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 L’ethnie française par Claude Ribbe ( bis)

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mihou
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mihou


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L’ethnie française  par Claude Ribbe (  bis) Empty
11122006
MessageL’ethnie française par Claude Ribbe ( bis)

Le Journal Culturel Le Mague
Humeurs

L’ethnie française


Le 29 septembre 2006 par Claude Ribbe

logo ARTICLE 2478

Depuis 1944, on n’y croyait plus. Et tout cela en douceur, dans l’indifférence générale, sans réaction aucune des principales ONG prétendument antiracistes. D’abord l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau appuyant ouvertement ses travaux comparatifs plus que discutables - mais salués par un certain establishment français - sur le critère racial (Les Traites négrières, page 10). Ensuite le Cran (Conseil représentatif des associations noires) de Patrick Lozès et Louis-Georges Tin se réclamant ouvertement de la notion de race pour brûler les dictionnaires.

Un bien curieux retour, que celui de la « race » en France. Puis la tribu Ka (avatar « hard » du Cran) organisant des réunions interdites « aux blancs, aux juifs, aux arabes et aux asiatiques » mais auxquelles Stéphane Pocrain, par ailleurs co-fondateur du Cran, aurait assisté. Sans oublier le recours systématique et décomplexé au critère racial à la une de certains quotidiens. Enfin, l’apothéose, en plein été, comme il se doit pour les sujets délicats. Patrick Simon et Martin Clément, deux chercheurs du très officiel Institut d’études démographiques (Ined) - organisme placé sous la tutelle de M. Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale - tentaient sournoisement de démontrer dans un article confidentiel de la revue Population et Sociétés (n° 425, juillet-août 2006) qu’il y aurait en France un « consensus » pour une approche « ethno-raciale » dans les statistiques publiques. Tout cela sous le fallacieux prétexte de lutter contre les discriminations.

L’article commentait une mystérieuse « enquête expérimentale » demandée par le ministre Azouz Begag et perversement financée par le Fasild (un fonds théoriquement chargé de lutter contre les discriminations). Cette enquête avait été réalisée sur un échantillon de 1327 employés et étudiants pour tester les méthodes de mesure de la « diversité ». On y avait introduit une déclaration « d’appartenance ethno-raciale » à l’anglo-saxonne. On demandait tout de go au sondé s’il se considérait comme « blanc, noir, arabe ou berbère, asiatique, du sous continent-indien ». Les deux chercheurs de l’Ined n’indiquaient pas d’où provient cette taxinomie raciologique. Blumenbach ? Gobineau ? Vacher de Lapouge ? On ne sait trop. L’article estival de Population et Sociétés était bien évidemment destiné à voir jusqu’où on pourrait aller trop loin, à tester les réactions. Curieusement, celles de la presse furent plutôt favorables, en particulier sous la plume de Dominique de Montvalon et Patricia Van Eeckout, spécialistes incontestés d’une prétendue « question noire » en France. « L’opinion est loin de rejeter l’idée du comptage ethnique » concluaient ces deux journalistes du Monde, habitués, il est vrai, à mettre une majuscule au substantif « noir ».

Comme on pouvait s’y attendre, la suite ne tarda pas à venir. Le 3 septembre, était publiée au Journal Officiel une décision prise le 18 juillet précédent par le directeur de l’Ined, M. François Héran. Elle autorisait une enquête destinée à « comparer l’intégration des descendants d’immigrés dans plusieurs villes européennes » prenant en considération les « constructions identitaires » des intéressés. Il s’agissait bel et bien d’un comptage « ethno-racial » financé sur fonds publics. Mis à part le MRAP, personne n’a réagi.

C’est à se demander dans quelle tradition s’inscrivent - consciemment ou non - les chercheurs de l’Ined qui s’abritent, comme toujours, derrière une prétendue compétence scientifique qui sert d’alibi commode à leurs commanditaires.

Il faut rappeler que le terme d’ethnie a été introduit en France à la fin du XIXe siècle par un autre « scientifique », l’anthropologue Vacher de Lapouge, théoricien français du racisme et de l’eugénisme dont les idées ont directement inspiré Hitler. Son disciple George Montandon, ethnologue spécialiste d’ « ethnoraciologie judaïque », devenu directeur de l’Institut d’études aux questions juives et ethno-raciales en 1943, définit ainsi la notion d’ethnie dans son ouvrage L’ethnie française (1935) : « l’ethnie est un groupement naturel pour la détermination duquel entrent en ligne de compte tous les caractères humains, qu’ils soient somatiques, linguistiques ou culturels ». Une définition que certains « scientifiques » contemporains ne renieraient sans doute pas.

Montant à son tour au créneau, François Héran, le directeur de l’Ined signataire de la décision du 18 juillet 2006, tranchait sans complexe dans une tribune du Monde le 15 septembre suivant : « Peut-on introduire dans les enquêtes de la statistique publique des questions sur l’appartenance ethno-raciale, comme par exemple la couleur de la peau ? Au risque de surprendre, la réponse est oui. »

Balayé, le rejet du préjugé de couleur, un principe pourtant fondamental de la République qui permit, en 1794, l’abolition de l’esclavage et l’universalisation de la déclaration des droits de l’Homme.

La boucle serait donc bouclée. Ceux qui s’empressent de se déclarer « noirs » ne seront pas déçus. Quelle aubaine si les Africains et les Antillais acceptent docilement d’être noyés dans le même sac. On ne tardera pas, en effet, à les prendre au mot pour mieux les taxer ensuite de « communautarisme », de « racisme anti-blancs », voire d’antisémitisme. Tout ce qu’ils diront sera retenu contre eux. Telle a été la solution imaginée par certains politiques - conseillés par des universitaires - pour en finir avec les revendications légitimes des descendants d’esclaves.

Grâce à Pétré-Grenouilleau, Pap N’Diaye, Patrick Lozès, Louis-Georges Tin, François Héran et quelques autres, la mémoire de l’esclavage - si l’on n’y prend garde - pourrait bien être finalement diluée dans une « question noire ». Du même coup, l’extrême droite y gagnera bien quelques points : un espoir inavouable sans doute caressé par certains candidats à la présidentielle.


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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par gégé

Il est facile de culpabiliser les français blancs pour la simple raison qu’ils sont blancs. Mais lorsque les minorités visibles ne sont pas noires mais blanches il est étrange qu’aucun philosophe ne vienne faire la leçon de choses et tenter de culpabiliser les vilains racistes noirs.

