PRESSE ET MEDIAS
Darfour/Soudan: L'opinion internationale est manipulée
Gabriel Trujillo, responsable adjoint des programmes de MSF (Médecins
sans frontières) dans l'ouest Darfour, revient d'une visite de
plusieurs semaines dans la province soudanaise. Alors que les appels à
une intervention armée se multiplient, il décrit une situation des
populations civiles très différente de l'image qu'en donnent les
descriptions qu'en a faites le collectif Urgence Darfour et quelques
personnalités politiques. Il fait le point sur les opérations de MSF en
cours dans la région.
Entretien avec Gabriel Trujillo
par Pierre BEAUDET
Que penses-tu de la campagne lancée en France et ailleurs qui demande
une intervention armée et la mise en place de corridors humanitaires ?
Le fait que l’attention de l’opinion publique soit
attirée sur le Darfour est une très bonne chose. Les questions de
protection et d’assistance des populations se posent de manière aiguë,
malheureusement les réponses proposées par « Urgence Darfour » et un
certain nombre de personnalités politiques [françaises] sont mauvaises.
Pour commencer, la description qu’ils font de la
situation ne correspond pas à la réalité que j’ai observée sur le
terrain. Et l’intervention armée, souvent présentée comme une solution
miracle, pose en fait de nombreuses questions. Face au refus du régime
soudanais, elle revient à lui déclarer la guerre.
Intervenir militairement, au nom du bien-être des
populations, se solde souvent par un très grand nombre de victimes
parmi les civils et rend par ailleurs très difficiles, voire
impossibles, la mise en oeuvre de secours - comme en Afghanistan ou en
Irak.
Quant aux corridors humanitaires, c’est une proposition
absurde : une aide massive existe déjà, mise en oeuvre par une dizaine
de milliers de travailleurs humanitaires. Cette campagne, à l’instar de
celle qui a été lancée aux Etats Unis, intervient au moment d’une
importante échéance électorale [présidentielles françaises]. Je crains
que la cause du Darfour ne soit finalement qu’un faire-valoir dans la
campagne présidentielle.
En quoi la description de la situation au Darfour faite par le collectif « Urgence Darfour » est-elle erronée ?
Aujourd’hui, parler de massacres de grande ampleur, de
génocide, de famine et d’épidémies massives dans une région privée
d’assistance est totalement à contretemps. Il y a bien eu des massacres
de grande ampleur au Darfour, mais en 2003-2004 lors de la campagne de
terreur lancée par le régime soudanais contre les rebelles et les
populations civiles accusées de les soutenir. Nous ne faisons pas non
plus face à une situation de famine, ni à des épidémies massives.
Cependant, le contexte sécuritaire est préoccupant.
Paradoxalement, la guerre connaît un regain d’activité depuis les
accords de paix de mai 2006 et la situation a évolué vers une
fragmentation des acteurs au conflit : scission des groupes rebelles,
retournements d’alliances au sein des milices, dont certaines ont
rejoint les partis rebelles non-signataires des accords de paix.
Cette fragmentation rend la lecture du conflit très
complexe, avec des affrontements sporadiques et une insécurité
généralisée qui touche tout le monde, humanitaire compris. Ainsi, le
nombre d’agressions contre le personnel humanitaire a augmenté ces neuf
derniers mois. Ces attaques qui visent à intimider ou à s’emparer des
moyens logistiques des humanitaires pour supporter l’effort de guerre
sont d’ailleurs aujourd’hui le fait de toutes les parties au conflit.
Quelle est la situation des populations civiles ?
La situation n’est pas homogène d’une région à l’autre
dans une province grande comme la France. Mais, globalement, la guerre
continue de produire un nombre élevé de morts et une proportion très
importante de la population darfourienne vit toujours dans une grande
précarité et continue de subir la violence. La mission des Nations
unies au Soudan recense en moyenne 200 morts civiles violentes par mois
depuis mi 2006, avec un pic de 400 personnes tuées en septembre,
octobre et novembre. 2 millions de personnes sont par ailleurs toujours
installées dans des camps, sans espoir d’amélioration à court terme, ce
qui est dramatique.
Comment répond le système de l’aide internationale aux besoins des populations civiles ?
La plupart des grands camps, qui accueillent la majeure
partie des populations déplacées, sont situés en zone gouvernementale.
