Iran : compte à rebours, par Alain Gresh.
[url=javascript:void(0);]
Imprimer cet article [/url]
16 mai 2007 Manière de voir, juin - juillet 2007.
Tempêtes sur l’Iran Silencieusement,
furtivement, à l’abri des caméras, la guerre contre l’Iran a commencé.
De nombreuses sources confirment que les Etats-Unis ont intensifié leur
aide à plusieurs mouvements armés à base ethnique - Azéris, Baloutches,
Arabes, Kurdes, minorités qui, ensemble, représentent environ 40 % de
la population iranienne -, dans le but de déstabiliser la République
islamique. Début avril, la télévision ABC révélait ainsi que le groupe
baloutche Jound Al-Islam (« Les soldats de l’islam »), qui venait de
mener une attaque contre des gardiens de la révolution (une vingtaine
de tués), avait bénéficié d’une assistance secrète américaine. Un
rapport de The Century Foundation (1) révèle que des commandos
américains opèrent à l’intérieur même de l’Iran depuis l’été 2004.
(...)
Le 18 juin 2003, il affirmait que les Etats-Unis et leurs alliés
« ne toléreraient pas »l’accession de ce pays à l’arme nucléaire. Il n’est pas inutile de
rappeler le contexte de l’époque. M. Mohammad Khatami était alors
président de la République islamique et multipliait les appels au
« dialogue des civilisations ».
En Afghanistan, les Etats-Unis avaient bénéficié du soutien actif de
Téhéran, qui avait utilisé ses nombreux relais pour faciliter le
renversement du régime des talibans. Le 2 mai 2003, lors d’une
rencontre à Genève entre l’ambassadeur iranien Javad Zarif et M. Zalmay
Khalilzad, à l’époque envoyé spécial du président Bush en Afghanistan,
les dirigeants de Téhéran soumettaient à la Maison Blanche une
proposition de négociation globale sur trois thèmes : les armes de
destruction massive ; le terrorisme et la sécurité ; la coopération
économique (2). La République islamique se déclarait prête à soutenir
l’initiative de paix arabe du sommet de Beyrouth (2002) et à contribuer
à la transformation du Hezbollah libanais en parti politique. Le 18
décembre 2003, Téhéran signait le protocole additionnel du traité de
non-prolifération nucléaire (TNP), protocole que seuls quelques pays
ont ratifié et qui renforce considérablement les capacités de
surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Tous ces gestes
d’ouverture furent purement et simplement balayés par l’administration
américaine, qui reste focalisée sur un objectif, le renversement du
« régime des mollahs ». Pour créer les conditions d’une éventuelle
intervention militaire, elle continue à agiter la « menace nucléaire ».
(...)
- Lire l’ article www.monde-diplomatique.fr