A la Martinique par exemple, le racisme des Martiniquais noirs envers les Martiniquais blancs ou les Français blancs est à un niveau qui n’a rien à envier au racisme ambiant du début du siècle en Europe. Là bas, lorsqu’on a le malheur de passer dans la rue devant un groupe de jeunes noirs, même avec sa femme et ses enfants, sans rien dire sans se faire remarquer, et bien la plupart du temps on se fait traiter de noms d’oiseaux, on se fait provoquer. Bien sûr il faut la fermer, ravaler son orgueil et passer son chemin sous peine de se faire tabasser. Le pire étant encore le malheureux petit blanc qui entreprend de sortir avec une Martiniquaise... là, la meilleur chose qu’ils puissent faire tous les deux est de prendre l’avion et de partir en métropole car ils subiront, si ils restent (surtout elle) les pires avanies de la part des Martiniquais de souche. Très souvent le mieux qu’un blanc puisse espérer d’un noir en Martinique c’est le mépris.

Par soucis de crédibilité, avant de faire des leçons de racisme à toute une nation il serait plus judicieux de regarder ce qui se passe dans sa ville et son département de naissance
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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par Claude Ribbe
Je dis justement que la distinction blanc/noir n’a pas de sens. Si, malgré cela vous y voyez une stigmatisation des "blancs", c’est ou bien que vous ne savez pas lire ou bien que vous n’avez pas lu. Qu’est-ce que cette notion de Français "blancs" ? il n’y a que des Français. Vous parlez des racistes "noirs". Il n’y a pas de racistes "noirs". Il n’y a que des racistes tout court. Lorsque Kémi Séba tient un discours raciste, moi, Claude Ribbe, philosophe, je le condamne. Si vous ne l’avez pas su, c’est qu’il existe une censure médiatico-raciste. Je le condamne en tant que raciste, pas en tant que raciste "noir". Lorsque le Cran tient un discours raciste, je condamne le Cran. Peu m’importe de savoir la couleur de peau de Patrick Lozès ou Louis-Georges Tin. Un âne est un âne. Le poil ne compte pas. Cela étant, il y a sûrement des Martiniquais racistes (Louis-Georges Tin, par exemple). Mais lorsque je vais à la Martinique avec ma femme, qui a la peau plus claire que la mienne, personne ne nous insulte. Il est vrai que la population martiniquaise (ce que vous semblez ignorer) est très mélangée, ce qui donne des couleurs de peau très variable. Il y a même de nombreux Martiniquais d’origine purement européenne (l’épouse de l’actuel Premier ministre par exemple). Aucun Martiniquais à la peau sombre n’a jamais tenté (à ma connaissance) de jeter à la mer un béké. Tout ceci pour vous dire qu’un pays comme la Martinique ne me semble pas avoir de leçons à recevoir de la métropole en ce qui concerne les problèmes de couleur de peau. On voit que vous connaissez bien mal ce département français. Pour ma part, je suis né à Paris, dans une maternité du 14e arrondissement, de parents français. Mes grands-parents aussi étaient français. Et mes arrière grands-parents itou. Parmi mes ancêtres, certains avaient la peau plus claires que les autres (vous les appelleriez des "blancs"). Je vais même vous faire une confidence : certaines personnes de ma famille sont mortes pour la France, comme on dit. Je ne donne de leçons qu’à ceux qui me semblent en avoir besoin. Et vous avez de la chance : c’est gratuit !
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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par Pierre
Vous soulevez là une problématique essentiel monsieur Ribbe, merci pour votre clairvoyance et votre sens de l’analyse.
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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par Sylvie

Cela fait du bien de lire un article de ce type sur un média libre, voilà qui va contre un communautarisme forcené et pour le bien de l’humanité.

Enfin un discours "clair" sur les noirs sans mauvais jeu de mot. Merci monsieur Ribbe pour vos combats et la justesse de vos convictions.
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> L’ethnie française
29 septembre 2006
Comment veux-tu faire pour étudier la discrimination à l’emploi si tu refuses la notion de "minorité visible" ? Si déjà on n’a pas le droit de dire qu’un employeur raciste fait bien la différence entre un blanc et un noir, on n’a aucun risque de le condamner... Que certains employeurs ne fassent aucune différence entre un congolais et un antillais ne fait aucun doute mais en général ils font la différence entre un noir et un blanc et on ne peut pas nier la différence et la combattre...
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> L’ethnie française
29 septembre 2006, par Claude Ribbe

Tu trouves cela intelligent, l’expression "minorité visible" ? Imagine une place du Vie arrondissement de Paris. Deux Sud-Africaines de l’ambassade sortent de chez Saint-Laurent. Un Malien défonce le macadam au marteau-piqueur. Et moi je passe pour aller chez mon éditeur. On ferait tous les quatre partie de la même "minorité visible" ? Tu crois que Jospin n’aurait pas mieux fait de la boucler plutôt de sortir cette ânerie raciste ? Cela a mené où ? Le Pen au deuxième tour et Lionel retraité à l’île de Ré.

Le problème est-il d’"étudier" la discrimination à l’emploi ou de la faire cesser ? La publicité faite autour de prétendues études comme celle de l’Ined ne sert, par le racisme qu’elle véhicule à dessein, qu’à renforcer le racisme dans l’esprit du public et donc à renforcer la discrimination. Le remède est infiniment pire que le mal. Les études existent déjà (par exemple dans le rapport 2006 de la CNCDH, une institution où je siège bénévolement, à la différence des fonctionnaires de l’Ined). Elles nous disent qu’un Français sur trois se déclare ouvertement raciste. Est-ce que cela ne suffit pas ? Il n’y a pas besoin de donner publiquement une valeur à des catégories raciales qui ne veulent rien dire comme "blanc" ou "noir" pour faire condamner un employeur. Il suffit de prouver qu’il a agi en fonction d’un préjugé raciste illégal. Ne te laisse pas embrouiller par les mots : ce n’est pas parce qu’un employeur fait une différence qu’il y a effectivement une différence. Ce que tu vois n’est pas toujours la réalité. Trempe un bâton dans l’eau : il apparaît brisé. Pourtant, il ne l’est pas. Les étoiles t’apparaissent petites dans le ciel, pourtant elles ne le sont pas. Cet homme que tu croises t’apparaît "noir" ou "blanc" ? Est-il "noir" ou "blanc" ou seulement ton semblable ? Quand tu croises quelqu’un qui te ressemble, est-ce que tu te dis "Tiens, voilà, un blanc !" ou "Tiens voilà un noir ?"
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L’ethnie française par Claude Ribbe ( bis) :: Commentaires

mihou
Ferme un peu les yeux et ouvre ton esprit. Toute sagesse commence par là. Le reste ne fait que du mal, même avec les meilleures intentions du monde. Dès que tu parles de "blanc" ou de "noir", tu véhicules le racisme et tu entres dans un cercle vicieux dont on ne peut pas sortir. La solution est philosophique. Encore faut-il être à la fois compétent et bien intentionné, ce qui élimine pas mal de monde, crois-moi ! N’est pas philosophe qui veut, de même qu’il ne suffit pas d’avoir deux pieds pour être cordonnier. Et ceux qui ont été formés pour philosopher ne sont pas toujours bien intentionnés. Demande un peu à Finkielkraut...
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o
> L’ethnie française
30 septembre 2006

Bonjour,

Soyons clair :
- je n’ai aucune prétention à être philosophe
- je ne me sens pas raciste du tout
- je garde les yeux ouverts et continuerai à faire la différence entre un homme et une femme, entre un blanc et un noir... la différence physique tout au moins, la différence culturelle si elle existe avec bien plus de nuance évidemment.
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+
> L’ethnie française
30 septembre 2006, par Claude Ribbe

C’est bien connu : tous les "noirs" se ressemblent et toutes les femmes aussi.

