1. Edito du n° 20 de Rébellion : Guignol’s
band
De : "pierrecarbonne31"
pierrecarbonne31@yahoo.fr
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Message : 1
Date : Jeudi, 5. Octobre 2006 15:01
De : "pierrecarbonne31"
pierrecarbonne31@yahoo.fr
Objet : Edito du n° 20 de Rébellion : Guignol’s
Edito du n° 20 de Rébellion
Guignol's band
On n'avait jamais vu çà sous la cinquième
république. Une campagne présidentielle si
morne que personne ne semble s'y intéresser. Ah,
bien sûr, les médias et les instituts de
sondages se penchent régulièrement sur les micro
rebondissements de ce mauvais
spectacle, mais que voulez-vous c'est leur gagne
pain. Les français des classes populaires
sont plus occupés par des préoccupations de
survie quotidienne. Ils sont déjà résignés à
voir un médiocre occuper l'Elysée.
A Gauche, le cirque de la désignation du candidat
du P« S » n'offre que l'image d'une
guerre des clans sans pitié. Les coups bas
pleuvent entre les prétendants sans que nous
voyions dans cette foire d'empoigne d'autre
raison que la soif du pouvoir suprême. En
effet, ils sont tous d'accord pour accepter le
diktat libéral et ne souhaitent surtout rien
changer. Si on peut penser que le destin
politique de Ségolène Royal risque d'être piétiné
par les « éléphants » de son propre parti, il
reste que la fadeur de ses déclarations
compassionnelles cache mal son absence de
programme.
En face, ce qui est bien avec Sarkozy c'est qu'il
ne cherche même pas à cacher son projet
ultra-libéral. Pouvant compter sur le soutien des
médias pour présenter de manière
sympathique ses prises de position, il peut se
lâcher et assumer sans complexe son rôle
de candidat de l'oligarchie.
Au niveau de la politique intérieure, nous
l'avons déjà vu à l'oeuvre. Sous des dehors de
fermeté, il entend bien laisser la situation se
dégrader. L'insécurité permettant de
verrouiller d'avantage la société, il aurait tort
de se gêner.
Enterrant définitivement le gaullisme, Sarkozy a
déjà fait allégeance à son maître
américain. Son positionnement pro atlantiste et
sa sympathie affichée pour le sionisme, ne
laisse planer aucun doute sur sa future politique
extérieure. Le peu d'indépendance
nationale qui restait à la France sera bradé par
un nain politique fasciné par le néo-
conservatisme Us.
Sarkozy connaît parfaitement son rôle. Il sait
qu'il doit en finir avec les dernières
résistances populaires à l'intégration au système
du turbo capitalisme, qu'il doit imposer
la précarité absolue, détruire les dernières
protections sociales et briser les barrières
nationales. Cela, il entend le mener à bien pour
remercier ses puissants protecteurs des
milieux des affaires et de l'argent.
Et les autres candidats ? Dans tout cela, ils
passent inaperçus. Après le ralliement de
Chevènement à Ségolène (le « miraculé de la
République » n'est pas à une erreur politique
près), il faut bien dire que le camp
souverainiste au sens large fait pâle figure. Philippe de
Villiers, téléguidé pour rafler des voix au FN
avec sa surenchère islamophobe, peine à
trouver une crédibilité. A l'Extrême Gauche, à
force de prêcher l'unité on se dirige vers de
multiples candidatures. Le naufrage du PCF
aiguise, certes, les appétits trotskistes. Mais la
vigilance des cadres du P « S » qui ne veulent
pas voir se reproduire le scénario de 2002,
risque de rendre difficile la collecte des
signatures de parrainage pour les formations
gauchistes.
En effet, l'ombre de Le Pen plane sur cette
campagne si tranquille. Le vieux leader sait que
les événements travaillent pour lui. Mais le
régime lui laissera-t-il jouer son dernier coup ?
Là, est la seule question intéressante de cette
élection. Le système sait que même si le FN
ne représente pas un danger en lui-même, il peut
participer à une radicalisation des
masses populaires. A partir de là, le pouvoir
aurait du mal à maîtriser son scénario,
comme il le fit en 2002. Le virage « national
populaire » de sa ligne, même si elle n'est
qu'une stratégie de marketing, amène les français
à s'interroger sur la responsabilité de
leurs élites dans l'état catastrophique du pays.
Cela est un danger que nos bons dirigeants
ne souhaiteront peut-être pas courir. Même si
cela implique de retirer son masque
démocratique à leur domination.
A quelques mois des élections, nous en sommes
donc là. Certaines choses peuvent
encore survenir pour troubler le calme de la
campagne. Cela ne viendra pas des mandarins
des partis institués, mais partira des marges du
jeu politique. Dans ce vaste « En dehors
» se retrouvent des électrons libres qui, en
toute autonomie, agissent pour faire éclater les
consensus et créer de nouvelles convergences.
Issus de divers horizons, ce sont des
réprouvés des partis officiels, ils font partie
du camp grandissant de ceux qui « ne jouent
plus », qui ont émis quelques doutes à l'égard
des dogmes intangibles de la Pensée
unique, de celle qui empêche réellement de penser
; ces gens serviront peut-être de base
à l'émergence d'un vaste mouvement social
patriotique. Mais cela supposerait une
articulation de leurs préoccupations
oppositionnelles avec la pratique sociale du
prolétariat (la critique théorique doit devenir
pratique critique), la formulation claire de
finalités en rupture avec le système, une
projection vers l'au-delà du capitalisme, la
reprise en main concrète de l'idée que le capital
n'est pas la fin ultime de l'histoire
humaine et que la financiarisation et la
commercialisation de toute activité est une utopie
malsaine. Nous souhaitons promouvoir cette parole
de rupture et encourageons chacun à
participer à sa formulation aux antipodes du
grand guignol médiatique. Nous avons
encore le droit à la parole, prouvons que nous
avons des choses à dire en nous opposant
au règne universel de la marchandise et à son
discours mensonger…
Le n° sera bientôt disponible contre contre 3
euros ( frais de port compris) à
notre adresse postale :
Rébellion c/o RSE – 62124 – 31020 TOULOUSE -
cedex 2. France.
http://rebellion.hautetfort.com
rebellion_larevue@yahoo.fr