Appel pour la formation d’un Conseil représentatif des Antillais et Africains de France
On me demande souvent pourquoi je dénonce le Cran. C’est très simple : le Cran a été formé dans l’urgence et en catimini par un quarteron de petits arrivistes d’origine africaine qui ont cru pourvoir manipuler, dans la foulée de la crise des banlieues et de la campagne anti-Dieudonné, les Antillais et les Africains de France. Avec une incroyable naïveté, ils pensaient se poser en interlocuteurs uniques face à un gouvernement déboussolé par la crise, empêtré dans des préjugés racistes et incapable de gérer la loi Taubira. Avec le soutien de quelques journalistes incultes et d’un cabinet de communication bien connu sur la place de Paris, l’affaire a marché quelques temps. Mais le gouvernement a vite compris qu’il se tirait une balle dans le pied en faisant le jeu de l’extrême-droite. En effet, en se servant du préjugé racial et du communautarisme comme d’un slogan, la propagande faite autour du Cran a fait progresser Jean-Marie Le Pen de plusieurs points. Le Cran a finalement explosé lorsque l’exploitation honteuse et rémunératrice que Patrick Lozès entendait faire de la mémoire de l’esclavage a été révélée. Comment a-t-on imaginé que le Cran puisse prospérer alors qu’il a été imaginé par un Pap Ndiaye, larbin de Pétré-Grenouilleau, l’historien ignorant et menteur qui accuse les Africains d’être responsables de l’esclavage, alors qu’il a été tenu sur les fonts baptismaux par un Pocrain qui a frayé avec les illuminés racistes de la tribu Ka, par un Lozès fils de ministre béninois prosterné devant le pouvoir ?
Quelques agités m’accusent de m’en prendre aux Africains. Je ne m’en suis jamais pris qu’aux Africains racistes et communautaristes, aux demi-solde de la Françafrique, aux lèche-bottes, aux béni-oui-oui, aux défenseurs de Napoléon et de l’idéologie révisionniste.
Les vrais Africains – et ils n’étaient pas nombreux – étaient à mes côtés à Port-au-Prince le 1er janvier 2004 pour célébrer le bicentenaire d’Haïti. Non, nous n’étions pas nombreux, mais parmi nous, il y avait Thabo Mbeki, l’homme qui protège mon ami Jean-Bertrand Aristide au nom des 53 pays de l’Union africaine. Je n’ai donc pas de leçons à recevoir des petits auxiliaires coloniaux à la solde de l’énarchie franchouillarde Béké-Banania.
Puisque le Cran est mort, je propose donc aujourd’hui à tous les Français antiracistes originaires des Antilles ou d’Afrique de se rassembler non pas en fonction du critère absurde et ségrégationniste de la couleur de peau mais en fonction de leurs origines et de leurs problèmes spécifiques en formant, dans un esprit de transparence et de respect des autres, un Conseil représentatif des Antillais et Africains de France.
Claude Ribbe
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