Vous ne vous sentez pas raciste, mais si vous voyez une différence entre un "blanc" et un "noir",vous l’êtes cependant, comme des millions de Français (toutes couleurs confondues). Vous l’êtes d’autant plus que vous laissez entendre clairement (vos "nuances" n’atténuent rien) que la variété des cculeurs de peau induirait de prétendues différences culturelles. Peu importe que vos le "sentiez" ou pas, vous êtes bel et bien raciste. Je dirais même que le fait que vous ne vous "sentiez" pas raciste est le plus préoccupant. Rassurez-vous : le fait que vous soyez raciste ne vous expose pas aux foudres de la loi. En France, on a le droit d’être raciste et même de le dire publiquement. La loi ne punit que les actes délictueux ou les discriminations visant un groupe déterminé ou une personne déterminée par son appartenance supposée à ce groupe. Ce qui est d’ailleurs curieux. Si je dis publiquement que je suis antisémite, je suis passible de poursuites, mais si je dis que je suis raciste, j’agis en toute légalité. Ainsi, Jean-Marie Le Pen peut-il s’affirmer publiquement(comme il ne manque pas de le faire) raciste. Ainsi peut-il même soutenir que les "races" sont inégales entre elles. Bien entendu, le même Le Pen se défend d’être antisémite (pour ne pas être condamné). Tout le monde sait qu’il l’est. En effet un raciste déclaré est forcément antisémite. Pourquoi ? Parce que toute personne raciste est convaincue que les "juifs" formeraient un groupe racial, tout comme les "noirs". Ce qui est évidemment absurde dans les deux cas. Vous n’avez pas de prétention à être philosophe - soit - mais il n’empêche que vous philosophez sans le savoir (comme monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir). Ce n’est pas un reproche que je vous fais. Mais puisque vous raisonnez, autant raisonner avec justesse. Or vous confondez la détermination sexuelle (masculin/féminin) avec une prétendue détermination raciale (blanc/noir). Le fait d’être sexuellement déterminé n’induit pas une essence particulière. Masculin ou féminin, l’être humain reste un être humain. Sa détermination sexuelle n’est qu’un attribut secondaire. La coloration de la peau des gens ( qui n’induit d’ailleurs aucune "différence", même physique, car il est rare de trouver deux individus ayant exactement la même couleur de peau) est évidemment beaucoup plus accessoire que la détermination sexuelle. Elle ne définit aucun groupe humain physique. Encore moins culturel. Vous pensez que les gens qui ont les cheveux roux sont physiquement "différents" de ceux qui ont les cheveux bruns ou blonds ? Avec des pratiques culturelles différentes ? Au fait, d’après vous, les "noirs" ont-ils une odeur particulière ? Et le pénis des "noirs" mâles, est-il (comme on le dit) vraiment plus long et plus gros que celui des "blancs" ? Figurez-vous que lorsque j’étais élève à l’École normale supérieure, rue d’Ulm à Paris (il y a de cela plus de trente ans), certains de mes camarades, brillants agrégés par ailleurs, me soupçonnaient d’en avoir une beaucoup plus grosse que la leur. Ainsi expliquaient-ils leurs déboires amoureux (réels) et mes succès (supposés) auprès des jeunes filles... Sans doute, comme vous, ne se sentaient-ils pas racistes. Ils ne faisaient que se rendre à l’évidence (au sens étymologique : ce que nos yeux grand ouverts, comme les vôtres, nous font voir)...
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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par declic
Mais qu’est ce que tu veux ? Qu’on s’excuse du hasard qui a fait que nos parents soient deux blancs et qu’on soit donc nés blanc ? Je n’ai pas honte d’être blanc, et je ne me sens pas coupable d’être blanc ! Je ne me sens pas coupable de la traite des noirs ! Je ne me sens pas coupable de la colonisation Française ! Arrête d’essayer de nous culpabiliser, arrête de nous gonfler avec nos couleurs de peaux, arrête de nous pomper avec ta couleur de peau, tu finis par devenir lassant. Qu’est ce qui te faudrait pour te calmer, pour te faire vraiment plaisir ? Qu’on arrête les descendants des armateurs et des négriers qui ont fait fortune dans le bois d’ébène et qu’on leur rase la tête en public ?
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> L’ethnie française
30 septembre 2006, par Léo

Les Français ne sont pas racistes envers les races et les couleurs. Les Français sont racistes envers les comportements inadaptés des traîtres sociaux.

Il se trouve que dans environ 80% des cas c’est toujours un individu d’origine africaine ou maghrébine qui vole, viole, bât, braque, tue, trafic, terrorise, pisse dans l’escalier. Les émeutes de novembre 2005 ne sont qu’une illustration, qu’une sorte de « best of » condensé de ce qui se passe tous les jours dans toutes les grandes agglomérations de l’hexagone.

Alors bien sûr tu peux toujours t’agiter dans tous les sens et nous mépriser comme tu sais si bien le faire de ta prétendu supériorité philosophique et de tes proverbes de vieux sages, mais toutes tes gesticulations ne pèsent rien par rapport aux FAITS, par rapport à la réalité que certains de ces sauvageons issus de l’immigrations font subir quotidiennement aux bons Français, travailleurs, honnêtes et vertueux.
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> L’ethnie française
30 septembre 2006

Léo, je ne sais pas où tu as vu que c’était les maghrébins qui ou les noirs qui commettaient des crimes... C’est vraiment n’importe quoi... c’est eux qui sont punis, c’est eux qui vont en prison parce qu’ils sont des boucs émissaires et parce que les blancs ne se font pas chopper et parce qu’ils sont 10 fois plus contrôlés que les blancs mais c’est pas pour cela que c’est eux qui commettent des crimes ! Tu racontes n’importe quoi ou tu regardes trop TF1.

