LES DEGATS COLLATERAUX DE LA TOLERANCE ZERO: DES CRS PRIS EN FLAG !
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Quand les représentants de la force publique en viennent à terroriser ceux qu'ils sont censés protéger, il faut s'inquiéter pour la santé de la démocratie.La France connaît une crise de sens et de valeurs, comme le démontre encore plus cette RIPOURISATION évidente des policiers depuis que leur ministre de tutelle a entrepris de s'inspirer du concept de la "Tolérance Zéro" apppliqué aux Etats-Unis. Sarkozy, candidat à la présidentielle depuis 4 ans, à sacrifier l'éthique en voulant éblouir l'électeur du Front National. En prétendant sonner la fin de l'ère du laxisme selon lui, le ministre a focalisé son action sur la répréssion de la délinquance, démontrant une hyperactivité législative qui ne pouvait que conduire à ce que nous voyons aujourd'hui: une impasse et la peur partout
Onze nouvelles lois inutiles, démagogiques, xénophobes et surtout inopérantes, tout ça en quatre ans seulement, voici le bilan pitoyable du prestidigitateur de la place Beauvau qui aspire à la magistrature suprême en France.Sarkozy voulait impressionner son monde en tapant plus vite, plus fort, plus tôt, il s'est planté magistralement, ce que prouve l'augmentation exponentielle des violences aux personnes, les scènes de guerrillas urbaines dans les "banlieues" où les voitures brûlent tous les jours et, phénomène inquiétant, les phénomènes des embuscades ciblant priotitairement les forces de l'ordre, voire les caillassages de leurs véhicules s'accompagnant parfois de séances de tabassage quand les fonctionnaires tombent entre les mains des "insurgés" .
En basculant dans la surenchère sécuritaire pour montrer au peuple ses petits muscles, le ministre de l'intérieur a armé et surarmé les fonctionnaires de police,contribuant à faire d'eux des rambos et terminators au service de la politique sécuritaire sans discernement. Plus grave,en imposant la culture du résultat à la mode Etatsunienne, le ministre de l'intérieur a plongé les fonctionnaires de police dans une logique de rentabilité à tout crin et developpé un sentiment d'impunité croissant chez ces derniers, favorisant ainsi toutes les dérives inimaginables. De la démagogie sécuritaire d'un ministre-candidat aux résultats chiffrés demandés par la hierarchie aux flics-cow boys, la voie des bavures en série était toute ouverte.
Entre les équipages de CRS de la compagnie républicaine de Deuil la Barre ( 95) qui se permettaient de racquetter des conducteurs de taxi sur l'autoroute A1, les policiers à peine majeurs qui violaient des prostitués dans leur commissariat de St denis (93), la bande de fonctionnaires de police qui tabassaient l'athlète Eunice Barber aux abords du Stade de france et les CRS de la compagnie républicaine de Strasbourg (67) qui fournissaient de faux témoignages ayant conduit à l'emprisonnement de quatre jeunes hommes à Lille ( voir article Le Monde,ci-dessous),il n'y a qu'un seul et unique dénominateur commun: la faillite de la politique ultrasécuritaire d'un homme en campagne présidentielle depuis 2002.Nicolas Sarkozy voulait passer au Karcher les délinquants, les racailles et autres criminels, il a reussi à transformer les fonctionnaires de police en de vulgaires malfrats en tenue. L'électeur du Front National doit apprécier "l'exploit" du petit Hongrois qui voulait le séduire.
Alert2neg
LE MONDE | 02.12.06
Par Geoffroy Deffrennes
Quatre CRS ont menti. Et ce mensonge a conduit à la prison de Sequedin (Nord), du 25 octobre au 29 novembre 2006, quatre jeunes hommes. C'est une cassette de vidéo surveillance qui a permis mercredi 29 novembre la relaxe de Sofiane Lamouchi, 22 ans, Alexandre Delannoy, 28 ans, Bernard Uras, 26 ans, et Hocine Neggazi, 25 ans, qui ont passé un mois et demi en détention provisoire.
