Reproduction socio-raciale : Méfiance scolaire pour les minorités américaines noires et hispaniques
19/10/2006

Les mécanismes par lesquels se transmet le capital culturel, les attitudes vis-à-vis de l’école et les préjugés par rapport à cette institution sont de première importance pour comprendre l’espace socio-racial qui en découle, la place des uns et des autres, des minorités ethniques notamment dans la société états-unienne contemporaine. L’ONG Public Agenda se fixe comme objectif de réduire le gap, l’écart racial entre la majorité blanche et les minorités noire et hispanique au plan scolaire. C’est en ce sens qu’elle a produit une étude basée sur des sondages téléphoniques de parents d’élèves [1 379], d’élèves [1 342] et d’enseignants [721] inscrits dans les écoles publiques afin de détecter les freins par rapport à l’école dans les milieux africains américains et hispaniques.





Des résultats malheureusement trop attendus, mais quelques points laissant l’espoir subsister.





Le niveau social des familles importe et les classes élevées rencontrent moins de problèmes à l’école, les parents n’y déplorent pas un climat particulièrement nuisible à l’enseignement. Les minorités se plaignent davantage des problèmes d’armes, de bagarres à l’école et les enseignants de ces établissements publics mettent à l’index le manque d’implication des parents mais aussi le soutien insuffisant des administrations.



Le climat scolaire apparaît comme un point très net différenciant l’école des minorités de celle de la majorité blanche.

Les Africains Américains sont beaucoup plus exposés à un environnement scolaire néfaste, que leurs camarades blancs. 30% d’entre eux estiment que les enseignants passent le plus de temps à régler des problèmes d’ordre et de discipline pendant les cours, contre 14% pour les jeunes Blancs. Plus de 51% parlent des problèmes d’écarts de langages de la part des élèves contre un tiers pour les Blancs. Les Hispaniques rencontrent également ce problème d’environnement scolaire, mais relativement moins que les Africains Américains.





Ce qui est par contre intéressant c’est une certaine logique de rattrapage du gap scolaire chez les jeunes Africains Américains, et une conscience claire du potentiel non exploité. Ils disent en majorité que l’école leur apprend des choses qu’ils ne savaient pas ou qu’ils détestaient, et 8 sur 10 pensent que l’école devrait relever ses standards. Ils sont pour une éducation de niveau plus élevé même si cela doit passer par des cours d’été.

De plus, 60% des jeunes Blacks pensent qu’ils pourraient mieux faire.





Ces éléments que l’on pourrait retrouver dans les banlieues européennes où les jeunes noirs et autres minorités vont à l’école illustrent le croisement des dimensions sociales et raciales des problèmes des sociétés modernes et leur reproduction en discriminations, en inégalités, en exclusion. Le savoir, l’étudier, l’objectiver est déjà prendre la mesure du gap à combler.





Source : www.publicagenda.org

Afrikara
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1438