Communiqué du Collectif DOM
Le Collectif DOM vient d’expédier le courrier suivant aux principaux candidats à l’élection présidentielle :
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais (Collectif DOM), l’une des plus importantes associations de l’Outre mer, a décidé d’appeler à manifester contre les discriminations visant les Ultramarins le samedi 28 avril 2007 à 14 heures entre la République et la Nation.
Dans le cadre de la préparation de cette manifestation, à laquelle vous êtes cordialement invité, le Collectif apprécierait que vous puissiez répondre aux 10 questions suivantes avant le 14 avril prochain :
1°/ En cas de succès à l’élection présidentielle, quelles mesures prendriez-vous pour lutter contre les discriminations à l’embauche et au logement visant les Ultramarins et les originaires de l’Outre mer résidant en métropole ?
2°/ Pour en finir avec la ghettoïsation des banlieues ?
3°/ Pour lutter contre les discriminations dans la vie politique et culturelle visant les Ultramarins ?
4°/ Pour mettre un terme à l’empoisonnement de l’Outre mer par les substances toxiques et les immondices ?
5°/ Pour garantir le principe de continuité territoriale et réguler efficacement les prix des transports aériens ?
6°/ Pour lutter contre l’immigration clandestine outre mer ?
7°/ Pour garantir à l’Outre mer une identité et une mémoire spécifiques ?
8°/ Considérez-vous qu’on puisse distinguer les Français en fonction de leur couleur de peau, notamment en matière de statistiques publiques ?
9°/ L’idée de «race humaine» a-t-elle un sens pour vous ?
10°/ Etes-vous favorable à ce que la loi Taubira soit assortie d’un dispositif pénal réprimant la négation du caractère criminel de l’esclavage, comme c’est le cas pour la loi Gayssot ?
Le Collectif tient, par ailleurs, à attirer votre attention sur le Cran (conseil représentatif des associations noires) un groupuscule ouvertement raciste, monté de toutes pièces dans le cadre d’un plan médiatique savamment arrangé, qui tente d’accréditer l’idée qu’il existerait en France une «population noire» et d’amalgamer deux ensembles distincts : d’une part une majorité d’Ultramarins (2,5 millions dont un million dans la région parisienne) fédérés malgré eux par le refoulement de leur mémoire (l’esclavage), d’autre part 250 000 Afro-Français en qui la France refuse de voir des citoyens à part entière, ce qui est le problème de l’ensemble de la population issue de l’immigration, toutes couleurs confondues. Ce travestissement « racial » de la réalité est destiné à masquer, donc à accentuer, les vrais problèmes des Ultramarins et des populations issues de l’immigration qui sont économiques, sociaux et culturels. La création artificielle d’une prétendue « question noire » est également destinée à diviser, à dresser les Français les uns contre les autres : « blancs » contre « noirs », juifs contre musulmans, Africains contre Antillais, Subsahariens contre Maghrébins, et à favoriser l’émergence d’une véritable guerre civile qui ferait le jeu des extrémistes et des factions communautaires.
Un récent sondage, commandé à l’institut CSA par la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), a été remis publiquement au Premier ministre le 21 mars 2007. Il montre clairement que l’idée de « population noire » de France est une invention et qu’elle n’a d’existence ni dans l’esprit des populations prétendument concernées, ni même dans celui des Français racistes. En effet, si 23 % des personnes interrogées déclarent que les « noirs » forment un groupe à part dans la société française, 14 % d’entre eux seulement ont la même opinion des Antillais, contre 29 % lorsqu’il s’agit des Africains.
Ce cinglant démenti n’empêche pas le Cran, qui ne représente en fait que deux personnes (ses dirigeants et fondateurs), de prétendre tenir à Paris des « états généraux des populations noires ». Curieusement, le groupuscule raciste aurait reçu, pour cette initiative, une importante subvention de la mairie de Paris.
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais (Collectif DOM) s’insurge contre ces manœuvres indignes et cyniques. Le 28 avril prochain, il appellera les électeurs - et en particulier ceux de l’Outre mer ou issus de l’Outre mer - à voter contre tout candidat qui aura cautionné, notamment par sa présence ou celle de ses représentants aux «états généraux des populations noires», toute démarche raciste fondée sur le critère de la couleur et contraire aux principes fondamentaux de notre République.
Pour le Collectif DOM,
Claude Ribbe, président.