Ils reçoivent des secours depuis trois ans à travers l’une des
opérations d’aide internationale les plus importantes de ces vingt
dernières années. Les 13’000 travailleurs humanitaires (dont 2000 MSF)
employés des 80 ONG et 12 agences des Nations unies présentes au
Darfour travaillent principalement dans ces sites. Ainsi, dans les
camps de l’ouest Darfour comme Mornay, ou Zalingei et Niertiti, d’où je
reviens, la situation sanitaire et nutritionnelle est correcte et les
taux de mortalité nettement en dessous des seuils d’urgence. Comme dans
toutes les situations de guerre et de déracinement, cela ne signifie
évidemment pas que les conditions de vie des personnes déplacées sont
bonnes : elles vivent dans une très grande précarité, ne circulent en
dehors des camps qu’au risque de se faire attaquer. Mais disons que les
secours remplissent leur objectif premier : fournir une assistance
vitale à plus de deux millions de personnes et éviter une catastrophe
en termes de mortalité.
Qu’en est-il des autres populations qui ne vivent pas dans ces grands camps ?
D’autres personnes déplacées vivent dans des camps de
plus petite taille accueillant 10.000 à 15.000 personnes, situés dans
des zones « grises », c’est-à-dire où il n’existe pas de délimitation
claire de qui contrôle la zone. Ces populations subissent la violence
due aux affrontements entre les différents acteurs au conflit. La forte
insécurité qui y règne limite la présence d’acteurs humanitaires et
l’aide ne peut y être délivrée de manière continue. Les zones rebelles
sont elles aussi inaccessibles, sauf dans le sud du Djebel Marra, où
nous pouvons intervenir dans la région de Kutrum (ouest Darfour) et
dans celle de Muhajiria (sud Darfour). De même, les zones où se
déroulent des affrontements ne sont pas accessibles aux humanitaires.
Il est donc très difficile de savoir ce qui s’y passe précisément.
Toutefois, ces régions sont des zones rurales peu peuplées et en grande
partie vidée de leurs populations par la politique de terre brûlée
menée en 2003-2004 par les forces gouvernementales. Enfin, alors qu’ils
sont le plus souvent présentés comme les principaux coupables des
exactions, les nomades, qui eux aussi sont victimes de conflits
intercommunautaires, sont en dehors des circuits d’aide. Nous avons
nous-mêmes dû arrêter nos activités, à partir d’El Geneina et de
Zalingei à cause de la forte insécurité qui y règne.
Source
Lundi 30 Avril 2007
Pierre BEAUDET
Commentaires articles
1. Posté par
[url=javascript:protected_mail('charm_gil!SPAM!yahoo.fr')]maxwel[/url]
le 30/04/2007 21:40
Il est dommage que personne n'aie ouvert les yeux plutôt,
Les populations sont manipulées par les us et les sionistes, qui
veulent à tout prix abattre le régime de Khartoum, les morts ils s'en
foutent sauf si cela sert leurs intérêts (voir leur massacre en Irak,
en Palestine au Liban) et arment les factions cathos évangélistes
pro-sionistes contre le pouvoir central, les terroristes, ce sont là
aussi, les sionistes, qui n'acceptent pas de voir les régimes
islamistes même chez les musulmans
Le Rwanda l'était par les Tutsis
considérés comme des juifs d'Afrique et très bons sionistes
nombriliste, même minoritaires ils dirigeaient tout a leurs seuls
profits, les Hutus qui ont fini par se revoté après que l'avion du
président Hutu sans pouvoir, ai été abattus par des missiles israéliens
Les plus virulents en Europe sont
encore comme pour le Darfour , les sionistes coaches Esther Mujawayo
avec Souâd Belhaddad,elles ont écris leur livre après entretien avce S
Weil , comme par hasard et sont invitées avce tous les honneurs
d'anti-musulman en israël, un peu comme la femme de Gbagbo de CI ou les
sionistes ont agis directement contre les bidasses français en faisant
tuer 9 à Bouaké par les pilotes ''siono-biélorusse'' des deux
Soukhoï-25, ex-filtrés par l'ambassade israël après l ‘attaque, comme
beaucoup d'autres agents sionistes
L'ambassadeur sioniste recevra les honneurs de la
présidence lors de départ en 2005 pour service sortant de l'ordinaire,
la Simone Gbagbo est souvent reçue à tel aviv
Ce soir je me sent moins seul, merci