Ce qui n’empêche (je suis la fille albinos) que si on fait pas la différence entre les noirs et les blancs qu’on ne peut pas contre-dire ce genre de discours.

lfa
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> L’ethnie française
30 septembre 2006

Il est "bon" de taxer certains de racistes ou de tout autre chose. Et la LIBERTE dans tout ça ?

Il faut revenir -je crois- aux fondamentaux : Dans la construction du monde actuel il serait stupide qu’un NOIR ou qu’un BLANC se refusent de s’accepter comme tels. Ils ne sont pour rien dans le fait d’avoir forgé cette "distinction" comme le ciment de la vie de nos sociétés. Ils ne peuvent donc pas ’s’interdire’ de penser à travers les codes de leurs sociétés ; sachant en plus que ce sont encore ces codes qui gouvernent, monsieur Ribbe, la société française.
mihou
Le problème -et même le "philosophe" se refuse à le dire ou de le voir- est que cette distinction a servi à léser une "classe" de population dans la République.

Si le NOIR a été -historiquement- associé aux choses négatives, si sa personnalité lui a été niée, si sa vie continue a être un enfer à cause de sa couleur de peau, etc. doit-il contribuer à le nier lui-même ? Je pense que la réponse à cette question ne peut pas être positive !

Le débat "racial" qui est pointé dans votre article, Monsieur Ribbe, est un débat franco-français qui n’a pas de sens dans d’autres latitudes à bien d’égards :la société française -comme l’ensemble des sociétés européennes- s’est construite sur des logiques racialistes. Une volonté "philosophique" de "gober" cette réalité qui a pris plusieurs siècles pour se construire n’y change rien.

Je pense personnellement que la LIBERTE n’a pas de sens si l’expression des personnes doit s’emprisonner dans un carcan épistémologique vieux de plusieurs siècles. Les philosophes français pensent encore -hélas- avec les codes du Romanticisme. Et nous sommes en 2006, au moment où s’opère un changement géopolitique planétaire sous nos yeux !

Ce que vous ne voyez pas, Monsieur Ribbe, est que le débat Noir-Blanc commence à prendre corps à partir du moment où le Noir veux accepter la place ingrate qui lui a toujours été réservé dans la République ; ce qui est -à mon sens- le premier pas pour "s’affranchir" du poids social qui l’étouffe, pour enfin tenter d’avancer comme tous les citoyens. Si cela ne se fait pas, la République périclitera. La France n’arrête pas de perdre de son "rayonnement" dans le monde à cause de ses "exceptions". Votre pensée -je crois- s’inscrit dans ces "exceptions" là.

Il faut se demander pourquoi des pays moralistes comme la France ont encore du mal à voir des Noirs à la tête des institutions ! Malgré toute la réflexion prolifique qui est la sienne, la France n’est pas le pays qui donne les meilleurs exemples de réussite dans la gestion humaine. Choisir de l’ignorer veut dire choisir l’illusion, car ce n’est pas en choisissant de vous "fondre" dans la masse que vos enfants vivront mieux dans ce pays. A moins qu’ils reçoivent les prix votre contribution à construire des "cales" pour les autres citoyens Noirs qui, eux, n’auront pas de parents "collaborateurs". C’est cette réalité qui vous empêche peut-être de voir que ce qui vous unis avec les gens que vous accusez dépasse votre personne et déborde largement le champ de vos connaissances.

- Je suis Noir et je n’ai pas de complexe à le dire.
- Je suis africain et je connais particulièrement bien mes racines pour savoir ce que j’aimerais construire en France comme avenir pour mes semblables.
- Mon identité a été forgée à partir de bases culturelles solides. Je n’ai pas envie de "faire comme tout le monde" pour montrer mon humanité en niant mon individualité.

Les complexes ne sont plus le point de départ de mes actions : choisir de faire le "boulot" de désinformation que vous faites, Monsieur Ribbe, est malsain.

L’égalité républicaine n’existe pas -hélas-, Monsieur Ribbe, et avec vos connaissances vous êtes bien placé pour le savoir. Entant que "philosophe", vous devez connaître la force des mythes dans toute construction sociale. Il ne faut pas oublier l’essor de l’utilisation de ces mêmes mythes pour forger le destin d’un peuple : les mythes français ont servi à discriminer certains de ses citoyens.

J’estime qu’il est dans votre droit de dire ce que vous voulez, ou de partager vos croyances. Mais je pense en revanche que dans un cadre de mondialisation où la France perd de plus en plus d’influence dans le monde, si vous voulez l’aider -comme nous voulons tous-, vous devez travailler à la faire accepter que la différence physique ou de couleurs -raciale selon les théoriciens des races- est de loin à la base de ses problèmes.

Les Antilles françaises sont encore les seuls départements de la France à se contenter des quartiers entiers de "bidonvilles". Rien ne changera de cette réalité, Monsieur Ribbe, si c’est avec le discours de l’acceptation de l’indifférence organisé que vous voulez agir.

Dans le passé on a parlé des "bons Nègres" comme des personnes qui avaient cette même "constance" dans l’acceptation d’absurdités, au nom de certains valeurs qui ont gangrené la vie des Noirs sur toute la planète. Il faudrait penser que cette réalité est encore d’actualité ?

Regardez ce qui a changé en France ces dernières années ; regardez la dynamique et l’évolution de ces changements... pensez-vous que ce sont vos discours vieux de plusieurs siècles qui les ont forgé ? Votre virulence ne serait-elle plutôt l’expression d’une certaine frustration dans ce domaine ? La vie est un combat, le vivre ensemble aussi. La République française s’est construite sur cette base. Si vous l’ignorez c’est parce que votre formation vous a cachée quelque chose d’essentielle.

Le combat républicain "d’Egalité" qui se mène en France aujourd’hui et qui reçoit le soutien d’un grand nombre de citoyens -et pas que des Noirs- est un combat pour l’avenir de la France. Vos contestations ne peuvent que desservir la France car vous travaillez pour que certaines "classes" de ses populations continuent à vivre comme des citoyens à part et pas comme des citoyens à part entier.
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> L’ethnie française
30 septembre 2006

je suis donc sexiste aussi de faire la différence entre les hommes et les femmes c’est ça ?

Et bien je suis raciste de n’être pas aveugle ! Très probablement. Niez donc que les gens aient une couleur de peau et ça va faire avancer le débat, c’est certain.

Mais bon, si au bout du compte, on dit que deux personnes sont identiques alors qu’elles sont différentes, j’appelle ça de l’aveuglement, de la robotisation, de la déshumanisation. Après si on commence à "classer" les hommes selon la taille de leur pénis, c’est ridicule je vous l’accorde volontiers.

Maintenant, l’homme qui ne réalisera pas que je suis une femme ou qui ne réalisera pas que ma peau ne supporte pas le soleil, me rendra la vie aussi difficile que celui qui serait raciste et qui décidera que, puisque je suis une femme blanche, je ne sais pas faire mon linge seule par exemple.

