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Le Devoir
LES ACTUALITÉS, mardi 17 octobre 2006, p. a8
Kanesatake: un rapport critique la
gestion de James Gabriel
PC
Un rapport préliminaire dont Radio-Canada a obtenu copie jette de sérieux doutes sur la
gestion des fonds attribués par le fédéral au Conseil de bande de Kanesatake pour assurer la sécurité sur le territoire entre 2003 et 2005.
Selon le rapport du ministère fédéral de la Sécurité publique, l'ancien chef du conseil James Gabriel n'a pas exercé une
gestion financière prudente, transparente et efficace tandis que s'envenimait la crise politique, après l'échec de son opération policière contre le crime organisé le 12 janvier 2004.
Le rapport soutient que certains policiers embauchés par James Gabriel pour l'opération ont facturé leur salaire et leurs dépenses deux fois pour la même journée. De plus, ces mêmes policiers ont vu leur taux horaire doubler en l'espace de quatre mois.
Par ailleurs, le chef de police nommé par James Gabriel, Terry Isaac, a touché un salaire de 197 914 $ pour 11 mois de travail et a reçu, à plusieurs reprises, deux chèques pour la même semaine de travail. En outre, M. Issac a pu acheter pour une somme insignifiante trois véhicules appartenant à l'ancien corps policier de Kanesatake après sa dissolution en novembre 2005.
L'enquête révèle aussi que, parmi l'importante quantité d'armes achetées au moment de la crise pour armer les policiers autochtones travaillant à Kanesatake, on retrouve de l'équipement non conforme, comme des silencieux. Une partie des armes aurait depuis disparu.
Le document révèle également l'existence d'une corporation fantôme qui aurait permis à James Gabriel de faire certaines dépenses sans que ses opposants au Conseil de bande ne le sachent.
Enfin, le rapport soulève des questions sur la
gestion financière exercée par la firme PricewaterhouseCoopers, fiduciaire du Conseil de bande, sous tutelle administrative depuis 2003.
L'ancien chef James Gabriel se défend de toute malversation et soutient que le ministère de la Sécurité publique a approuvé chaque facture qu'il lui a fait parvenir. Le Grand chef actuel de Kanesatake, Steven Bonspill, est outré par ce qu'il a lu dans le rapport. «On a besoin d'une enquête pour trouver la vérité sur ce qui s'est passé de 2003 à 2005 concernant les événements de janvier 2004», affirme-t-il.
Le rapport final est présentement entre les mains des avocats des ministères fédéraux des Affaires indiennes et de la Sécurité publique qui en étudient toutes les implications. Des procédures judiciaires pourraient être engagées contre certains individus.
En tout, Québec et Ottawa ont dépensé depuis janvier 2004 près de 34 millions $ pour assurer la sécurité à Kanesatake, où vivent 1300 habitants. La grande partie de cette somme, plus de 25 millions $, a été déboursée par la Sûreté du Québec.
Catégorie : Actualités
Sujet(s) uniforme(s) : Autochtones et amérindiens; Relations autochtones/gouvernement
Type(s) d'article : Article
Édition : 2
Taille : Moyen, 328 mots
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Doc. : news·20061017·LE·120627