MALHEUR AUX PEUPLES SANS VOIX (1) :Quand le tarsier hurle avec les loups.
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mercredi 17 mai 2006 , par MBOA

"Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur" Proverbe africain.

" ERIC ZEMMOUR :"L’esclavage des Noirs a été inventé par les Noirs, en Afrique, c’est eux qui vendent les autres Noirs parce qu’ils n’ont aucune conscience de la fraternité Noire, ça n’existe pas ça".

Une de plus !

La commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai dernier a montré et montre la fragilité et l’insignifiante considération du Noir dans ce système, système qui reste somme toute, logique à sa tradition. Une fois de plus l’hypocrisie, le mépris d’un système qui entretient encore sous des formes plus subtiles, les affres d’une haine séculaire à l’endroit des Noirs vient de frapper. Bien sûr et il faut avoir le courage de le dire, haine et mépris qui se nourrissent des comportements hélas ambigus et méprisables parmi ceux-ci, affriolés par l’appel de la couardise et de la félonie. « Que valent la dignité et l’histoire face à une poignée d’euros et quelques réceptions ci et là dans les couloirs des bureaux de la république ? » telle semble être la devise chez certains.

Que de fadaises, de fariboles déversées pour ce qui devrait être un acte de réconciliation avec son histoire. Mais les atavismes sont durs et les Noirs ont eu droit à de la mortification, une de plus ai-je envie de dire. Dans les supports médiatiques de la république, l’événement est un fait divers que l’on traite avec délectation et désinvolture lorsque l’on ne fait pas appel aux descendants de négriers triés sur le volet pour leur brillante nullité et compétente incompétence en la matière, afin d’expliquer aux descendants d’esclaves ce qu’est l’esclavage.

Le minimalisme observé non pas dans les festivités (car il n’y avait pas matière à fêter n’en déplaise au CRAN), mais dans l’analyse, dans la prise en compte de cette journée comme « importante » pour toute une communauté et dans une large mesure toute une nation, a été stupéfiant mais édifiant pour qui s’y est intéressé.

Faute de caisse de résonance efficace et de l’aboulie manifeste de la part des autorités publiques, l’histoire de l’esclavage a subi en cette semaine commémorative les assauts du dédain, de la fourberie, de la manipulation d’une part et de la gloutonnerie d’autre part.

Lorsque le Tarsier s’y colle !!!

Parcourant ci et là les supports qui ont traité la journée de l’abolition de l’esclavage, j’ai été fouetté par l’horreur, l’outrage des propos des uns et des autres pour qui cette journée commémorative est perçue comme un acte d’auto trahison. La France n’a pas à regretter cette « sombre » page de sa glorieuse histoire. Tel est le cri de désarroi et de va t-en guerre de ces gens.

Une « capitulation rampante » dirait Max Gallo.

Si le propos, mieux, le révisionnisme institutionnalisé de quelques pseudos historiens en la matière n’est plus une découverte pour personne, la surprise du chef est venue d’un primate arboricole, petit par la taille mais très remarquable par le développement de ses organes de la vue et remarqué par sa verve fielleuse.

Ce tarsier zinzin est la valeur montante du révisionnisme de l’histoire de l’esclavage. Le fiel de son discours rappelle à s’y méprendre celui d’un autre atrabilaire et fantasque personnage, instigateur de la haine.

La longueur de ses pattes postérieures aidant,ce qui réduit sûrement celle de son intelligence,le tarsier passe d’un arbre à un autre avec la même idée : Répandre la bonne parole en citant l’évangile du saint des saints : Olivier Pétré Grenouilleau.

Quand il n’est pas suspendu sur "I-Télé", il pérore sur l’arbre de « l’autre illustre » paranoïaque de service (T.Ardison)vociférant contre les Noirs, en les traitant de tous les maux, criant à tue tête les "y’en marre que ...mon Pays se confonde en excuses et repentances".Delirium tremens ?

