Manifestations de colère contre Israël à Paris
LE MONDE | 31.07.06 | 14h40
• Mis à jour le 31.07.06 | 14h54
Le bombardement de Cana a suscité des condamnations de la quasi-totalité des
partis politiques français.
Dans un communiqué diffusé dimanche soir, l'UMP a "renouvelé son soutien" au
président de la République "pour un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient".
François Hollande, pour le Parti socialiste, a estimé que ce bombardement
"appelait une réaction de la communauté internationale à la hauteur d'une telle
tragédie". Pour Dominique Strauss-Kahn, "l'urgence d'un cessez-le-feu dans le
conflit" a sonné. Ségolène Royal a appelé "les Nations unies et l'Europe à faire
pression pour que les Etats-Unis changent d'attitude". "Plus que jamais
s'imposent un arrêt immédiat des combats et l'installation d'une force
internationale d'interposition", a déclaré Jack Lang.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement s'est déclaré hostile à une
participation française à une force d'interposition, estimant que les objectifs
de la France "ne sauraient se confondre avec ceux de M. Bush". Le PCF a dénoncé
"un affreux crime de guerre".
Dimanche, dans la soirée, 2 000 personnes se sont rassemblées au Trocadéro
pour crier leur "exaspération face au silence de la communauté internationale"
suite au bombardement de Cana. Des banderoles dénonçaient un "génocide des
Libanais" perpétré par Israël. La veille, près de 5 000 personnes avaient défilé
à Paris, "en solidarité avec les peuples libanais et palestinien", à l'appel
d'une quarantaine d'associations et de collectifs propalestiniens et de quelques
partis et syndicats. Parmi eux, SUD-PTT, Union syndicale Solidaires, les Verts,
le PCF, la LCR, le MRAP et l'association France-Palestine solidarité.
Depuis le début des opérations militaires, ce défilé qui a eu lieu avant le
bombardement de Cana, a été le plus important en France et le plus hostile
envers Israël. Des manifestants ont brandi, à côté de photos du chef du
Hezbollah, Hassan Nasrallah, des banderoles affichant la colère, parfois la
haine de l'Etat juif : "Israël, le vrai visage nazi", "Barbarie sioniste,
barbarie nazie", "Sioniste, ADN criminel de l'humanité".
Mustapha Kessous (avec AFP.)