Ah oui, toujours sur ces prétendues différences qui n’existent pas, sachez que si je passe 5 minutes au soleil, je suis bonne pour l’hosto, Mais c’est probablement du racisme de ma part de penser qu’il y a un lien entre la couleur de peau et la résistance au soleil.

J’appelle racisme à l’embauche le fait d’embaucher ou non quelqu’un selon sa couleur de peau, je ne vois pas très bien comment vous voulez étudier le racisme sans dinstinguer le noir du blanc.

Je ne vois pas non plus comment vous pensez connaitre tous les mécanismes discriminatoires sans les observer ou comment vous les observez si vous ne faites pas la différence entre un noir et un blanc.

Je ne considère pourtant pas des races en considérant des différences d’une personne à l’autre. Ma soeur est mat de peau et supporte le soleil ; je suis quasi albinos... je suis raciste d’avoir dit cela ?

Anihilons les différences entre les gens ?

Je veux de la diversité ! Help !

http://www.lemague.net/dyn/imprimersans.php3?id_article=2478
mihou
Autodafé afro-fasciste
Message Mar 12 Déc - 5:27 par mihou
Autodafé afro-fasciste

par Claude Ribbe

Une polémique stérile vient d’être engagée à l’initiative du Cran - Conseil représentatif des associations noires - un groupuscule extrémiste qui, en toute impunité, et à la faveur de relais médiatiques complaisants, se réclame ouvertement, depuis quelques mois, du concept odieux de race qu’on croyait réservé aux animaux, mais qui, grâce au Cran et à la tribu Ka, curieux héritiers de Virey et de Vacher de Lapouge, semble de nouveau appliqué aux hommes.

Le Cran regroupe quelques associations, bien peu représentatives des 250 000 Français d’origine africaine ni des 300 000 Africains vivant en France. Malgré la levée de bouclier de l’Outre-mer, ce groupuscule, placé sous la férule d’un jeune Franco-Béninois dont la seule ambition est de parler au nom des autres pour faire parler un peu de lui, a un moment prétendu représenter aussi deux millions et demi d’Antillais, de Guyanais et de Réunionnais - d’Outre-mer et de métropole - sous prétexte qu’ils ne seraient que des « noirs » !

Au printemps, le Cran avait vainement manœuvré pour s’approprier la mémoire d’un crime en projetant de faire danser les descendants d’esclaves place de la Bastille le jour choisi pour commémorer l’abolition. Il s’agissait, à la faveur de l’obscurantisme ambiant, de confisquer la mémoire de l’esclavage qui concerne principalement l’Outre-mer et d’y substituer un discours relatif à la traite (qui concerne principalement l’Afrique) pour aboutir en fin de compte à une «question noire» (qui ne concerne que les racistes et les imbéciles de toutes couleurs).

Aujourd’hui, pour tenter d’occuper à nouveau le terrain médiatique qui sert de terreau à ses prétentions, le président du Cran met en scène une ultime gesticulation en demandant le « retrait » d’un dictionnaire prestigieux au motif que la définition des mots « colonisation » et « coloniser » ne lui conviendrait pas. Quitte à critiquer les définitions du Robert, M Lozès et ses amis auraient pu choisir la définition du mot « noir ». « Noir : qui appartient à la race mélano-africaine » indique en effet ce dictionnaire. Mais comme il se réclame ouvertement de l’idéologie de la « race», le Cran préfère s’en prendre à la définition du mot colonisation, dans l’espoir de se faire un peu de publicité en ravivant une polémique qui a pourtant déjà été tranchée depuis plusieurs mois. Faut-il demander le « retrait » d’un dictionnaire parce qu’un ou plusieurs des ses paragraphes seraient archaïques, voire déplaisants ? Faut-il brûler tous les livres et les journaux racistes ? Ah, quel incendie ce serait !

Le Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais a été l’une des premières associations à s’insurger contre l’article de la loi du 23 février 2005 rappelant le «rôle positif» de la colonisation, tandis que le Cran ne se souciait guère de ces revendications.

L’ultime provocation du « Conseil représentatif des associations noires » est en fait de nature à disqualifier les vrais combats pour l’égalité et la fraternité, afin d’instaurer dans notre République un communautarisme racial et de dresser les Français les uns contre les autres en fonction de la couleur de leur épiderme.

Ce n’est pas en brûlant les livres et les dictionnaires qu’on fait reculer l’ignorance et les préjugés.

Le Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais, qui condamne toutes les formes d’intimidation fondées sur l’idéologie de la race, fut la première association à dénoncer - bien avant la provocation de la rue des Rosiers - le terrorisme de la tribu Ka, opportunément dissoute. Il ne peut aujourd’hui que rejeter avec dégoût ce grotesque autodafé qui n’est qu’un nouveau symptôme d’une inquiétante poussée afro-fasciste.

L’un de mes lecteurs m’ayant récemment demandé des précisions, j’en profite pour une brève mise au point.

Ma démarche part d’un constat. Le problème majeur du XXIe siècle me semble être la persistance du racisme. La plupart des conflits, des crises, des problèmes planétaires ne sont-ils pas liés à la croyance qu’il existerait différentes catégories d’hommes ? De ce point de vue, la France est loin d’être épargnée. Les récents sondages rendus publics au printemps 2006 par la Commission nationale consultative des droits de l’homme le démontrent suffisamment : un Français sur trois se déclare raciste. Et le tapage de la presse parisienne lorsque apparaît à la télévision un journaliste français dont la peau serait moins claire que celle de ses confrères montre assez que quelque chose ne tourne vraiment pas rond.

