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Le Devoir
ÉCONOMIE, vendredi 11 mai 2007, p. a7
La fibre à recycler fait baisser la rentabilité de CascadesTurcotte, Claude
Une montée exceptionnelle du coût d'achat des fibres
à recycler en début d'année a fait baisser la rentabilité de Cascades
au premier trimestre, au cours duquel il a par ailleurs franchi pour la
première fois le cap du milliard de revenus pour une période de trois
mois. Le groupe a tout de même pu déclarer un bénéfice net de cinq
millions, ou 5 ¢ par action, en comparaison de six millions, ou 7 ¢ par
action, au cours du trimestre correspondant en 2006.
Toutefois, en excluant certains éléments
spécifiques, notamment des dévaluations d'actifs et des fermetures
d'installations, Cascades a obtenu un bénéfice net de 22 millions, ce
qui montre une amélioration très nette par rapport à l'an passé. En
fait, le bénéfice aurait été encore meilleur au cours de ce premier
trimestre n'eût été une flambée de 30 à 60 % des prix d'achat des vieux
journaux et de cartons, lesquels constituent 75 % de la matière
première de Cascades, qui est le plus important acheteur de fibres à
recycler au monde.
L'impact de l'Asie
Comment expliquer une telle hausse subite? Encore
une fois, la réponse est l'Asie! Il y a de plus en plus d'exportations
asiatiques vers l'Amérique du Nord qui se font par conteneurs. Or, pour
éviter que ces conteneurs reviennent vides, les Asiatiques achètent du
matériel à recyclage. Comme il y avait de nombreux conteneurs vides
après la période de Noël, l'Asie s'est mise à acheter beaucoup de
papiers et de cartons à recycler. Les prix ont ainsi monté. Cascades,
dont près de 75 % des produits sont fabriqués à partir de fibres
recyclées, a un besoin énorme de ces fibres pour maintenir ses usines
en activité. L'entreprise avait alors peu de fibres en inventaire.
Bref, très rapidement le prix de cette matière première est passé de 60
$US la tonne métrique à 150 $. Cela a eu un impact de plus de 30
millions sur les coûts de production de Cascades au cours du trimestre.
Présentement, le prix de ces fibres se situe à 90 $.
«Nous pouvons vivre avec cela», a mentionné hier après l'assemblée
annuelle des actionnaires Alain Lemaire, président et chef de la
direction du groupe. Il est possible que, dans quelques semaines, le
prix soit revenu à son niveau normal, qui se situe entre 60 et 75 $.
Depuis 10 ans, la moyenne du prix de la fibre a été de 65 $, bien qu'il
y ait eu parfois des pointes importantes à la hausse, comme en 1995,
alors que le prix avait atteint un sommet de 200 $ pendant deux mois.
Si une telle montée des prix pose problème pour la santé financière des
papetières qui recyclent, il y a quand même un bon côté, soit celui de
favoriser une récupération accrue des vieux journaux et des cartons. En
temps normal, on ne parvient à récupérer qu'environ 60 % des fibres,
dont la cueillette n'est pas facile et coûteuse dans un pays comme le
Canada, territoire immense et peu peuplé. Pour sa part, Cascades est
autosuffisante à 50 % grâce à son réseau de récupération. Pour l'autre
moitié qu'elle achète, elle doit aller sur le marché américain.
Cascades traite dans ses usines 2,7 millions de tonnes de fibres
recyclées par année.
Les Asiatiques (Chine, Inde, Thaïlande) trouvent
aussi que les États-Unis constituent un bon territoire pour le rachat
de fibres. La Chine ne s'y approvisionne que depuis un an. Ce pays
développe des usines, comme Cascades le fait depuis 40 ans. Elle va
sans doute recueillir à l'avenir de plus en plus de fibres dans son
propre pays.
Catégorie : Économie
Sujet(s) uniforme(s) : Finances des entreprises
Type(s) d'article : Article
Taille : Moyen, 410 mots
© 2007 Le Devoir. Tous droits réservés.Doc. : news·20070511·LE·143060