mihou Rang: Administrateur
Nombre de messages : 8092 Localisation : Washington D.C. Date d'inscription : 28/05/2005
| | Les Noirs français et la présidentielle de 2007 : Du gène q | |
Les Noirs français et la présidentielle de 2007 : Du gène qui gêne à l’urne qui parle 21/04/2007 La longue et affligeante métastase des besogneux Nègres Marrants de la république a réussi, depuis plus d’un an, par dilution égoïste d’une lame de fond ajournée, à anéantir l’énorme capital politique que les Noirs de France pouvaient espérer représenter, à la fin première d’entraîner la vie politique vers un nouvel âge des égalités citoyennes. Désormais, à la mesure de la maximalisation des peurs et des thématiques d’exclusion qui ont dominé une campagne esquivant soigneusement le débat -au propre comme au figuré- sur les attentes profondes des Français [chômage, retraites, délocalisation, sécurités sociales, devenir européen, mondialisation], sondages, sites Internet, blogs, emailings et propos médiatiques y vont tous de leur couplet sur le vote sanction. Une situation qui à court terme peut donner l’impression d’exister par l’option de ce qui apparaîtrait comme le moindre mal. Mais qui au regard des réalités politiques tendancielles au sein des partis et dans le reste de la société écoutée, ne concrétiserait au mieux qu’une demi défaite collective. Sauf pour les Nègres Marrants aux fraîches peintures colorées, qui n’auront fait main basse sur les thématiques de visibilité sociale que pour quémander genoux au sous-sol des strapontins scintillants : députations à l’UDF, l’UMP, le PS, le FN, nominations à telle obscure commission sur les libertés, raclures à droite et raclures à gauche, prêts à la vente aux enchères de père et mère pour un petit centimètre de proximité avec le maître blanc. Et il est vrai, quelques sécurités matérielles objectives à la clé. Fugitives. Un recul qui ne devrait pas être masqué par le refuge confortable du Tout Sauf …, loin d’offrir un horizon républicain. Entre 2001 année de la loi Taubira et 2005 année des révoltes de banlieues, la possibilité était réelle, rien moins simple mais réelle, de faire émerger des positions fédératrices autour de l’égalité citoyenne, c’est à dire l’affirmation d’un droit total à la mémoire, aux débats qui lui sont attachés en vertu de la liberté d’expression; et l’application de mesures ouvertes et pragmatiques pour abaisser le mur des discriminations sociétales et de la banalisation du racisme anti-noir. Spécifiquement une politique volontariste de développement des Outre-Mers, de désensauvagement de la Françafrique, dans un contexte international appelé de fin des colonisations sous toutes leurs formes, auraient fait partie d’une offre politique distinctive et inclusive à toutes les expressions citoyennes. Or le plaidoyer pour un vote sanction des politiques courantes de l’établissement ne fait pas en soi une alternative. Peut-être pourrait-il la préparer… Peut-être. Le fait que la campagne électorale se soit emballée sur les questions sensibles voire tendancieuses d’identité nationale, sur la résurgence plus ou moins instrumentalisée de croyances surannées et dangereuses sur la programmation génétique des comportements sociaux, a changé le rythme, la donne dans les médias, le champ politique. Les Noirs ont payé un lourd tribut à l’histoire, sur la foi de convictions anthropologiques racistes et d’idéologies de la pureté ethnique, il serait surprenant que leurs urnes ne s’en ressentent pas. Les Mélanodermes ne sont d’ailleurs pas les seuls à qui la circulation de constellations d’idées commerçant directement ou pas avec l’imaginaire des races immuables et hiérarchisées a fait le mal extrême. Mais il est vraisemblable que l’option sanction qui semble se dégager nettement chez les originaires d’Afrique, -ainsi que le laissait estimer un récent sondage commandé par le magazine Jeune Afrique-, ne sera pas suffisante à humaniser la constitution d’un champ politique dur, formé de franges partisanes utilisant l’Autre et l’Immigré comme une variable politique taillable et d’ajustement de l’opinion. L’élection présidentielle se présente donc bien pour l’électeur issu de … ou originaire de …, comme une arme démocratique à trois coups. Les deux tours des présidentielles où la sanction pourrait prendre le dessus et les législatives où il s’agirait d’exprimer réellement aux politiques qu’un vote contre n’est pas un vote pour. Dit autrement sanctionner deux mandats de droite et un gouvernement UMP au pouvoir pourrait ainsi être corrigé aux législatives en refusant de donner un blanc-seing aux bénéficiaires de la sanction des présidentielles. C’est ce que pourrait traduire aussi la visibilité des Noirs hostiles à une gauche sans proposition ni bilan effectif sur la question des racismes, et dont ils pensent que leurs communautés sont trop captives. A chaque jour sa peine suffisant, à défaut de l’expression d’un projet neuf auquel les Noirs et leur questionnement républicain se seraient sentis impliqués, ils semblent avoir pris le pli, pour les présidentielles, de la sanction. La suite viendra, devrait venir après, naturellement. Pierre Prêche | |
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