Economie
:: Femmes entrepreneurs
Encore beaucoup d’obstacles à surmonter
La contribution des femmes dans le développement du pays est incontestable. Seulement, elles sont souvent confrontées à des réalités qui ne permettent pas l’épanouissement de leurs activités. L’intégration du genre dans l’entrepreunariat est un des moyens pour les surmonter.
71,9 % des hommes et seulement 28,1 % des femmes occupent des postes de cadres supérieurs ou moyens. De plus, si les femmes présentent un niveau d’instructions plus élevé, elles travaillent surtout dans le domaine de l’administration, de l’éducation et de la santé. Par ailleurs, 3/4 des femmes actives oeuvrent dans le secteur informel, et 52 % des unités informelles sont gérées par des femmes. Elles sont la plupart précaires, non sécurisées et où les investissements n’existent presque jamais. L’accès aux crédits est souvent bloqué par cette informalité. Les prêts auprès des banques sont quasiment inaccessibles pour les femmes parce que leurs actifs physiques sont insuffisants. D’ailleurs à Madagascar, l’homme considéré comme chef de famille se voit attribuer la gestion des biens communs si bien que leur contrôle échappe à la femme.
Ce qui explique l’insuffisance de la production et le faible chiffre d’affaires. En outre, les femmes sont les plus concernées par le chômage. Durant la période 1993-2001, le taux de chômage est passé de 6,4 % à 10 % chez les femmes tandis qu’il a baissé de 7,2 % à 6 % chez les hommes. Ces chiffres montrent que les employeurs préfèrent embaucher plus d’hommes que de femmes.
Or, à statut égal et avec une même compétence, les femmes salariées gagnent 2/3 de la rémunération des hommes salariés. La différence tend à disparaître au fur et à mesure que le niveau s’améliore mais toujours est-il que la femme est toujours moins payée. Et cela malgré la présence des textes juridiques qui mettent en vigueur l’égalité dans l’accès au travail et la rémunération.
Devant cette situation, l’intégration du genre dans le domaine de l’entrepreunariat constitue une solution pour pallier à ces problèmes. Selon Elia Ravelomanantsoa, présidente de l’Association des femmes entrepreneurs, l’intégration du genre va être appliquée dans les entreprises gérées par les femmes. Il s’agit premièrement de sensibiliser les femmes à s’intégrer dans le formel et à adhérer dans des associations là où elles auront accès à des informations économiques qui leur permettront de développer leurs activités. Dans les entreprises, le même salaire serait attribué pour une compétence égale et pour le même statut pour les hommes que pour les femmes. « Aucun favoristisme ne se fera quant aux formations proposées », a-t-elle souligné. Par ailleurs, des négociations sur le même droit à l’accès foncier seront envisagées.
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20/05/06 - Lanto
http://www.madagascar-tribune.com/index.php?JOURNAL=910&ART=17373