Sommes-nous plus permissifs que les religieux qui ne sont pas des extrémistes ?
lundi 16 octobre 2006 , par Mehr Licht
Afin que nos amis Français s’aperçoivent qu’ils ont une longueur d’avance sur nous quant à la laïcité dans les lieux d’administration publique, je me permets de les inciter à lire cet article.
Pendant que dans des pays musulmans comme la Tunisie, dont le gouvernement de ce pays vient de lancer une offensive contre le voile « Hijab », contre ces tenues « d’inspiration sectaire » dit-il. Nous au Canada et au Québec par extension, nous nous demandons encore si nous ne devrions pas permettre dans nos écoles et autres lieux publics, des permissions sectaires religieuses. Serions-nous plus permissifs ou moins intelligents que nos amis musulmans tunisiens ?
Je viens de lire dans la presse écrite, que lors de réunions publiques organisées durant le mois du Ramadan, plusieurs dirigeants tunisiens de haut rang,
avaient mis la population en garde contre le « Danger » que représente ces habitudes vestimentaires, vecteur d’obscurantisme. Le voile, a dit le ministre des affaires étrangères monsieur Abdelwaheb Abdallah, est « un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques ». Et nous, au Canada, au Québec, serions-nous plus islamistes intégristes que nos amis musulmans de Tunisie ?
Cela ne se termine pas là, car qualifiant le voile de « signe distinctif d’une frange pure et renfermée sur elle-même », le ministre tunisien de l’intérieur, Rafik Belhaj Kacem, y voit le « symbole d’une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes ». Serions-nous moins modernes que nos amis musulmans de Tunisie ? Les individus dont je cite les propos, à ce que je sache ne s’appellent pas Dupont ou Dupond, mais ont bien des noms à consonance arabo musulmane.
Cela n’est toujours pas terminé, et c’est justement ça qui fait que nous au Québec et au Canada par extension, nous soyons encore en train de chercher des solutions aux divers particularismes religieux. Toujours en Tunisie, où d’ailleurs bien des Québécois y vont en touristes et où ils semblent aimer l’ouverture d’esprit du gouvernement quant à la liberté des femmes, ils devraient ramener chez eux ce que dit le secrétaire général du RCD, ( Rassemblement Constitutionnel Démocratique) monsieur Hédi M’henni, « autoriser le voile provoquerait une véritable régression et une atteinte à l’un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l’individualité du pays ».
Les autorités tunisiennes insistent notamment, pour qu’une circulaire interdise le port du Hijab « dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics » soit bien appliquée. Ils n’y vont pas par le dos de la cuillère les dirigeants musulmans tunisiens ! Cette circulaire interdit le port du voile depuis 1990.
Un couteau dans nos écoles
Mais nous, pendant ce temps, nous permettons des écoles rabbiniques, des kirpans dans nos écoles, des temps particuliers pour la prière, des endroits spéciaux pour la gymnastique des musulmanes, des turbans sur la tête de certains officiers de la gendarmerie royale du Canada, et en plus nous sommes en train de nous demander si un tribunal islamiste « Charia », ne pourrait pas faire le pendant aux tribunaux officiels sur tout les territoire canadien. À quand la Burka ?
Je crois sincèrement qu’on a des leçons à prendre non seulement des tunisiens, mais aussi de la laïcité française et des questions que commencent à se poser certains ministres britanniques quant à tous les symboles religieux.
Pourquoi pas la burka ?
Je pense sincèrement que la religion et les signes qui les distinguent, n’ont pas leur place dans les écoles ou tout autre lieu administratif public. Leur interdiction éviterait bien des problèmes d’identification raciste. La religion devrait être une affaire privée et s’enseigner dans les églises, les temples, les synagogues et les mosquées. Si certains désirent malgré tout voir leurs enfants se prévaloir de tout ce qui touche à leur religion, qu’ils payent à leur progéniture des écoles privées, non subventionnées par l’État. Tout individu a le droit de pratiquer sa religion au Québec et dans le reste du Canada, mais cela n’est pas une raison pour que nous devenions plus permissifs que bien des croyants qui sont prêts à se plier à une loi laïque.
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Les dirigeants musulmans de la Tunisie nous font toute une leçon de laïcité. Bravo !
Mehr Licht
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