputés mauvais
chrétiens !
Tandis que les Casques bleus et les étrangers plient bagage en toute
hâte, les troupes tutsies du FPR entament leur marche vers Kigali où
elles font leur entrée le 4 juillet 1994. Las, l'irréparrable a été
accompli avec le massacre de pas moins de 800.000 gens de toutes
conditions.
La France a pu évacuer en catastrophe les principaux chefs du «Hutu Power»
responsables du génocide, en particulier la veuve Habyarimana. Taraudée
par le remords de n'avoir pas su prévenir le drame, elle lance le 22
juin 1994 l'opération Turquoise en vue de pacifier ce qui peut l'être. 2.500 militaires débarquent à Goma, au Zaïre, et à partir de là établissent une «zone humanitaire sûre» dans le sud du Rwanda.
Par centaines de milliers, cette fois, ce sont des Hutus qui fuient
la vengeance des Tutsis. Ils se rendent dans la province zaïroise du
Kivu et à leur tour vont connaître la désespérance des camps. Des
militaires et des miliciens hutus profitent aussi de l'opération Turquoise pour s'établir au Kivu et y répandre la guerre.
Commentaire : génocide(s) ?

Le juge Jean-Louis Bruguière en charge de l'enquête sur la mort des
pilotes français lors de l'attentat du 6 avril 1994 a publié ses
conclusions en novembre 2006.
Il en ressort que l'avion présidentiel aurait été atteint par deux
missiles tirés par des Tutsis du FPR de Paul Kagamé, l'actuel président
rwandais.
Le juge a signé en conséquence neuf mandats d'arrêt internationaux à
l'encontre de proches du président rwandais. Ce dernier a riposté en
rompant les relations diplomatiques avec la France et en reprenant à
son compte les accusations de complicité de génocide adressées dès 1994
à la France par des victimes !...
Le drame de 1994, d'une ampleur sans précédent en Afrique, s'inscrit
dans une longue suite de massacres, ce qui a conduit des officiels
français, à commencer par feu le président Mitterrand, à parler de «génocides» (au pluriel) !
De là à attribuer aux Tutsis de la diaspora une part de
responsabilité dans le massacre des Tutsis de l'intérieur, il y a un
pas que certains hommes politiques français ne sont pas loin de
franchir, tout comme le juge Bruguière avec lequel ils sont d'ailleurs
en très bons termes.
Faut-il s'affliger qu'un chef de guerre assassine un dictateur ?
Qu'en penser lorsque cet attentat devient le prétexte au déclenchement
d'un génocide ?
Faire des auteurs de l'attentat les responsables du génocide serait comme de faire porter la responsabilité de la «Nuit de Cristal» sur le juif qui a assassiné à Paris un attaché d'ambassade ou celle du génocide arménien sur les Arméniens qui ont pris en 1914 le parti des Russes contre les Turcs...
Prévisible, la polémique autour du drame rwandais frappe comme un
boomerang la classe politique française qui vient de sermonner la
Turquie en lui demandant de reconnaître le génocide arménien et prétend
régler en quelques mots bien sentis des questions traitant de la colonisation ou encore de la traite atlantique.



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Les commentaires des Amis d'Hérodote

Le premier commentaire sur cet article :
Thierry (27-11-2006 11:53:43)Merci pour cet article une fois de plus parfaitement documenté et construit et en rapport avec l'actualite.

Pour info, je crois que l'ONU reconnaît quatre génocides au XXème
siècle, avec le massacre des Bosniaques de Srebrenica par les Serbes en
1995. Et bien que l'ONU qualifie de massacre, je crois que l'assassinat
de 1 à 3 millions de Cambodgiens peut lui-aussi être qualifié de
génocide, au sens moderne de tueries de masse pour des raisons
idéologiques...


Sincèrement,

... Lire la suite

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