Ce primate particulier dont l’intelligence n’est pas le signe distinctif, ni la marque de fabrique (du moins aucune étude pour le moment ne le démontre) nous explique d’ailleurs que les Noirs ne sont pas les seuls à avoir subi l’esclavage, en conséquence de quoi cette date est pour toutes les victimes de l’esclavage. Si l’on remonte à l’étymologie du mot esclave,on comprendrait que les blancs ont été les premiers esclaves. Mais qui donc a osé ce crime de lèse-majesté ?

Un tel aveu mérite que l’on s’y attarde, même si son auteur est un tantinet délirant. L’oligophrène affirme donc que, le berceau de l’esclavage se trouve là où paradoxalement,il refuse de l’admettre. Malgré la contradiction de ses gesticulations, le primate donne de très bonnes informations qui devraient libérer certains Noirs de la fausse accusation qui leur est faite et les complexant de fait. D’ailleurs apportons un peu de "souplesse" aux sauts périlleux,mais très formateurs,en citant de "célèbres " philosophes dont les pensées sont des références en la matière, et qui justifient "l’exclusivité" de l’information du tarsier oligophrène.

Aristote n’a-t-il pas dit combien il était favorable à cette pratique ? "Il y’a dans l’espèce humaine des individus aussi inférieurs aux autres que le corps est à l’âme ou la bête à l’homme.......L’esclave est un objet animé que l’on utilise comme un instrument supérieur à tous les autres"

Platon donne le mode d’organisation, dans le but d’éviter les révoltes. "Je ne vois que deux expédients : le premier est de ne point avoir d’esclaves d’une seule et même nation, mais autant qu’il est possible, qui parlent différentes langues, ....de les bien traiter non seulement pour eux-mêmes, mais encore plus pour ses intérêts".

Ce n’est pas Willy Lynch qui prétendrait le contraire.

Le tartuffe primate a bien retenu les chiffres de OPG et recommandations des autres Françoise Verges and Co. [seuls habilités à parler de l’esclavage], qu’il les balance à tout va et nous rappelle d’ailleurs qu’en matière d’esclavage, les Noirs entre eux, ce n’était que du bonheur ! Qui a des doutes, n’a qu’à ouvrir "la bible"du prophète O.P.Grenouilleau.

Admettons une seconde cette tartufferie ! Seulement cette version et vision ne fait pas oublier l’implication des "blancs" dans l’esclavage des Noirs et ne saurait donc pas constituer un diluant.

Pourquoi ne laissez-vous donc pas les Noirs régler cette question entre eux ? Si vous n’êtes en rien coupable ni responsable alors pourquoi en parlez-vous ? "Qui se sent morveux, se mouche"

Parlent-ils à votre place des exterminations que vous perpétrez entre-vous et qui ne sont pas des inventions d’un esprit imaginatif, mais des faits avérés dont le plus récent était dans les Balkans ?

Quand bien même, vous en parlez, pourquoi n’acceptez-vous donc pas le débat intellectuel avec les concernés ? De quoi avez-vous peur ? Les Noirs vous attendent pour enfin, jouer carte sur table.

D’autre part, les prétendus négriers Noirs, n’ont pas mis des blancs en esclavage(une lapalissade)peut on inverser le raisonnement ?

Pourquoi ces rois africains qui s’adonnaient à coeur joie à la vente des leurs, se retrouvaient-ils eux mêmes dans les bateaux des négriers ? Combien percevaient-ils pour se vendre eux-mêmes et à qui donnaient-ils les deniers ainsi récoltés ?

Pour lui faire une humiliation de plus, la république complice, a mis à contribution les talents de divers négationnistes,ouvrant une fois de plus le boulevard, dans lequel s’engouffrent même les plus insignifiants.Cette horreur de la nature E.Z ose lui aussi.

A tous ces atrabilaires et pseudos historiens de petit acabit, nous en avons marre, que notre pays la France (eh oui !) soit associée à la repentance d’autres crimes, comme ceux commis en 1945.D’autant plus que les victimes, ne le sont que du fait des gens de leur camp. La collaboration étant la chose, la mieux partagée du monde, pourquoi, ces victimes échapperaient-elles à ce principe ?

Suspendu à son arbre, comme le déclare le tarsier je cite : "L’esclavage des Noirs a été inventé par les Noirs, en Afrique, c’est eux qui vendent les autres Noirs parce qu’ils n’ont aucune conscience de la fraternité Noire, ça n’existe pas ça".

