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 Israël se trompe de guerre

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mihou
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mihou


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Israël se trompe de guerre Empty
29072006
MessageIsraël se trompe de guerre

Semaine du jeudi 27 juillet 2006 - n°2177 - Monde

Tribune

Israël se trompe de guerre

Plus Israël tuera de civils, plus il produira de réfugiés, plus grande sera la colère du peuple arabe. La riposte actuelle n'est

pas une méthode pour conquérir la paix ou la sécurité, estime l'un des signataires israéliens des accords de Genève de 2003

par Menachem Klein

Bien sûr, il y a, en Israël, consensus sur « la guerre au nord », comme c'était le cas en 1982 quand toute la nation soutenait

l'occupation israélienne du Liban jusqu'à quarante kilomètres au-delà de ses propres frontières. Mais le terme de « guerre »

employé aujourd'hui par les Israéliens est-il approprié ? « Campagne » conviendrait beaucoup mieux. Comme en 1991, le mot

« guerre » est invoqué par une société civile victime d'attaques de missiles et de roquettes, et non pas, évidemment, parce

que le camp adverse subit de lourdes pertes. Car les projecteurs sont exclusivement braqués sur « nos » propres souffrances

et non sur ce que nous faisons subir aux civils du camp ennemi.
« Terrorisme » est l'autre mot-clé de l'affaire. L'attaque du Hezbollah contre la patrouille de l'armée israélienne a été

qualifiée d'«attaque terroriste» alors qu'il s'agissait d'une opération classique de guérilla. Des années d'exposition à la

terreur ont conduit les Israéliens à utiliser ce mot pour qualifier n'importe quelle attaque à petite échelle dirigée contre eux.

Avec sa charge d'émotion, la notion de «terreur» permet en outre à l'establishment de dissimuler un échec militaire et de

mobiliser l'opinion publique en vue de soutenir une réaction aussi massive que disproportionnée.
Après plus d'une semaine d'une campagne de bombardements intensifs, les dirigeants israéliens étaient toujours incapables

de donner des objectifs politiques clairs et précis à leur opération. Au lieu de quoi ils se sont littéralement déchaînés, allant

jusqu'à des déclarations du type : «Nous ramènerons le Liban vingt ans en arrière» et «nous anéantirons le Hezbollah». Ils

ont oublié qu'en 1982, Israël n'était parvenu ni à éliminer l'OLP, ni à assassiner Arafat au fond de son bunker. De même, en

1956, en lançant l'opération contre l'Egypte de concert avec la Grande-Bretagne et la France, Israël n'a réussi ni à créer un

nouvel ordre au Moyen-Orient, ni à abattre le président Nasser. Aujourd'hui encore, il est important de déchiffrer le

discours que le Hezbollah adresse par son attaque surprise. Or Israël n'y a répondu, comme le plus souvent, que par une

riposte pleine d'arrogance.
Le cabinet israélien a été motivé par la frustration et la colère des Forces de Défense d'Israël à la suite des attaques de

guérilla du Hamas et du Hezbollah qui ont réussi à surprendre l'armée et à lui infliger des pertes sérieuses. Inexpérimentés

dans leurs nouveaux postes, Olmert et Peretz ne jouissaient pas de l'aura propre aux combattants et ont craint de perdre le

soutien de l'opinion publique. Le message transmis par Israël à travers ses attaques n'est aucunement politique mais tout

simplement brutal : «Les blessures reçues nous rendent fous. Pour un mort chez nous, il y en aura dix chez vous.»
Le Hezbollah et le Hamas ont-ils besoin de ce message agressif pour apprendre qu'Israël est une super-puissance régionale ?

Non. Leurs stratégies de guérilla et de terreur s'appuient précisément sur le déséquilibre existant entre une armée régulière

forte et un adversaire vulnérable ainsi que sur la colère populaire exprimée envers l'agresseur. C'est cette colère qui crée ce

que Mao-Zedong appelait « la mer où nagent les combattants de la guérilla ». Une réaction disproportionnée ne rétablira pas

la force de dissuasion militaire des Israéliens.
Bien qu'Israël vise des civils proches des lieux de combat en Palestine comme au Liban, ses objectifs, dans les deux cas, sont

différents. Sur le front palestinien, la règle du jeu est l'unilatéralisme : l'Etat israélien prend seul ses décisions, sans

aucune négociation. L'unilatéralisme n'est pas une tactique ni même une stratégie, c'est un état d'esprit qui s'est emparé de

la psyché collective des Israéliens. Le combat d'Israël à Gaza vise à préserver le concept d'unilatéralisme dont la victoire

électorale du Hamas et ses opérations militaires traduisent l'échec. En évacuant les colonies de Gaza l'été dernier, Sharon

ne voulait pas donner l'impression ne serait-ce que d'un semblant de coordination avec les Palestiniens. Mais il est devenu

clair au bout d'un an que si le leader israélien a bel et bien réussi à remporter un incroyable succès tactique, il n'en a pas

moins été mis en échec au niveau stratégique. En déclarant que l'occupation de Gaza prenait fin avec l'abandon des colonies,

Israël espérait pouvoir en faire un précédent pour annexer des zones de la Cisjordanie, alors qu'il isolait la bande de Gaza

de cette même Cisjordanie et en assurait la surveillance à partir de l'extérieur. Le succès du Hamas dans l'organisation de

l'opération où deux soldats israéliens ont été tués et un troisième fait prisonnier, pose au gouvernement israélien un

problème très difficile : il ne peut pas, en effet, promouvoir un geste unilatéral en Cisjordanie alors même que la faillite de

cette politique se fait chaque jour plus criante à Gaza.
Il est certain que cet échange de messages et de ripostes ne saurait connaître une fin heureuse. Les lourdes pertes des deux

côtés ont déjà écrit avec le sang les nouvelles pages de cette tragédie. Politiquement, Israël est très loin d'une victoire totale

dans cette campagne du nord. Israël n'est absolument pas en mesure d'éliminer le Hezbollah. Et plus nombreux seront les

civils tués ou transformés en réfugiés par Israël, plus grande sera la colère du peuple arabe. La guerre n'est pas une

méthode pour conquérir la paix ou la sécurité.
Quand les combats entre Israël et le Liban s'achèveront et que l'attention se reportera entièrement sur le front palestinien,

il sera temps de tirer les leçons de l'échec de l'unilatéralisme. Après l'effondrement du processus de paix graduel sur le

modèle des accords intérimaires d'Oslo ; après l'échec, en l'an 2000, des pourparlers touchant au statut final, dans lesquels

Israël n'a pas accepté les principes de base proposés par la communauté internationale ; après l'échec actuel de l'approche

unilatérale ; après tout cela, un changement de direction s'avère désormais absolument nécessaire. Au lieu d'essayer

d'imposer aux Palestiniens une solution israélienne, des pourparlers sur le statut final devraient s'ouvrir dans un cadre

bénéficiant à la fois d'une légitimité internationale et d'un réel soutien dans chaque communauté. L'accord de Genève de

2003, les « paramètres » du président Clinton en 2000, la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations unies en 1967,

et la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations unies, qui fut acceptée en 1949, offrent précisément un tel cadre.

Ancien conseiller du ministre des Affaires étrangères israélien Shlomo Ben-Ami et du Premier ministre Ehoud Barak,

Menachem Klein est professeur de sciences politiques à l'université Bar Ilan. Il a été l'un des artisans et signataires de

l'accord de Genève.

source :http://www.nouvelobs.com/articles/p2177/a312817.html
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