Le racisme n’est pas le produit d’une pensée construite, mais bien plutôt une attitude influencée par une idéologie. Toute idéologie apparaît forcément dans l’histoire à un moment donné. D’où l’obligation, pour tout penseur honnête préoccupé par cette question fondamentale, de s’interroger sur les causes historiques du racisme et d’enquêter sur les conditions de son apparition. La première constatation qui s’impose est que les historiens français se sont généralement abstenus d’aborder le problème. En ont-ils seulement pris conscience ? À lire certains ouvrages, par exemple la récente thèse d’Olivier Pétré-Grenouilleau sur la traite, il est permis de se le demander. Ce Nantais, devenu la référence d’un establishment français qui a soutenu sans sourciller le boycott du bicentenaire d’Haïti et le soutien au coup d’État franco-américain de 2004 à Port-au-Prince (bilan provisoire : 20 000 morts haïtiens) n’explique-t-il pas tranquillement, dès la page 10 de son livre, que c’est la notion même d’ « homme noir» qui fonde son travail et l’autorise à comparer un esclave enlevé au IXe siècle à l’Afrique de l‘Est pour être voué à un usage domestique en Mésopotamie à un esclave déporté mille ans plus tard d’Afrique de l’Ouest pour être affecté aux plantations d’Amérique et soumis à la réglementation du Code noir ? Pas un instant cet historien – pas plus que ceux qui l’encensent – n’a mis en doute la validité de ce concept d’ « homme noir» qui fonde tout son travail et sous-tend la méthode d’ « histoire globale » dont il se réclame. Et ce sont ceux-là même qui voient dans l’ouvrage discutable de Pétré-Grenouilleau une salutaire avancée de l’historiographie française qui se déchaînent contre moi parce que j’ai osé, dans mon dernier livre publié (Le Crime de Napoléon), faire, mutatis mutandis, un rapprochement entre les massacres commis et rationalisés par Bonaparte en 1802 sur le seul fondement de l’idéologie raciale avec les massacres perpétrés cent quarante ans plus tard par Hitler, certes dans une tout autre proportion, mais sur des principes analogues et parfois avec les mêmes moyens (les gaz). C’est à se demander si derrière l’étrange accusation de comparer Napoléon à Hitler ne se cacherait pas un autre reproche, beaucoup moins avouable, celui-là : avoir osé comparer les victimes (à la peau claire) du dictateur nazi aux victimes (à la peau plus sombre) du dictateur français.

Les premiers résultats de mon enquête me permettent en tout cas de penser que le discours raciste - loin d’être, comme le prétendent absurdement certains «pessimistes» - l’effet d’une détermination de l’espèce humaine, se serait développé en même temps que l’Occident s’efforçait, à partir du XVe siècle, de rationaliser ses pratiques esclavagistes. Au moment où ces pratiques, auxquelles le Code noir voulait donner une sorte de légitimité juridique, atteignaient leur intensité maximale, l’idéologie raciste, déjà largement répandue aux colonies, venait en effet servir de rempart, en Europe, aux attaques visant les excès auxquels la rationalisation de l’institution servile aux Amériques conduisait forcément. Ainsi naquit, à la fin du règne de Louis XV, ce «noir» qu’on retrouve, hélas, encore aujourd’hui (gratifié d’une majuscule) à la une de certains quotidiens français. Le recul du dogme chrétien du monogénisme qui garantissait à l’humanité une origine commune au profit du polygénisme, défendu par des esprits brillants comme Voltaire, étayait ce discours en essayant de séparer les humains en espèces. Mais il fallut attendre le XIXe siècle, au moment où Napoléon rétablissait l’esclavage et massacrait les citoyens français résistant à ce rétablissement, pour que se développe – principalement en France – une idéologie à prétention scientifique destinée à établir au sein de l’humanité une hiérarchie fondée sur la notion de race et empruntée à la taxinomie animalière. Cette idéologie, d’abord exprimée par des théoriciens tels que Virey, pur produit de l’université napoléonienne, était d’abord destinée à démontrer la spécificité du « noir » en même temps que son infériorité. Principalement fondée sur la couleur de peau, elle s’appliqua naturellement à d’autres populations que celles d’Afrique subsaharienne qui étaient réputées d’autant plus inférieures que leur apparence différait de celle de l’Occidental. L’institution de l’esclavage aux Amériques (initialement liée à la production du sucre) fut finalement abandonnée - on le sait - pour des raisons plus économiques et politiques qu’humanitaires. Mais le racisme, devenu vérité officielle et incontestée, était parvenu à son apogée. C’est lui qui justifia les conquêtes coloniales du XIXe siècle et la mise en coupe réglée du Sud – et en particulier de l’Afrique – par un Nord arrogant et moralisateur. Le racisme étant un poison, il ne tarda pas à s’attaquer à ceux là même qui l’avaient inventé et s’en servaient sans vergogne. Passant outre le critère de la couleur de peau, les Occidentaux finirent par se servir du racisme pour ostraciser certains d’entre eux qui étaient jusqu’alors marginalisés ou persécutés selon des critères principalement religieux. L’effroyable ravage de la Seconde guerre mondiale en est l’illustration la plus connue.

Rien ne semble démontrer que les choses aient beaucoup évolué – et tout particulièrement en France - depuis le XIXe siècle. Certes, la défaite de l’Allemagne nazie en 1945 a modéré l’arrogance des tenants de l’idéologie de la race. Mais en réalité, c’est surtout la discrimination visant les Occidentaux qui a été censurée. Telle est bien la constatation d’Aimé Césaire à la fin des années quarante dans son très lucide Discours sur le colonialisme. De fait, aux colonisés, l’idéologie de la race continue bel et bien de s’appliquer sans que la plupart des Occidentaux y trouvent à redire. Y compris à travers le discours ambigu d’un prétendu antiracisme inscrit en toutes lettres à l’article premier de la constitution française.

En ce qui concerne l’ « homme noir», sa définition a été fixée par les thèses exprimées en 1948 par Jean-Paul Sartre dans l’Orphée noir, en préface à l’Anthologie de la poésie nègre et malgache de Senghor. De ce fait, la «négritude», simple slogan littéraire revendiqué par les écrivains des colonies antillaises et africaines durant les années trente, est devenue une référence à prétention philosophique qui valide, aujourd’hui encore, le discours indiscutablement raciste et paternaliste de certains théoriciens qui se prétendent progressistes. En France, l’avatar le plus récent en est l’offensive « noiriste» de la fin de l’année 2005, qui fut vivement soutenue par quelques journalistes fortement imprégnés (à leur insu peut-être) de l’idéologie de la race mais qui avançaient sous le masque commode d’un discours «de gauche».

Il ne faut donc guère s’étonner que ces publicistes aient cherché à enfouir la récente prise de conscience des Français descendants d’esclaves sous le fatras écoeurant d’une «question noire» ni qu’ils fassent la promotion de Français d’origine africaine qui, par pure ambition, ont tenté de s’autoproclamer les porte-parole de deux millions de descendants d’esclaves déportés par la France. Il ne faut guère s’étonner que l’historien Pétré-Grenouilleau soit sorti des limites de son domaine de compétence pour s’en prendre publiquement à la notion même de descendant d’esclave et déclarer que la loi Taubira était de nature à renforcer l’antisémitisme en France.

C’est donc, il me semble, avec cohérence que je m’attache à tirer de l’oubli les personnalités que nul, auparavant, n’aurait osé célébrer en tant qu’anciens esclaves : notamment le chevalier de Saint-George et le général Dumas; que je rappelle - au grand dam de certains - l’importance d’Haïti dans la mémoire française ; que je m’insurge contre les imposteurs qui, sous le prétexte de leur peau, tentent de confisquer la parole aux descendants d’esclaves, que je stigmatise le caractère profondément raciste d’initiatives donnant une valeur à la couleur de tel ou tel Français, que je tiens à rappeler la différence entre la mémoire de l’Afrique, frappée par la traite, et la mémoire des Antilles, des la Guyane et de la Réunion, frappées par une servitude codifiée et rationalisée.