Les faits remontent au 23 octobre. Quatre agents de la compagnie républicaine de sécurité 37 de Strasbourg, en "mission de renforcement de lutte contre la violence urbaine", patrouillent dans la zone commerciale de Faches-Thumesnil, dans la banlieue de Lille. Selon leurs procès-verbaux, un groupe de jeunes les injurie en langue arabe, qu’"ils ne comprennent pas" ; lors du contrôle, les jeunes se rebellent. "D’autres individus hostiles surgissent". Sofiane Lamouchi est maîtrisé au sol, "un cordon de vigiles du centre commercial vient aider" les CRS. "Attaqués par les camarades de Sofiane, alors qu’ils l’embarquent dans leur véhicule", les CRS font usage de gaz lacrymogène. Puis, un "émeutier" se rend au commissariat central de Lille dans l’intention d’en découdre : les CRS reconnaîtront Alexandre, qui avait donné "un coup de pied dans le dos" à l’un des leurs.
Quant à Bernard Uras et Hocine Neggazi, ils sont remontés dans leur voiture, ont pris un rond-point à contresens... Résultat : accident, contrôle d’identité, alcoolémie et arrestation. Mais seule cette dernière partie du récit était exacte, le reste relevant de la fiction. Même le brigadier-chef local de Wattignies, le seul au départ à avoir regardé l’enregistrement des deux caméras, a rédigé un procès-verbal très éloigné des images.
Si l’on ajoute que l’un des prévenus disposait d’un casier judiciaire déjà chargé (vol avec violence, outrage, menace d’une arme), tout était réuni pour envoyer en prison des innocents. "C’est ainsi, rappelle Me Stéphane Bulteau, défenseur de M. Lamouchi, qu’un appel a été rejeté le 8 novembre à Douai, sans un regard à la vidéo !" Seul l’embouteillage de dossiers avait permis le renvoi de la comparution immédiate, offrant le temps aux avocats de travailler et de voir les 6 minutes de bandes deux jours avant l’audience du 29 novembre.
Le juge Christophe Courtalon a le sentiment d’avoir été floué. "Je voulais visionner la cassette uniquement pour comprendre ce qui avait provoqué l’intervention, pas pour vérifier le déroulement des faits. Je n’ai jamais imaginé que des agents assermentés puissent mentir."
Le procureur de Lille, Philippe Lemaire, a vu la cassette après la relaxe : "Ce qui a frappé le tribunal, c’est le décalage entre une procédure de grande clarté et la réalité de la vidéo." Mais M. Lemaire évoque "des images compressées, privées de son" : "On ne peut connaître la nature de l’échange verbal. Le terme mensonge me semble fort. Il faut se remettre dans le contexte anti-émeutes. Il ne s’agissait pas d’enfants de coeur." Le procureur estime seulement que le récit des CRS "relève de la commission de déontologie."
"ESCROQUERIE AU JUGEMENT"
Les avocats n’ont pas l’intention de laisser enterrer l’affaire. "Je songe à déposer une plainte pour "faux et usage de faux", explique Me Antoine Berthe, défenseur d’Alexandre Delannoy. Agent de maintenance à la SNCF depuis 1995, il n’a heureusement pas perdu son emploi. Son supérieur hiérarchique l’a décrit comme "de grande rigueur et d’un sérieux absolu, souvent nommé responsable de nuit". Mais le 9 octobre 2003, il avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour outrage - "A l’époque, il s’était défendu seul, avait laissé filé", dit Me Berthe - et la version des CRS pouvait transformer le sursis en prison ferme. Me Nicolas Brazy, défenseur de MM. Uras et Neggazi, évoque "une tentative d’escroquerie au jugement", puisque les CRS réclamaient chacun 1 500 euros.
Le procureur de séance, Jean-Philippe Navarre, était sidéré. On voit Sofiane Lamouchi, au sol, menotté et frappé ; il grimace car son bras est tordu quand on l’emmène. Alexandre Delannoy se contente de porter le blouson de son copain, s’appuie sur une vitrine, demeure à distance. Aucun attroupement. "On voit des clients passer tranquillement au milieu de la scène avec leur chariot de supermarché", note le juge Courtalon. Les vigiles aident les jeunes à se laver les yeux des jets gratuits de lacrymogènes.
Les CRS étaient à la fois victimes, uniques témoins, accusateurs, et assermentés. La vidéo aurait pu ne jamais être utilisée. Désormais, elle est sous scellés.
POLICE SPECTACLE AUX MUREAUX !
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