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Le Devoir
ÉDITORIAL, vendredi 18 mai 2007, p. a8
Lettres: Des baisses d'impôt méritées ?Jean-Pierre Aubry
Le premier ministre Jean Charest annonçait la
semaine dernière que son gouvernement inclura dans le prochain budget
des baisses d'impôt (probablement les 700 millions promis en fin de
campagne électorale). Comment justifie-t-il une telle décision?
Voici un extrait du discours d'ouverture de la
session parlementaire: «Vous travaillez, vous travaillez déjà très fort
pour chaque dollar gagné... Vous avez droit, vous les contribuables
québécois, à un répit. Je demande à l'opposition de faire comme nous,
de prendre le parti de la classe moyenne et de permettre des baisses
d'impôt enfin pour la classe moyenne du Québec.»
Une telle justification me laisse très perplexe. Si,
un jour, le gouvernement devait augmenter ses impôts ou ses taxes,
justifiera-t-il cette décision en disant que les Québécois ne
travaillent pas assez fort? Non. A-t-il décidé d'accroître les frais de
scolarité pour les études universitaires parce que les étudiants ne
travaillent pas assez fort? Non.
Il est important que le gouvernement prenne de
telles décisions avec soin et qu'il explique clairement à la population
les raisons qui les motivent. Il faut également éviter une situation où
ces baisses d'impôt seraient renversées dans un an ou deux.
Je dirais plutôt que les Québécois ont droit à ce
que cette décision de diminuer les impôts fasse partie d'un budget
mûrement réfléchi et intégré dans un plan budgétaire de plusieurs
années (au moins cinq ans), à ce que ce budget et ce plan budgétaire
contiennent une provision adéquate pour imprévus et à ce que la
présentation du budget, du plan budgétaire et des comptes publics soit
faite selon les principes comptables généralement reconnus et en tenant
compte des observations faites par le vérificateur général du Québec
pendant la dernière session parlementaire.
Jean-Pierre Aubry : Association des économistes québécois. Le 14 mai 2007Catégorie : Éditorial et opinions
Type(s) d'article : Opinion
Taille : Court, 229 mots
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