Ma démarche est politique dans la mesure où il me paraît extrêmement important, dans une période marquée par les débats électoraux, d’être particulièrement attentif aux prises de positions des candidats - sans distinction de couleur ou d’étiquette - sur ces différents thèmes. On peut imaginer ceux qui briguent la magistrature suprême suffisamment avisés pour n’être pas surpris d’être sanctionnés, le moment venu, par deux millions de leur compatriotes des Antilles, de Guyane, de Réunion et de France métropolitaine, qui ne leur pardonneraient pas d’avoir confondu leurs problèmes spécifiques avec ceux - tout aussi réels mais différents - de deux cent mille Français originaires d’Afrique, sous le prétexte que tout les « noirs » se ressembleraient.

25 août 2006.
Le Nouvel Obs tenté par l’idéologie de la race ?

par Claude Ribbe

C‘est trop souvent celui qui le dit qui l’est. Claude Askolovitch, dans Le Nouvel Observateur du 20 juillet 2006, tient des propos inacceptables à l’encontre de Raphaël Confiant qui avait réagi à un article de Serge Bilé paru dans ce même hebdomadaire, puis aux attaques de Claude Askolovitch sur son blog. Dans sa critique de l’article, par ailleurs très contestable, de Serge Bilé, Confiant n’a jamais tenu le moindre propos xénophobe. Il n’en est jamais venu aux « menaces et à l’injure raciste » comme le soutient pourtant Askolovitch. Confiant reproche à Bilé d’être opposé à l’indépendantisme et de faire du prosélytisme assimilationniste, une attitude où il voit la propagation de idéologie coloniale. Le problème n’est pas pour Confiant de dénier à Bilé sa qualité de Français lorsqu’il lui conteste sa qualité de Martiniquais. Si Bilé est considéré comme un « étranger » par Confiant, ce n’est pas du fait qu’il est d’origine ivoirienne - ce qui serait odieux - c’est au contraire parce qu’il est trop français au goût du chantre de la créolité. L’opinion de Confiant étant partagée par de nombreux Martiniquais, il semblerait que la présence de Bilé au JT de Télé-Martinique pose un problème d’autant plus sérieux que le journaliste se sert de cette position pour faire sa promotion personnelle et censurer tous les Antillais qui le dérangent.

N’étant pas martiniquais non plus, je suis tout autant étranger que Bilé aux yeux de Confiant. Je ne vois dans ce jugement aucune «xénophobie». Le procès instruit par Claude Askolovitch est donc fondé sur la mauvaise foi puisqu’il fait dire à l’écrivain des choses qu’il n’a jamais dites. N’étant pas martiniquais, je n’ai pas forcément, sur la Martinique, la même vision que Confiant. Né à Paris, je suis parfois moi-même parfois accusé (injustement) d’assimilationnisme à Fort-de-France. Cela ne m’empêche pas de défendre Raphaël Confiant lorsqu’il est attaqué à tort et accusé de tenir des propos qu’il n’a pas tenus. Un Martiniquais n’aurait pas le droit de critiquer Bilé sans être aussitôt taxé de racisme et de xénophobie ? Étrange…

En ce qui concerne Serge Bilé, sans nécessairement m’inscrire dans le débat sur le bien-fondé de la cause indépendantiste, je rejoins Confiant lorsqu’il critique le discours colonial de ce journaliste et l’usage abusif qu’il fait de la couleur de sa peau pour tenter de prendre la parole au nom des Antillais et de s’approprier une histoire (celle de l’esclavage) qui n’est absolument pas la sienne. On a trop tendance, en France, à vouloir cacher l’histoire de l’esclavage derrière celle de la traite. On a trop tendance à couvrir la voix des Antillais par des hauts-parleurs au masque noir. C’est en ce sens que Confiant parle de «nègre à blanc». C’est en ce sens que je dis Bilé «françafricain». On peut, hélas, être « françafricain » sans être né en Afrique.

Mais ce n’est pas le plus grave. Serge Bilé, sous le prétexte de soutenir certains dirigeants du Cran (le conseil des associations «noires» qui n’est représentatif que de certaines associations franco-africaines), dirigeants par ailleurs très contestés au sein même de leur organisation, véhicule - y compris sur l’antenne du service public - une idéologie que je réprouve et combats : celle de la race. C’est au nom de la condamnation de cette idéologie que j’ai critiqué Bilé de même que j’ai tancé Claude Askolovitch qui, dans son blog, semble approuver implicitement cette doctrine répugnante.

J’irai plus loin. Je crains que Le Nouvel Observateur - à l’instar de quelques autres journaux dits « de gauche» - ne s’engage parfois inconsidérément dans la voie de l’idéologie racisante qui passe obligatoirement par la glorification de Français d’origine africaine présentés comme des modèles aux Antillais, qui, eux, sont systématiquement dénigrés. J’en veux pour preuve le ton fort ambigu des dossiers sur les « Noirs » en France (avec une curieuse majuscule) où naturellement, les voix discordantes et réfractaires au discours « noiriste» – celle de Confiant ou la mienne en particulier – ne sont jamais sollicitées ni relayées ; la manière - systématiquement insultante et méprisante - dont Le Nouvel Observateur a rendu compte de mes deux derniers ouvrages (Le chevalier de Saint-George et Le crime de Napoléon). Quant à soutenir insidieusement que j’ai «assimilé» Napoléon à Hitler, c’est bien malhonnête de la part de Claude Askolovitch. Reproche-t-il à Olivier Pétré-Grenouilleau d’assimiler l’esclave mésopotamien du ixe siècle à l’esclave français du xviiie sous le prétexte que l’un et l’autre sont « noirs », même si tout les sépare ? Dans une voie déjà ouverte par Le discours sur le colonialisme d‘Aimé Césaire, je n’ai fait, pour ma part, que comparer (comparer n’est pas assimiler) les victimes gazées par Napoléon en 1803 au nom de la race aux victimes gazées par Hitler 140 ans plus tard au nom du même principe de la race dont se réclament, hélas, des gens comme Bilé ou des organisations comme le Cran ou la tribu Ka. L’humanité étant, selon moi, une et indivisible, je ne vois pas pourquoi je ne comparerais pas un être humain à un autre être humain, leur couleur de peau fût-elle différemment nuancée. En ce sens n’ai-je aucune leçon d’antiracisme ni d’anticolonialisme, à recevoir du Nouvel Observateur. Le fait de publier Bilé dans ses colonnes et d’ouvrir des dossiers sur les «Noirs» (avec une majuscule) ne suffit pas à placer a priori ses collaborateurs au-dessus de tout soupçon. Bien au contraire. La dérive d’Askolovitch en est une preuve flagrante aux yeux de tous les Antillais et de tous les Africains de France qui sauront s’en souvenir.