Logiquement nous sommes en droit de penser que la Reichsvereinigung, présentée comme une attitude sous l’emprise de la violence, n’est qu’une pure escroquerie, que l’on vend aux naïfs. Car ce comportement semble être une constante et un trait de caractère que Cicéron dans De Provinciis consularibus décrivait déjà à son époque.

Le cas Dieudonné !

"Nul n’est prophète chez lui" et ce ne sont pas les autres qui le démentiront.Le christ n’a t-il pas été mis à mort par les siens ?

Dieudonné vient de vérifier à ses dépens le célèbre adage.

Quel autre dessein faut-il au Noir pour comprendre le peu d’égards qu’on lui accorde dans cette société ? Sans que l’exclusion de Dieudonné MBALA MBALLA en cette journée du 10 mai provoque le moindre remous dans la classe politique bien pensante, elle démontre tout simplement que cette journée dite de commémoration n’a été et ne sera qu’un leurre ce, dans le but de calmer les velléités de « ces enragés » comme on les nomme dans les conversations de salon après un dîner bien arrosé.

Même certains Noirs ne se sont même pas émus de cette situation, pour refuser une fois de plus le diktat que venait de lui infliger la république.

Une "affaire" qui, sans l’abnégation de l’humoriste n’aurait pas la saveur qu’elle a aujourd’hui et certains ne seraient pas à faire le show (le chaud ?), si l’humoriste ne s’était sacrifié pour l’honneur, pour la justice.

D’ailleurs certains se découvrant subitement Noirs comme par enchantement, se permettent, une fois de plus, des associations tous azimuts telles que : Maliens, Sénégalais donc les africains en général et polygamie et sans-papiers vont de concert. C’est vrai que diriger une association ou un collectif de Noirs fait de vous un Noir.

En matière de polygamie, à moins d’avoir de graves trous de mémoire (excès de rhum de la part de l’auteur de ces allusions), un illustre président de la république ne s’en est pas caché.

Ces "autoproclamés" qui ne reculent devant aucune avidité, ni cupidité, nous apprennent pour la circonstance qu’être Noir ce n’est pas une question de couleur de peau. Ceci rappelant l’argument de ces racistes "amis des Noirs" qui, en face d’un Noir, disent ne pas en voir un. Dire que l’excès de rhum est dangereux pour la santé n’est pas une lapalissade pour la circonstance.

Quand le respect est fonction de la couleur de la peau, alors nous comprenons que l’idiotie a encore de beaux jours devant lui. Lorsqu’en face de moi j’ai un Noir, un Blanc, un Jaune, je sais que c’est un Noir,un Blanc, un Jaune et sa "nature" de Noir, Blanc, Jaune n’empêche en rien le respect dû à sa personne.

D’ailleurs, poursuivent-ils, la question de l’esclavage ne doit en rien concerner les africains car ces derniers ne sont pas nourris au sein de la république. Effet de prétérition ? Le dirigeant n’ose pas franchir le pas avec les mots justes ? Quelle pusillanimité !

Savent-ils seulement que les Africains à tout instant ont versé leur sang et leur sang continue de couler pour la France qui, même si elle l’oublie, lui doit son salut à tous égards ? Que la France se dit et se voit grande grâce à l’Afrique et aux Africains ? Même si le discours officiel n’est qu’à l’injure. Faut bien que le mot ingratitude trouve bien sa justification.

L’esclandre que soulève la question de l’esclavage, qui est en fait la question du Noir dans cette société, doit susciter une réflexion profonde au sein de la communauté Noire. Car tant que les seuls habilités à parler des Noirs ne "doivent" pas être les Noirs eux-mêmes, lorsque pour parler des Noirs on s’autorise tous les poncifs, tous les qualificatifs dégradants et dénigrants, parce que ce ne sont que des Noirs, tant que les Noirs n’auront pas appris à défendre les leurs, ils sont encore bien loin de trouver la considération dans cette société, si c’est cela qui est leur objectif.

MBOA

1- Titre emprunté à l’œuvre publiée à titre posthume de MONGO BETI « Africains si vous parliez »