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 Diaspora africaine : Qui est concerné?

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Diaspora africaine : Qui est concerné? Empty
29092007
MessageDiaspora africaine : Qui est concerné?


Diaspora africaine : Qui est concerné?


18/09/2007


Diaspora africaine : Qui est concerné? Africans

Les 11 et 12 septembre 2007 à Paris, le Comité d’Organisation de la Conférence Consultative
Régionale Union Africaine-Diaspora Africaine en Europe se réunissait
sous la présidence de l’ambassade et du gouvernement d’Afrique du Sud,
en préparation du sommet historique qui rassemblera pour la première
fois en 2008 en Afrique du Sud l’Union Africaine et des représentants
de la Diaspora africaine dans le monde. Une perspective qui fait écho à la décision de l’UA d’intégrer la Diaspora Africaine
comme sa sixième région à part entière, décision très populaire chez
les quelques Africains de l’étranger auprès desquels cette nouvelle est
parvenue …



Il
faut dire que la relance de la question diasporique intervient au creux
d’une vague asséchée d’idées et de modèles de développement, d’idéaux
renouvelant les espoirs d’épanouissement, de distribution de bien-être,
ou ne serait-ce que de survie africains. De plus en plus nombreux sont
ceux qui lorgnent du côté des Migrants africains, récents ou anciens et
des Afrodescendants des Amériques et des Caraïbes, en quête d’autre
chose que le quotidien terne et routinier qui s’offre à trop de jeunes
et de moins jeunes. Si la situation générale des Noirs en diaspora,
potentiellement et collectivement membres présumés de la diaspora
africaine, est plus proche de la subalternité que des centres de
décisions, quelques exemples encourageants et incitatifs peuvent
afficher succès, réussites professionnelles voire fortunes non
négligeables, suffisants à envoyer des signaux décryptés positivement
en l’Afrique. Et en direction des Noirs socialement relégués des
diasporas.



La
découverte du potentiel de développement, des ressources dynamogènes et
d’ouverture au monde spécifiques aux populations migrantes attire une
plus grande attention des spécialistes des questions économiques,
culturelles, démographiques, de l’évolution des sociétés. Les
économistes tendent à mettre l’accent sur les transferts de fonds et de
technologie, quand les sociologues voient les effets d’imitation et
d’apprentissage sociopolitiques (pluralisme politique, formation
continue…) , les nouveaux comportements, les pratiques émergentes que
ces populations génèrent, à l’instar de l’accélération de
l’appropriation des NTIC dans les endroits reculés d’Afrique, par
nécessité de communiquer avec un parent migrant assumant des charges
insoutenables par les forces locales seules.



Sur
ces entrefaites, peu se sont appesantis sur la définition même de la
notion de diaspora, particulièrement délicate pour les Africains et
Afrodescendants au XXIe siècle européen. L’Afrique-misère et
crève-la-faim ne peut plus faire rêver, de ses indépendances il ne
reste plus que des démocratures sans charme, et des terrains de guerres
et de luttes qui envahissent les écrans et gazettes occidentales comme
pour gâcher la tranquillité des opulents heureux. Ses propres enfants
s’en détournent et échappent des fortunes mal acquises de leurs terres
natales pour en jouir pensent-ils en Occident. Quant aux
Afrodescendants, ils sont traversés par des courants souvent
contradictoires. Dans les Amériques, plus nombreuses en populations aux
racines africaines, depuis les années 50-60 l’Afrique s’est imposée
dans la dénomination et l’identité affichées des «Africains
Américains», des «Afro-brésiliens», des «Afro-Péruviens», etc. La
montée des courants créolistes mettant en avant la notion de métissage
prend quelques fois en Martinique et chez certains intellectuels une
expression de pathologie anti-Afrique que le contenu intrinsèque des
créolisations n’impliquerait pas nécessairement. Toujours est-il que
les affirmations de créolités et d’Africanité se croisent, faisant face
à une Afrique qui n’a plus les fascinations et les attentes d’il y a
cinquante ans à donner. A cette époque bien des créolisants des années
2000 ne manquaient pas un colloque important sur l’Afrique et sa
diaspora, faisant corps avec le continent à la façon d’un Fanon
proclamant que la révolution africaine avait toujours été son but
ultime. Et sans citer les Firmin, Price-Mars, Césaire, …



Une
définition unilatérale et substantielle de la notion de diaspora, du
«qui» est concerné, se heurtait également à des considérations
diplomatiques, puisque les membres présumés de la diaspora sont
susceptibles d’avoir des nationalités d’autres pays, par fait
administratif et / ou par adhésion. Afin de ne pas risquer de se mettre
en porte à faux avec les Anti-Afrique africains et afrodescendants
consommant sans nuance les contenus disgracieux des images de
télévision sur le continent, et pour prévenir toute offense
diplomatique, l’UA a adopté une définition prudente et sage basée sur
l’adhésion individuelle volontaire des originaires plus ou moins direct
d’Afrique : «l’ensemble des personnes d’origine africaine
vivant hors d’Afrique, indépendamment de leur citoyenneté et
nationalité, et désireuses de contribuer au développement du continent
et à la construction de l’Union Africaine
»

On
peut déjà assurer que l’écrivain en vain Claude Ribbe, qui intervenait
le 11 septembre à la conférence consultative sur la diaspora africaine
(commissions 3 traitant des défis communs) n’a pas du bien lire et
encore moins bien comprendre cette définition qui se termine tout de
même par un appel à ceux qui sont désireux non pas de s’apporter des garanties institutionnelles à soi mais de contribuer au développement du continent.
En effet, opportuniste typique et équilibriste allumé par le suffrage
universel en juin 2007 où il s’est ridiculisé en s’essayant à une
candidature pitoyable à la députation en région parisienne, Claude
Ribbe qui vraisemblablement ne sait plus où il habite a réussi à passer
en quelques années de Guadeloupéen descendant d’Africain à Français,
citoyen, non-Noir [et peut-être anti noir], Anti-Afrique en tant que
Domien ou Ultramarin, pour revenir à la diaspora africaine la queue
entre les jambes ! Un acrobate cabossé par les échecs politiques et
l’avidité. Il faut dire que le coup en valait la chandelle, c’est
l’Afrique du Sud et l’UA qui régalaient… Une illustration de la porte
qu’ouvre une telle définition de la diaspora aux françafricains de
touts poils et aux assoiffés de strapontins qui tenteront de
caporaliser les instances de représentation en gestation de la diaspora
africaine.

Il sera alors temps d’en revenir à des réalités acides mais incontournables. La Diaspora
africaine recèle d’un potentiel énorme, mais elle a également en elle
les tares et turpitudes qui font dissoner le continent à l’instance des
progrès collectifs. Malgré l’énorme espoir que son
institutionnalisation pourrait susciter, elle n’est ni pure ni
parfaite, et pour beaucoup, est prête à reproduire les règnes des
démocratures et des corruptions afro-occidentales en Afrique. Elle ne
saurait cependant se limiter à une définition essentiellement négative
et improductive, loin de là.









*Cf communiqué de presse de l’Ambassade d’Afrique du Sud, le 22 août 2007 sur la CCR

Pierre Kassenti


http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1892
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