L’étoile noire ? Y’a bon !


Après la tentative avortée (grâce à l’action de quelques républicains vigilants) de transformer la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage du 10 mai 2006 en une bamboula de «noirs» orchestrée par une association autoproclamée «représentative» desdits «noirs», les grognards du front raciste français récidivent en s’appuyant sur une initiative particulièrement honteuse de deux fonctionnaires de l’Institut national d’études démographiques (Ined).
Patrick Simon et Martin Clément - tel est le nom de ce duo d’apprentis sorciers - voudraient avoir recours au comptage ethno-racial pour mettre les Français en fiches ! Dans la foulée, deux « spécialistes » d’une prétendue «question noire», Jean-Baptiste de Montvalon et Laetitia Van Eeckhout, journalistes du Monde, font, dans l’édition de ce journal datée du dimanche 2 juillet, une relation bien indulgente de cette expérience pourtant révoltante et contraire à tous les principes de la République. Le compte-rendu s’accompagne d’une nouvelle tentative de donner une légitimité aux racistes du Cran dont les élucubrations sont mises au même niveau que les déclarations des responsables du Conseil français du culte musulman ou du Crif ! À en croire ces journalistes, un «débat» serait désormais ouvert et, selon une enquête (conduite par l’Ined pour justifier sa propre démarche !) l’ «opinion» française (sans doute « caucasienne ») serait « plutôt favorable » au marquage racial. Voilà qui ne fait que confirmer d’autres sondages, plus sérieux, hélas, qui nous annoncent qu’un Français sur trois se targue d’être raciste et se reconnaît dans les idées de l’extrême droite.
Ainsi, les «Noirs» (toujours avec la majuscule qu’affectionnent certains collaborateurs du Monde) «ratifieraient» l’étoile noire dont quelques racistes tenteraient de les affubler. Y’a bon ! Marqués au fer des statistiques et contents de l’être. C’est à peine si les journalistes constatent (avec un regret peu dissimulé et un étonnement clairement affiché) que « les Français d’outre-mer ne semblent pas prêts pour autant à se ranger dans la même «catégorie» que leurs concitoyens d’origine africaine ». Pourtant Le Monde, à la fin du mois d’avril dernier, n’avait pas hésité à titrer à la une, sur la foi d’un sondage bien surprenant, que «l’Outre-mer plébiscite le Cran». Rien de moins. En réalité, le sondage n’exprimait que le point de vue d’un «échantillon» d’Ultramarins de métropole, échantillon construit on se demande comment. À partir de fichiers « ethno-raciaux» déjà existants, peut-être ? Dans cette logique, un but marqué par l’attaquant Henry est-il un but français ou un but «noir» ? Sûrement pas un but antillais en tout cas, tandis que l’écrivain Claude Ribbe, a la chance d’être qualifié de « guadeloupéen» par un autre journaliste (Le Monde des Livres du 2 juin) qui, perdant tout sang-froid, semble par ailleurs confondre la critique littéraire et l’injure.
Au moment où un raciste déclaré, Patrick Lozès, certes fils d’un ministre de Cotonou, mais désavoué par la plupart des Africains de France, fait sa tournée aux Antilles pour essayer de convaincre les Ultramarins qu’ils ne sont que des «noirs» comme lui et donc représentés par lui, ce petit coup de pouce tombe à pic, de même que la publication du sondage douteux venait à point nommé fin avril pour préparer les esprits aux assises de l’organisation ségrégationniste créée de toutes pièces par Pap Ndiaye et ses amis aux fins de soutenir les Pétré-Grenouilleau et autres négriers en extase devant le rôle positif de Napoléon dans la colonisation française.
On ne doute pas que Patrick Lozès disposera d’une tribune complaisamment offerte par un Serge Bilé qui se défend même plus d’être un militant du Cran bien disposé à répandre - en se servant sans trop de gêne des antennes du service public - l’idéologie de la race en Martinique (faute de pouvoir désormais, faute de lecteurs, la répandre ailleurs). Il ne se vantera pas, en revanche, du fait que les écrivains Raphaël Confiant et Aimé Césaire ont refusé de le recevoir, lui et son ami Tin, un activiste sans doute fort méritant dans son engagement pour les « gays, lesbiennes et trans » de la Martinique (tel est en effet l’objet de son association An nou allé), mais peu estimable dans son discours de cuistre validant l’idéologie de la race, fût-il entrelardé de citations de Jean-Paul Sartre.
On a bien compris le but de cette provocation : tenter de monter les Français d’Outre-mer contre les Français d’origine subsaharienne, donc réaliser exactement l’inverse du programme annoncé. La préoccupation de ces nouveaux auxiliaires coloniaux est en effet d’empêcher tout consensus qui se fonderait non pas sur le fantasme européen de la couleur de la peau, mais sur des réalités historiques et culturelles : les ravages causés par l’esclavage, la traite et l’expansionnisme occidentaux, par exemple. Ils ont au contraire pour dessein d’en occulter la mémoire, de diviser les Africains du nord et du sud en fonction de leur couleur de peau et, bien sûr, en exaspérant les Français par de prétendues revendications identitaires des «noirs», favoriser l’ascension de l’extrême droite en assurant, une fois de plus, à Jean-Marie Le Pen une présence au second tour. À partir du moment où des représentants autoproclamés des « noirs » ne verraient plus que des « noirs » là où l’on pourrait voir des Français, faut-il s’étonner que le président du Front national, reprenant les propos d’Alain Finkielkraut, se plaigne qu’il y ait trop de « noirs » dans l’équipe de France de football ? Et quand les supporters de l’équipe espagnole ponctuent de cris de singe les actions de nos Ultramarins, faut-il s’étonner qu’une certaine presse française fasse preuve d’une résignation amusée ?
Il serait temps que les racistes, quelle que soient la couleur de leur peau, quelle que soit la notoriété des institutions dont ils se servent pour tenter de colporter leur infâme camelote, prennent conscience que leur petit jeu ne trompe personne et surtout pas l’Outre-mer. Les politiques aussi devraient prendre en compte le fait que les Antillais, Guyanais et Réunionnais sanctionneront systématiquement - et partout en France - toute tentative de céder à ces démons d’un autre âge.
Ainsi, l’approbation du comptage « ethno-racial», comme diraient certains plumitifs avec l’élégance qui leur est propre, pourrait coûter très cher au moment d’un autre comptage : celui des voix de certains candidats soucieux de briguer un mandat ou de conserver un siège.
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